REFN Nicolas Winding - Critiques & Annotations

Annotation :

One-Eye, un personnage mutique de la première à la dernière minute, inspire un symbolisme de l’homme sans nom et sans passé, un anti-héros aux proportions divines et sacrées. L’esclave viking incarné par le brillant Mads Mikkelsen prend place dans une Europe pré-médiévale noire et boueuse, tiraillé entre le paganisme et le christianisme. Il se retrouve dans un maelström contemplatif et un voyage totalement mystico-sensoriel, en direction de la Terre sainte des Vikings, mais le territoire en question s’avère être un espace inconnu et mortel. Seul, un enfant est de son côté et lui fait gagner une part d’humanité dans un monde barbare et rongé par la folie des hommes. Le film, avec ses airs d’"Aguirre, la colère de Dieu", s’attarde sur une lenteur lancinante, un lien omnipotent avec une nature enténébrée, une épure narrative et psychologique avec des élans de violences très brutaux et surtout une atmosphère follement psychédélique. Son esthétique hallucinatoire s’inscrit dans une dimension très matérialiste, mais l’œuvre s’ouvre vers des aspirations métaphysiques pour mieux sacraliser la force visionnaire, lui donnant une volonté de grande puissance formaliste.