Ripaille in-folio 2017

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Édition lue : Garnier frères vers 1860 (mis à part à dire que j'ai des vieileries chez moi, ça sert surtout à montrer que les terminaison verbeuses normales au XXe et XXIe en "ai" sont toutes en "oi")

Charles-Louis, taquin, balance plus de punchlines que Bertrand Cantat de mornifles. Le mec a marie-trintigné tout le début du XVIIIe à coups de sarcasmes bien nerveux. Avec son profil de tribun romain du Ier siécle, ça aurait été Ponce Pilate que Jésus tenait sans clous ni vis. Il est comme ça le baron de la Brède et de Montesquieu : il te crucifie en mode Pattex.

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Edition lue : Bibliothèque de la Pléiade, mai 1987, édition et traduction par Régis Boyer

- Saga d'Egill, fils de Grímr le Chauve. Une formidable aventure sur plusieurs générations empruntant tant à l'histoire qu'à la poésie scaldique et au mysticisme odinique. Le style laconique, l'histoire retorse et l'humour noir à souhait font en plus un excellent ménage. Ceci est excellent.

- Saga de Snorri le Godi. Plus éclatée, souvent moins passionnante mais non moins remarquable. Plus difficile à suivre également, les homonymes étant légion tandis que les surnoms et les noms prennent parfois des accents aux similitudes troublantes. Cela reste excellent.

Les commentaires et présentations de Régis Boyer sont intéressants, érudits et instructifs. Il est excellent.

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Édition lue : billingue, traduction de Danièle Robert. Seul l'Enfer est pour le moment traduit (2018 pour le Purgatoire et 2020 pour le Paradis).

Celle de Jacqueline Risset semblait un peu simpliste, celle de Pézard trop peu digeste.

Un monument de la littérature, certes. Encore une fois, à l'instar d'un Prince de Machiavel, il s'agit autant d'un poème épique que d'une fresque de leurs contemporains respectifs ; en substituant aux vers le traité pour le philosophe florentin. Ces références, désormais plus obscures, nécessitent quantité de notes qui nuisent fortement à la lecture.

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L'univers est classique : on est plus ou moins en terrain connu, même si l'ajout de références historiques (par exemple Ciudalia est un melting-pot de différentes cités de l'Italie de la Renaissance doté d'un système politique rappelant la République romaine antique et Ressine fait directement référence à l'Empire ottoman). Seulement ici il n'y a ni de bien ni de mal : juste des intérêts plus ou moins divergeants ou convergents. Le héros est un assassin cynique, désabusé dont la gouaille n'a d'égal que son talent pour trucider ses contemporains et survivre aux coups fourrés. Il est au service d'une sorte de Consul, dont le personnage rappelle Jules César. Ses principes politiques sont inspirés d'un Corvillo qui a beaucoup d'un Machiavel et et sa relation à la res publica est pour le moins particulière. La morale occupe de toute façon une place bien relative dans l'univers, inspiré de la fantasy classique mais plutôt sombre, de Jarwoski.

La langue est en tout cas bien ciselée, les péripéties généralemet haletantes ou le cas échéant surprenantes, les personnages offrent une intéressante galerie de portraits aussi divers que variés et les clins d'œil à l'univers sont sympathiques. Par contre le vocabulaire en fait parfois un peu trop dans une richesse confinant à l'étalage : l'argot, les pelletées de vocabulaire médiéval et le patois local ce n'est pas toujours sport JP.

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Un livre autant pétri de naïveté et de candeur enfantine que de cruauté. Le point de vue utilisé, celui d'un retour circonstancié à l'enfance, permet d'associer magistralement innocence et clairvoyance. Un grand roman, remettant chacun à sa juste place : celle d'être humain.

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Classique, intemporel. Deux millénaires nous en séparent, à la fois si lointains et si proches. Que peut-on rajouter d'autre sans tomber dans l'exégèse futile ?

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Rien n'est vrai tout est permis : tel est le portrait fascinant d'un homme dangereux, aussi cruel et sans scrupules qu'éclairé et tourmenté. Les nombreux portraits esquissés, qui ne servent pourtant qu'à le décrire par résonnance, se révèlent riches et tragiques. L'histoire est un savant mélange d'aventures et de complots, rappelant certains délires totalitaires et fanatiques comme notre époque en montre tant. Un peu comme si Orwell était revenu dans le temps au lieu d'explorer l'avenir. Le cadre enfin, cette forteresse perdue sur les pentes escarpées des hautes montagnes du nord de l'Iran, se révèle à la fois exotique et envoûtant ; quoique familier pour tous ceux ayant tâté de près le premier Assassin's Creed.

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Ce tome surclasse clairement les deux premiers : les personages et leurs relations sont développés et complexes, tout en gardant une intrigue spectaculaire, travaillée et pleine de rebondissements. Un carnage, dans tous les sens du terme.

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Une sorte de récit iniatique, d'hymne au rire et aux joies de l'existence, ne nous plongeant dans un univers ordinaire et déprimant que pour mieux nous en faire ressortir. Merci Hermine. Merci Maria. Merci Pablo.

Néanmoins, si je partage quelques caractéristiques avec ce fameux Loup des Steppes ; si toute personne peut s'y identifier partiellement ; le portrait est un peu trop forcé, artificiel. Le livre parlera plus à certains, cela est clair, mais ne désigne finalement qu'une sorte d'archétype à demi autobiographique.

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Je comprends l'aura de Borges, et sa vénération par une certaine frange intellectuelle. Il manie d'ailleurs dans ce recueil, avec une adresse certaine, la grandiloquence et le potache (voir la nouvelle "La Secte du Phénix").

Je comprends que l'on aime cette érudition qui confine à la cuistrerie ; si ce n'était pas un auteur de la subtilité de Borges un tel ouvrage tomberait aisément dans ce piège. Heureusement il arrive à les transformer en jeu, mélangeant en plus les références réelles et fictives.

Je comprends que l'on loue cette cohérence dans les thématiques, souvent métaphysiques, de l'ensemble des nouvelles. On notera d'aileurs l'importance particulière du thème de l'infini.

Seulement ce recueil est clairement inégal. Certaines nouvelles sont renversantes ("La Bibliothèque de Babel", "Trois versions de Judas") d'autres transparentes ("Pierre Ménard, auteur du Quichotte", "Examen de l'œuvre d'Herbert Quain"). La majorité sont tout de même maladroites ; celles qui ne le sont pas au moins un peu se retrouvant souvent vides, vaines ou apathiques. À moins que le sens, par son hermétisme, ne m'en échappe.

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L'univers est intéressant, les personnnages globalement cohérents, l'écriture travaillée. Clairement, la maîtrise est là, mais le bouquin en fait un peu des caisses ; entre les tirades philosophiques creuses et les joutes verbales pompeuses. Le roman se perd quelque-peu à la fin, mais le dénouement logique et attendu, qui n'en est pas moins bon pour autant, le ramène à une salvatrice cohérence.

Par contre les mots en patois régionnal et dont le sens est presque introuvable, ce n'est quand même pas très sport Alain.

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Une bonne suite au deuxième arc de la saga Assassin's Creed issou !

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C'est parfois un peu laborieux, mais dans l'ensemble il en ressort beaucoup de qualités, surtout lorsque Camus dresse les portraits de marginaux. Pêle-mêle : un ancien brigadiste humaniste et désabusé, un suicidiaire, un "étranger" (tiens tiens) et un vieux fonctionnaire maniaque. La peste, fléau ravageur de l'humanité, métaphore ultime de leur agrégat, y est représentée d'un point de vue tout à fait intéressant. La mort tient également une place primordiale dans l'œuvre elle est aussi terrible, séparant des amants, déchirant des familles, brisant des vies ; omniprésente, la peste étant telle une chape de plomb ; que brutale, frappant ses victimes à l'image d'un trait de foudre .

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On survole, sans prétention extraordinaire et à partir d'un postulat quelques peu réducteur, la vie fantasque et fantasmée d'un Hitler moins égoïste et moins naïf (je pense qu'il faut être sacrément naïf pour se trouver aussi absolu : désigner de manière sans équivoque les juifs comme unique explication à presque tous les maux et en déduire le besoin de leur suppression l'est résolument ; c'est un raisonnement simpliste digne d'un enfant).

Une vision d'Hitler, des possibles, que je trouve des plus intéressantes. Par contre le coup de Freud et de Breton m'ont vraiment bien fait rire. Quel comique. Et puis il peut se montrer émouvant en plus. En tout cas le livre se lit bien et n'est ni tout à fait idiot, ni tout à fait vrai.

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L'écriture est parfois un peu laborieuse (la faute à la traduction apparemment), quoiqu'après un McCarthy il y a largement matière à relativiser, mais l'intrigue tortueuse en vaut le coup. Un bon soap revisité en feuilletion politico-fantastico-médiéval un brin trash.

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Une suite qui tisse tranquilement les fils de son intrigue et où se distinguent déjà les sous-intrigues plus intéressantes que les autres...

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Un poignée de nouvelles tour-à-tour épiques, mystérieuses, ironiques, mélancoliques, émouvantes... Elles posent les bases d'un univers certes peu original mais bien construit. Chaque texte y trouve sa place même si les liens avec les autres sont souvent ténus. La fin est quasiment toujours particulièrement soignée. Le monde garde également sa dose de mystère et il faut souvent s'appuyer sur de maigre indices pour replacer convenablement chaque histoire. Le parti pris est pour le moins intéressant. L'imbrication de la dernière vis-à-vis de l'avant dernière est à ce propos tout à fait habile.

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Au théâtre cette pièce gentiment absurde doit (logiquement) être bien plus intéressante. La pertinence des différents effets de style d'Ionesco (prises de paroles simultanées, conversations croisées...) s'y retrouverait bien plus sûrement.

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Une enquête rondement menée, dans le plus pur style, flegmatique et guindé, de ces aristocrates anglais pur jus.

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Mishima a du talent, incontestablement, mais le résultat manque clairement de naturel. Après, je ne sais pas si c'est d'origine ou si la faute incombe à la traduction, datée et confinant au téléphone arabe (traduit du japonais à l'anglais puis de l'anglais au français).

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Fondateur certes, mais bancal. Au demeurant, les péripéties restent intéressantes et les disgressions scientifiques ne sont pas trop encombrantes. La fin, en rupture et pour le moins mystérieuse, est cependant intéressante.

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Sympathique. On ne fait que survoler les choses cependant : Jules Vernes nous invite à une formidable randonnée, certes dans un univers dépaysant des plus charmants, mais rien de plus.

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L'absolutisme du style littéraire de McCarthy méconnaît parfois la frontière entre audace et pénibilité.

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On a beau aimer les quiproquo savoureux de J.B, le retournement de situation final prend la forme d'une deus ex machina quelque peu capillotacté...

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Si voir Staline, Lénine ou Trosky parodiés en cochons est aussi amusant que cocasse, l'exercice de style à mi chemin entre conte moral et satire peine à convaincre pleinement.

La fable politique est pertinente mais trop d'éléments sont sous-exploités. Par exemple, si Stakhanov est bien développé, le rôle de bouc-emissaire de Trotsky est à la fois trop et trop peu utilisé. L'âne est lui clairement sous-utilisé.

La fin en elle-même, bien que discutable, laisse comme un goût d'inachevé et semble ne pas réellement coller, même si en un sens elle est pertinente.

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Une enquête efficace et rondement menée. Seulement, comme d'habitude chez Agatha Christie, les aventures macabres d'Hercule Poirot sont souvent inutilement raides et bavardes.

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Un colosse aux pieds d'argile ; aussi capable de grandeur, voire de grandiloquence, que de maladresse.

La description tourne trop souvent au catalogue et les disgressions scientifiques coupent trop souvent le fil du récit. L'histoire elle-même est trop diffuse, trop déséquilibrée et les personnages ne sont que trop peu présents pour intéresser. Elle côtoie parfois même le grotesque, l'improbable ; par exemple Gilliat est un savant mélange anticipé d'un MacGyver et d'un Bear Grylls.

Heureusement que la maîtrise de la langue est quant à elle magistrale.

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Eugénie attend, elle attend beaucoup. Le problème c'est que l'on attend avec elle désespérément qu'il se passe quelque-chose ; et ce pendant longtemps, vainement. Enfin, la conclusion arrive et laisse les choses à moitié résolues.

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Le Petit Prince est gentillet, un brin mélancolique, un peu absurde, pas trop mal construit. Seulement, de là à lui donner une telle portée et en faire un tel tapage il se trouve un pas que je ne franchirai pas.

Annotation :

La Nuit des temps se lit très bien et très vite. Apparemment il était pensé pour être un scénario de film et, clairement, ça se voit. Il en a la simplicité et les facilités. Action, twists, stéréotypes, incohérences, romance à l'eau de rose, rien ne nous est épargné. C'est bien léger pour un prétendu classique de la SF.