Cover Seb C. - Liste commentée : Joués en 2024

Liste de

26 jeux vidéo

créee il y a 4 mois · modifiée il y a environ 9 heures

Sir Whoopass

Sir Whoopass (2022)

Sir Whoopass: Immortal Death

Sortie : 18 août 2022. Action-Aventure

Jeu sur PC

Seb C. a mis 2/10.

Annotation :

C'est décidé, pour oublier ce que 2024 nous réserve d'ores et déjà d'affreux, de déprimant, d'esclavagisant et de cher, cette année sera pour moi celle du rire et de la gaudriole, et tant qu'à faire à bas prix. Me voilà donc dans Sir Whoopass, action/RPG en monde ouvert au ton parodique. C'est très amusant, il y a des blagues dans les écrans de chargement ("astuce : ceci est un écran de chargement" !!), on peut tuer les cochons pour obtenir du bacon (!!!), il y a des salles secrètes dans les donjons où les ennemis dansent (!!!!) et la voix off de Stanley Parable commente ironiquement nos actions en brisant le quatrième mur (!!!!!). Dans la rare lignée des nanars humoristiques du jeu vidéo comme Eat Lead : Return of Matt Hazard, Sir Whoopass remplit son contrat de jeu débile pendant environ 2 minutes et demi, avant que l'amateurisme ne prenne le pas à tous les niveaux : le jeu est laid, gourmand, peu agréable à contrôler, avec une UI dégueulasse, une direction artistique absente et une impression générale que tout le jeu a été bricolé avec des assets libres de droit. Si la structure open-world peut (très) vaguement fonctionner en laissant le joueur fouiner à la recherche des missions les plus bêtes, il n'en va malheureusement pas de même de l'humour, qui se contente de rejouer les mêmes blagues que les autres, pour progressivement les raréfier dans un gameplay de light A-RPG mâtiné de 3D platformer pour streamer, à la fois pauvre et frustrant. J'ai tenu 4 heures, jusqu'à me faire soft-locker par un bug de quête m'obligeant à effacer l'unique sauvegarde disponible. Mieux vaut probablement retourner sur Eat Lead ; quant à moi, c'est décidé, j'affronte à partir de maintenant 2024 avec dignité.

Against the Storm
7.6

Against the Storm (2023)

Sortie : 8 décembre 2023. City-builder, Roguelike/Roguelite

Jeu sur PC, Xbox One, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Je vais ici aller à contre-courant du triomphe critique et public rencontré par ce mélange, effectivement original, entre city-builder et rogue-lite. Against the Storm ose une formule intéressante, et par bien des côtés plutôt aboutie, en mariant l'aspect gestion du premier et l'aléatoire du second, pour un gameplay encourageant l'improvisation et l'adaptation face à des contraintes imprévues. Les développeurs ont implémenté un tas de mécaniques ambitieuses et bien fichues, avec une carte boisée qu'il s'agit de "déforester" pour donner l'accès à des clairières correspondant aux traditionnelles salles des roguelites classiques, un décompte de temps qui peut être augmenté en réussissant des missions, des événements spéciaux offrant des récompenses, un éventail de bonus et malus qui alternent dans le temps, et le don à intervalles réguliers de nouveaux citoyens ou ressources permettant de continuer à étendre notre petite ville... qu'il faudra recommencer de zéro à court terme, soit parce qu'on a rempli toutes nos missions (livrer X ressources, atteindre, X population), soit parce qu'on a échoué à les remplir à temps. On retrouve les passages obligés du genre, avec achat d'améliorations permanentes (buffs au bonheur ou à la production), plans de bâtiments uniques pour notre partie en cours nous obligeant à mettre en place des chaînes de production spécifiques, ce genre de petites choses. En réalité, tout est très bien pensé... à quelques exceptions près, qui sont presque fatales : le côté périssable des villes (qui n'encourage pas à les soigner, sachant qu'on les jette à la poubelle en deux heures), le côté assez prévisible des actions à réaliser pour "gagner", et bien sûr l'aléatoire qui donne l'impression de faire du bricolage sur un coin de table en fonction des contraintes imposées par les cartes, plutôt que de la vraie planification comme le système de jeu en a pourtant les capacités. En ajoutant à tout ça une direction artistique déprimante trop inspirée de DOTA, j'ai trouvé tout ça assez frustrant et répétitif, au point qu'Against the Storm a vite cessé de stimuler les sens d'apprenti maire / logisticien que des jeux à l'exécution assez proche (Banished, Anno...) réussissent à maintenir. "Créer des villes périssables est-il compatible avec le plaisir des jeux de gestion ?" Le succès du jeu indique que oui, mais je n'arrive pas à adhérer à cette proposition malgré un gros boulot de game design.

The Elder Scrolls V: Skyrim - Special Edition
8.2

The Elder Scrolls V: Skyrim - Special Edition (2016)

Sortie : 28 octobre 2016. Action-Aventure, RPG

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch

Seb C. a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Commencé l'an dernier, je poursuis mon run sur la modlist Nolvus Ascension pour Skyrim Anniversary Edition. Et je confirme que celle-ci transforme à ce point le jeu de base que c'est un tout autre jeu, qui se contente de conserver le core gameplay et le scénario de Skyrim tout en l'enrichissant à tous les niveaux. En termes d'ambiance, c'est une énorme claque avec une refonte intégrale en 4K, le passage des saisons, des effets météo et une nouvelle colorimétrie réaliste selon les lieux et les moments de la journée ; le son n'est pas en reste, avec des musiques et fonds sonores inédits qui rendent l'exploration perpétuellement envoûtante. En termes de contenu, Nolvus est également une orgie avec tous les mods majeurs, qu'ils soient intégrés au jeu (les panneaux d'annonces, la multitude de nouvelles quêtes écrites, les carrières optionnelles...) ou disposent de leurs propres zones annexes, comme le Cyrodil d'Oblivion et son monde gigantesque. Bourré de nouvelles manières de progresser, de récompenses et de défis dans tous les coins, en restant toujours lore friendly, Nolvus est en 2024 une expérience de jeu de rôle hallucinante, dont la beauté et la richesse mettent K.O. les plus grands du genre surtout si on ose le pratiquer dans son mode de difficulté le plus élevé. Malgré sa gourmandise technique et ses crashs occasionnels, difficile de s'arrêter, difficile même de retourner sur d'autres RPG, même très réputés. Exceptionnel.

The Last of Us: Left Behind
7.6

The Last of Us: Left Behind (2014)

Sortie : 14 février 2014. Action-Aventure, Survival horror

Extension sur PlayStation 4, PlayStation 3, PC

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Si l'histoire principale de The Last of Us Part I accuse un petit coup de vieux au niveau de sa narration et de son gameplay, je trouve que Left Behind a mieux vieilli, et pour cause : sa narration est infiniment plus en accord avec son gameplay. Assez court, ayant moins tendance à ânonner ses phases de combat un peu molles et répétitives, ce DLC remastérisé (sur PC, c'est vraiment très beau) met le paquet sur le background d'Ellie, en alignant les scènes drôles, touchantes et mélancoliques avec une maestria artistique irréprochable. La visite d'un centre commercial devenu parc d'attractions pour adolescentes désœuvrées, la dépiction d'une amitié romantique, une foule de petits détails faisant la jointure avec le cadre post-apo (la bonne d'arcade en panne à laquelle on peut jouer en fermant les yeux et en imaginant le jeu qu'il aurait pu y avoir, la découverte d'un livre de blagues qu'on peut éplucher jusqu'à la dernière page...) en font une expérience de TPS narratif infiniment plus aboutie que le jeu de base et sûrement le plus gros morceau de Naughty Dog en matière de narrative design, à l'exclusion possible de TLOU 2 que je n'ai pas fait.

Horace
6.1

Horace (2019)

Sortie : 18 juillet 2019. Plateforme, Aventure

Jeu sur Nintendo Switch, PC

Seb C. a mis 4/10.

Annotation :

Testé un peu au pif depuis le fin fond de mon backlog, Horace est un platformer 2D un peu bizarre, mais dont la bizarrerie ne provient pas du gameplay, finalement très classique. Non, celle-ci est plutôt à chercher du côté de la narration, le jeu étant bouffi de cinématiques à ne plus savoir qu'en faire, qui racontent en quelque sorte le parcours de vie d'un petit robot. Celui-ci est ainsi fabriqué, expédié, acheté par une famille bourgeoise qui en fait son aide ménager, grandit avec la petite fille, finit par être considéré comme un membre de la famille, vient en aide à ses proches... Plutôt marrante au début, cette narration à coups de cinématiques 8-bit (réalisées avec beaucoup de soin) finit toutefois par devenir envahissante, tellement envahissante que sur mes deux heures de jeu, j'ai dû avoir le droit de toucher les boutons une vingtaine de minutes à tout casser. C'est d'autant plus agaçant que le scénario part finalement assez vite en sucette, et les tentatives d'insérer de l'émotion au chausse-pieds finissent par tomber à plat. Plus embêtant, les phases de jeu, quand on les atteint enfin en soufflant de soulagement après un tunnel de 20 minutes de cinématiques, se révèlent souvent moyennement bien conçues, avec des objectifs chiants (récolter des dizaines d'ordures...) ou des portions à la difficulté très aléatoire. Bref, c'est très très bof.

Tomb Raider I-III Remastered
7.7

Tomb Raider I-III Remastered (2024)

Tomb Raider I-III Remastered Starring Lara Croft

Sortie : 14 février 2024. Action-Aventure, Réflexion, Plateforme

Compilation sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Techniquement, rien à redire : c'est du remaster propre, qui ne se moque pas des anciens. Une touche est réservée au passage entre la version remastérisée et la version d'origine de chaque jeu, qui fonctionne absolument n'importe quand, y compris dans les menus et pendant les écrans de chargement. Le dispositif, bien qu'un peu gadget, est impressionnant et permet à tout instant de basculer entre l'une et l'autre version pour se rendre compte des changements apportés ; cette édition va jusqu'à conserver le 30 FPS d'origine pour passer de façon seamless en 60+ FPS en version remastérisée. Niveau contrôles, les développeurs ont ajouté un schéma moderne que je n'ai pas essayé mais qui semble n'avoir pas très bonne presse, ce qui explique sans doute qu'il soit désactivé par défaut pour proposer la jouabilité "tank" traditionnelle. Mais c'est de toute façon avec cette dernière que le jeu doit être fait, tout le level design reposant sur les contrôles rigides très particuliers des premiers jeux de la série. Mine de rien, on prend le coup de main assez vite, en dépit de mécaniques qui semblent sorties d'un autre âge comme le bouton réservé pour s'accrocher qui est totalement séparé du saut (j'avais un peu perdu l'habitude...). D'un point de vue visuel, la refonte des versions remastérisées est visible, mais reste loin d'être une révolution, ce qui est tout à fait normal dans la mesure où ce sont en réalité les anciens jeux qui tournent, mais enrichis de surcouches ; et il n'est de toute façon pas possible de rendre moins anguleuses les différentes plates-formes, toujours aussi coupantes et parallélépipédiques. C'est donc un peu un cours d'histoire à prix doux que nous offre cette édition, pas plus pas moins : on se rend compte à quel point le level design était à l'époque alambiqué et complexe, toujours inattendu, très loin de la linéarité des épisodes modernes ; on réalise aussi que, même si la prise en main n'est pas si datée, son côté rigide associé aux graphismes franchement désuets nous rappellent que la série va bientôt fêter ses 30 ans (ce qu'amplifie l'absence de retravail de la partie sonore, très marquée par divers artefacts et la compression d'origine, pour le coup très audible). On peut aussi se demander, concernant le premier épisode, s'il est utile de le redécouvrir sachant que l'excellent remake Tomb Raider Anniversary existe. Mais tout bien considéré donc, c'est un remaster de qualité, qui répond à l'exacte définition du terme.

Balatro
8.1

Balatro (2024)

Sortie : 20 février 2024. Jeu de cartes, Roguelike/Roguelite

Jeu sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Nintendo Switch, Xbox One, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et y joue actuellement.

Annotation :

On nous ment, on nous spolie : pendant que les plus gros éditeurs pondent du quadruple A pourri à la chaîne, Balatro est une nouvelle preuve de l'effervescence créative des créateurs indépendants. Mélange entre le poker et le roguelite, c'est là un jeu qui se comprend en deux secondes (mettons en cinq si on n'a jamais joué au poker), d'une clarté limpide et d'une profondeur insensée. Un jeu de cartes classique, des jokers, des modificateurs, la possibilité d'upgrader son deck et de monter de niveau ses mains favorites : c'est tout, c'est peu, mais il n'en faut pas plus. Doté d'une courbe de progression stimulante, addictif en diable et bourré de petites subtilités qui changent radicalement la façon de jouer d'un deck à l'autre, Balatro propose un équilibre parfait entre chance et stratégie, tandis que la rapidité d'exécution des actions permet d'enchaîner les parties avec boulimie. C'est un titre qui vient se ranger fièrement aux côtés des ténors du genre comme Slay the Spire, Ring of Pain ou Monster Train, avec ce petit supplément d'attrait lié à son extrême simplicité, qui ne rentre pourtant jamais en contradiction avec le nombre de synergies et de stratégies virtuellement illimité. C'est, dans sa catégorie, le jeu que j'ai eu le plus de mal à arrêter, avec en bout de course le syndrome ultime de "la partie de plus".

Thief
4.9

Thief (2014)

Sortie : 27 février 2014. FPS, Infiltration, Action-Aventure

Jeu sur PC, Mac, PlayStation 3, Xbox 360, PlayStation 4, Xbox One

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

2024 marque le dixième anniversaire de Thief, reboot de la série de jeux d'infiltration en vue à la première personne du même nom. Le jeu avait eu mauvaise presse à l'époque, subissant de plein fouet (et très défavorablement) la comparaison avec Dishonored, qui venait de redéfinir les standards du genre avec son gameplay varié et son level design très ouvert. Redécouvert à tête reposée, c'est finalement un assez bon titre, qui fait plutôt honneur à la tradition de sa licence : le gameplay est sobre mais maîtrisé, le fait qu'on n'ait aucun pouvoir particulier met en exergue l'infiltration pure, et le level design reste vraiment intéressant malgré sa relative linéarité (on garde quand même une certaine liberté d'approche et d'exploration en toutes circonstances). Plaisir supplémentaire, Thief, joué sur un PC actuel, est techniquement et artistiquement convaincant : c'est tout simplement un beau jeu, avec une excellente ambiance d'Angleterre victorienne déliquescente qui évoque rétrospectivement un "Plague Tale" nocturne très joliment éclairé. Le jeu souffre peut-être d'une certaine confusion entre ses niveaux principaux et ses zones de "hub" librement navigables entre les missions, ces dernières n'autorisant pas, contrairement à ce qu'on pourrait penser, de se balader en pleine vue malgré la présence de nombreux badauds, mais ce n'est pas bien grave. Non, les seuls vrais soucis de ce jeu résident finalement dans son instanciation excessive (avec des niveaux petits et séparés par des écrans de chargement bien longuets, même avec une configuration moderne) ; ainsi que, plus embêtants, par des bugs pénibles, jamais patchés, qui risquent de foutre à la poubelle une partie entière parce qu'on (ou le jeu) a sauvegardé au mauvais moment. J'ai ainsi dû supprimer ma sauvegarde après m'être bloqué dans un bout de salle, n'ayant pas songé à faire des copies séparées de ma progression : ça la fout vraiment mal, et ça me fait retirer un point à ce qui reste sinon un jeu assez réussi, qui a injustement pâti de la comparaison avec le jeu d'Arkane en choisissant de rester fidèle à son propre héritage.

Dungeon Siege III
5.6

Dungeon Siege III (2011)

Sortie : 17 juin 2011 (France). Hack'n'slash, Action, RPG

Jeu sur PC, Xbox 360, PlayStation 3, Xbox One

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

C'est lui, le petit dernier de la famille Obsidian, celui qui me manquait. Je le fais traîner depuis longtemps, à peu près sûr d'être douché, n'étant pas fan du genre hack'n'slash auquel appartient la licence Dungeon Siege (qu'Obsidian a donc récupéré un peu par hasard, par l'entremise de Square Enix qui en est devenu propriétaire dans les années 2010). Ce n'est pourtant pas là que bât blesse, car ce troisième jeu se convertit à l'Action/RPG, avec moins de monster bashing et plus d'écriture : disons qu'à tout prendre, Dungeon Siege III est plus proche de l'école Obsidian classique que du Diablo-like, ce qui n'est pas pour me déplaire. D'ailleurs, en réalité, le jeu se montre honnête dans pas mal de compartiments, qu'il s'agisse du quest design (pas ouf, mais sympa, au-dessus de la moyenne habituelle du genre en tous cas), de la profondeur du système de jeu (relative, mais présente), de la direction artistique (très classique mais mignonne), de la VF (vocalement nanardeuse, mais intégrale) et des différentes classes jouables, toutes particulières. Obsidian s'est même fendu d'une option de coop jusqu'à 4, une première dans son histoire. Les choses se présentaient à ce point mieux que prévu que j'ai facilement enquillé une demi-douzaine d'heures, séduit par ce doux parfum old-school et ce plaisir de RPG primaire qui n'appartient décidément qu'à Obsidian... avant, malheureusement, de déchanter. Déjà, j'ai rapidement crisé sur la caméra épouvantable, qui a tendance à laisser hors-champ le gros des troupes ennemies en nous obligeant à tirer au pif, et à plisser les yeux pour distinguer ce qui nous attend à cause d'une inclinaison maximale de la vue bien trop chiche. Rien que la caméra est un tue-l'amour fatal au vu du gameplay. J'ai également bien râlé sur l'absence totale d'impact des coups, qui donne l'impression permanente d'effleurer les ennemis sans jamais les frapper. J'ai buggé sur la chiée de stats, buffs, débuffs et autres enchantements aux intitulés opaques, que le jeu ne prend jamais le temps d'expliquer en nous laissant comme deux ronds de flan à chaque nouvel objet ramassé, doté de caractéristiques aussi cryptiques qu'une pièce d'équipement d'un AC moderne. Et, pour couronner le tout, j'ai souffert sur le schéma de contrôle du jeu, pensé pour les consoles tout en étant relativement casse-pieds à la manette (et c'est encore pire au clavier/souris, limite injouable). Un paquet de défauts, finalement...

Saints Row
4.5

Saints Row (2022)

Sortie : 23 août 2022. Action-Aventure

Jeu sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Chopé dans un Humble Choice, je m'attendais à une énorme daube au vu des critiques, et finalement, le constat n'est pas si terrible. Ce reboot de Saints Row semble surtout avoir fait les frais de son changement de personnages, les illustres débiles des précédents épisodes laissant leur place à un nouveau casting d'étudiants "jeunes, beaux et issus de la diversité" dont l'humour très Marvellesque est effectivement assez lourd ; comme d'hab dans le genre, on observe une vraie dissonance entre le discours "cool et détendu" prêté aux protagonistes, et le gameplay effectif consistant à trucider absolument tout le monde sans aucune raison. En-dehors de ce défaut devenu si banal que j'ai presque du mal à le relever, ce Saints Row nouveau est en réalité plutôt bien branlé côté open world et plaisir de jeu, avec une grande ville aux accents mexicains assez bien designée, remplie ras la gueule d'activités, de collectibles et de boutiques qui feraient passer GTA 5 pour une cure d'austérité. En dépit du changement de ton scénaristique, Volition est resté suffisamment clairvoyant pour conserver l'aspect "parc d'attractions" des précédents jeux, ce qui fait que, bon an mal an, ce reboot garde le fun libre et sans prise de tête des récents épisodes de la série. Ce reboot a même un supplément d'âme dans le design de son aire de jeu, clairement plus soigné que d'habitude, avec un certain cachet artistique, des quartiers qui racontent une petite histoire et, généralement, une ambiance "Burning Man" pas désagréable, sympa même (on trouve dans la ville des expositions d'art contemporain flanquées de leurs panneaux explicatifs, de nombreux monuments uniques au style marqué et une grande zone désertique plutôt jolie et rigolote en périphérie). Le jeu a pas mal de défauts, dont un aspect graphique décevant purement techniquement qui marque une régression, comme si l'ensemble avait été downgradé en dernière minute pour assurer un bon framerate ; mais assez curieusement, son problème majeur provient, plus encore que dans les jeux précédents de la série, d'un sound design absolument atroce, qui prend le parti de rendre quasiment inaudibles tous les bruitages (moteurs de véhicules, bruits de pas, coups de feu...) au bénéfice des musiques et des boucles d'ambiance, ce qui fait qu'une fusillade en plein centre ville sera souvent accompagnée par le seul bruit des cigales. Une débilité "by design" complètement surréaliste finalement bien plus craignos que le reste.

What Remains of Edith Finch
7.7

What Remains of Edith Finch (2017)

Sortie : 25 avril 2017. Aventure, Fiction interactive

Jeu sur PC, PlayStation 4, Nintendo Switch, Xbox One, iPad, iPhone, Mac, iPod, Xbox Series X/S, PlayStation 5

Seb C. a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Ceci n'est pas un jeu ; et pourtant, c'est aussi bien plus qu'un jeu. "What Remains of Edith Finch" vieillit comme un bon vin, tant il demeure, aujourd'hui plus qu'en 2017, un authentique laboratoire de storytelling par le gameplay, un véritable cri de défi à l'adresse des ennemis du genre (il est vrai, généralement assez chiant). Ce pari est d'autant plus fou qu'il s'impose pour contrainte de ne tourner qu'autour de la mort : maladie, suicide, accident, qu'on soit jeune, vieux ou même bébé. Comment faire "jouer" à la noyade d'un nourisson ? A la chute mortelle d'une petite fille ? A l'accident de chasse d'un père de famille ? La réponse pourrait sembler complexe, voire impossible ; elle n'est pourtant qu'évidente en se plongeant, ou en replongeant dans cette courte expérience, d'une inventivité et d'une sensibilité invraisemblables. S'il y avait des Oscars du walking simulator, "What Remains of Edith Finch" aurait raflé autant de statuettes qu'il propose de gameplays. Il nous laisse, après une ou deux heures grand maximum de pure fascination mélancolique, seul avec nos pensées, le cœur à la fois serré et plus léger.

Dishonored 2
7.7

Dishonored 2 (2016)

Sortie : 11 novembre 2016. Infiltration, Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC

Seb C. a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

J'ai quand même été bien radin sur mon 7/10 à Dishonored 2 à l'époque de sa sortie, je m'en rends compte aujourd'hui après avoir géré le 100% de succès qui permet vraiment de découvrir tous les pouvoirs, mécanismes et secrets de ce jeu incroyablement fignolé (devenu en plus très fluide, après ses soucis de performance à la release). En refaisant de fond en comble chaque niveau tout en s'astreignant à un certain style d'infiltration, le jeu dévoile une qualité de conception phénoménale, en particulier dans son level design qui atteint une excellence, une densité et une inventivité dont aucun immersive sim ne peut se targuer. Chaque niveau a ses propres idées, ses propres twists, parfois faramineux, qui rajoutent des choses étonnantes quand on pensait en avoir fait le tour. Ca n'enlève rien au fait que le jeu est toujours trop facile et n'exploite vraiment pas assez son gameplay multi-facettes, qu'on laisse au vestiaire faute de réel encouragement à s'en servir, mais bon sang, quelle masterclass, ne serait-ce qu'en termes de level design.

Disciples: Liberation
4.9

Disciples: Liberation (2021)

Sortie : 21 octobre 2021. RPG, Tactique

Jeu sur PC

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Disciples Liberation est l'outsider (car, ici, canadien mais édité par un partenaire allemand) de la vague de "tactical eurojank" des années 2020, avec Spellforce 3, King's Bounty 2 et Age of Wonders Planetfall, où chacun tenta sa propre itération à partir de sa licence d'origine. Disciples Liberation démarre assez bien les choses avec une interface à la fois simple et élégante, une prise en main évidente, et un game design à la fois classique et ingénieux qui mélange des ingrédients des autres tactical de sa catégorie. En gros, il faut imaginer une fusion plutôt bien pensée des séries HOMM, King's Bounty et Spellforce, avec des tas de petites spécificités agréables, dont certaines sont carrément stimulantes (notamment la possibilité de choisir, pour chaque unité, un emplacement de combat "passif", qui booste automatiquement les unités contrôlées par le joueur, ou "actif" en contrôle direct). Malheureusement, dès le prologue emballé, les problèmes commencent à arriver : l'interface, bien que très jolie et fonctionnelle au début, révèle des manquements inexcusables, comme l'impossibilité de charger sa partie ou de recommencer un combat mal engagé ; les phases de recrutement de troupes se font à l'aveugle, sans connaître la taille ni la puissance de son armée ; de nombreux choix sont imposés qui ont un impact arbitraire sur un système de réputation très frustrant. Niveau information et navigation, en général, Disciples Liberation souffre d'une certaine consolisation de la prise en main, un peu comme le très décrié King's Bounty 2, mais en plus grave. Niveau bastons, bien que l'aspect tactique soit assuré par quelques décisions de design vraiment intéressantes, la lenteur épouvantable d'animations de combat non skippables, l'incohérence manifeste entre l'apparence d'une armée et sa puissance (un percepteur des impôts est littéralement plus dur à battre qu'une armée de bandits) sont de vrais tue-l'amour. Il faut enfin composer avec un aspect "collecte de ressources" basé sur des mécaniques de free-to-play (l'argent rentre avec le temps passé à jouer, ce qui est extrêmement mal exploité par le jeu) et une traduction française grammaticalement correcte, mais sémantiquement épouvantable d'autant moins excusable que l'équipe de création est francophone. Tant de défauts qui torpillent ce qui n'est finalement pas passé loin d'être un très bon jeu, mais se voit carrément déboulonné par une petite poignée de choix peu réfléchis.

Yakuza Zero
8.1

Yakuza Zero (2015)

Ryū ga Gotoku Zero: Chikai no Basho

Sortie : 24 janvier 2017 (France). Action-Aventure, Beat'em up

Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 3, PC, Xbox One

Seb C. a mis 5/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Une trentaine d'heures de jeu : j'aime bien, mais j'arrête là. Yakuza 0 est un jeu complètement schizophrène, qui fait certes exprès de l'être, mais dont l'énergie est un peu épuisante, à la manière du neveu hyperactif dont on a la garde pendant le weekend. Il y a beaucoup de choses à faire ; trop. Il y a beaucoup de cinématiques ; trop, aussi. Il y a beaucoup de systèmes différents ; trop, toujours. Yakuza est juste "trop", en tout. L'histoire est bien, les personnages sont intéressants, la formule "Shenmue pour tiktokeur fou" pas inintéressante, mais l'ensemble est vraiment trop bling-bling, foutraque, "japonais" presque, pour un pré-boomer de ma trempe, qui a besoin d'expériences plus calmes, posées. Au vu du nombre d'épisodes Yakuza sortis, je préfère même m'arrêter là pour la série entière, au moins avant d'avoir vent d'un épisode réellement différent.

Destroy All Humans! Remake
6.3

Destroy All Humans! Remake (2020)

Sortie : 28 juillet 2020. Action

Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC, Streaming, Nintendo Switch

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Eurojank un jour, eurojank toujours avec le remake de Destroy All Humans, que personne n'attendait mais que THQ Nordic a quand même commandé, en l'occurrence aux Allemands de Black Forest Games (ex-Spellbound). Ma foi, ce remake ne s'en tire pas trop mal techniquement, avec une reprise fidèle du game design des années 2000 emballé dans une ambiance très "Mars Attacks" toujours assez efficace. Les premières heures où on envahit la terre sont rigolotes, jusqu'à ce que la prise en main se complexifie et atteigne, au bout de quelques missions seulement, des sommets de prise de tête, entre l'omniprésence d'ennemis qui défouraillent depuis les quatre coins de l'écran, le nombre grandissant de capacités aux noms obscurs attribués à des combinaisons de touches improbables et des objectifs qui traînent trop en longueur. Au bout d'un court moment, le jeu est devenu tellement bordélique qu'on ne comprend même plus ce qu'il se passe à l'écran, ce qui est dommage car ce remake garde certains arguments qui auraient pu en faire un candidat très convenable à quelques après-midi de détente, s'il ne s'était engouffré tête la première dans trop d'excès.

The Callisto Protocol
5.7

The Callisto Protocol (2022)

Sortie : 2 décembre 2022. Survival horror, Action-Aventure

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

Topé aussi dans un Humble Choice, The Callisto Protocol ("Balisto Proctologue" pour les intimes) n'est pour moi pas forcément le ratage décrit partout, et soutient même correctement la comparaison avec Dead Space dont il se vante ; pour la simple raison que contrairement à l'opinion générale, je ne trouve pas ce dernier spécialement génial, finalement. Nous voilà donc avec un survival horror dans une base spatiale qui coche toutes les cases con-con : des hangars remplis de caisses à perte de vue, des PNJ idiots servant d'objectifs temporaires, des mutants ayant une apparence (et faisant des cris) strictement identiques à 99,999% de la concurrence, et un héros brutasse complètement teubé dont le physique s'accorde parfaitement avec le mental. Flippant à 0% environ, le jeu se démarque par ses combats, avec un système d'esquive/contre assez bien pensé, accessible mais exigeant, et une patate d'enfer dans les coups portés qui donnent vraiment l'impression de défoncer des gueules de monstres gélatineux au pied-de-biche. Une certaine inspiration Resident Evil 4 se ressent à ce niveau, notamment dans l'augmentation graduelle de la difficulté jusqu'à imposer des pics de stress bien piquants en late game, et ce n'est pas désagréable, même si l'élève reste bien loin du maître. L'autre qualité du jeu provient de son bilan technique, avec des décors très détaillés, bourrés d'effets de vapeur volumétrique et autres néons grésillants qui flattent la rétine, en dépit d'une dimension artistique peu inspirée. C'est d'ailleurs là le gros reproche à faire au jeu, qui joue tellement la sécurité à tous les niveaux (level design archi-bateau, scénario vu et revu, cliffhangers sans intérêt) qu'on a l'impression d'y avoir joué au moins 10 fois. Le jeu nous gratifie enfin d'un doublage français (obligatoire, VOST non disponible) très drôle, avec notamment un héros qui semble doublé par plusieurs comédiens aux timbres de voix différents, rendant les régulières phases de blabla totalement confuses (déjà qu'elles n'étaient pas aidées par leur écriture intrinsèque, niveau CP-CE1). Plutôt marrant malgré tout, et doté d'une durée de vie au-dessus de la moyenne pour le genre, Balisto Proctologue sera donc un "bon jeu de bundle" et un candidat honnête dans une offre moderne finalement peu gâtée en AAA.

Streets of Rogue
7.1

Streets of Rogue (2019)

Sortie : 12 juillet 2019. Action-Aventure, Roguelike/Roguelite

Jeu sur PC, Mac, Linux, Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 4

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Pour fêter l'annonce de sa suite à l'occasion de la "Triple I Initiative", rien de tel que de se plonger (enfin) dans Streets of Rogue premier du nom, arrivé à maturation après des années de suivi sérieux de la part de son développeur. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un roguelite qui se passe dans une ville. Comme son nom l'indique moins, le jeu se pare des oripeaux de l'immersive sim. Il faut en quelque sorte prendre le jeu comme une espèce de Deus Ex (ou même, éventuellement, GTA-like sans bagnoles) en vue top-down et avec un grand nombre de classes de départ : le soldat commence avec des armes à feu, le voleur avec des outils de crochetage et la capacité de faire les poches, le scientifique avec des outils de piratage... Chaque niveau est un quartier de la ville généré procéduralement, dans lequel on doit remplir des objectifs principaux et secondaires (buter untel, voler tel objet, briser tel générateur, délivrer untel) par les moyens de notre choix, avant de passer au suivant. Plutôt fendard, avec une DA pixellisée mignonne, Streets of Rogue se distingue par l'IA des nombreux PNJ vaquant à leurs occupations dans les différentes zones en free-roaming constituant les niveaux du jeu : les commerçants refusent les voleurs, les policiers patrouillent, les résidents vous houspillent quand ils vous repèrent dans leur propriété, et il est possible, avec un peu d'astuce, de retourner entre eux des gangs adverses ou de jouer de discrétion, de bourrinage ou de diplomatie pour résoudre les différents problèmes. Il existe de nombreuses capacités spéciales, objets et configurations de niveaux, le tout réhaussé par une génération aléatoire assez pertinente mettant en avant une multiplicité d'approches différentes ; et pour ne rien gâter donc, le jeu est vraiment amusant à prendre en main et à regarder, avec un appel permanent à l'expérimentation pour voir les différents bonshommes IA s'activer dans tous les sens tandis qu'on essaye d'atteindre nos objectifs. C'est drôle, plutôt profond, très instinctif dans les contrôles, et ça a le bon goût de pouvoir se jouer solo ou jusqu'à quatre sans que l'expérience ne s'en trouve déséquilibrée d'un côté ou de l'autre. Streets of Rogue serait à vrai dire l'un des meilleurs roguelite du marché s'il était un chouïa moins répétitif dans ses objectifs et le gameplay de ses différentes classes ; mais compte tenu de son prix de vente (le plus souvent, vers les 4€), c'est un investissement qui vaut le détour.

Brotato
6.8

Brotato (2023)

Sortie : 23 juin 2023. Action, Roguelike/Roguelite

Jeu sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox One, Xbox Series X/S

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Brotato est un énième idle shooter issu de la vague post-Vampire Survivors, qui a peut-être pour lui d'être plus fluide et encore plus immédiat que son concurrent majeur. Pas grand-chose à dire : c'est con, c'est rigolo un moment (quelques heures grand maximum) et on le remise au placard définitivement, sans même l'avoir fini pour ma part. Pour 2 euros et des poussières, ça vaut le coup, sans plus.

Tchia
6.5

Tchia (2023)

Sortie : 21 mars 2023. Action-Aventure

Jeu sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Nintendo Switch

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Tchia est une sorte de Zelda BOTW light, plus ramassé et à destination des enfants et jeunes ados, dont la principale originalité est de s'inspirer de la Nouvelle-Calédonie au sens large : décors, folklore et diverses spécificités culturelles. Loin d'être un serious game, il s'agit là d'un vrai jeu tranquille et zen, où l'on passe l'essentiel de son temps à ramasser des merdouilles pour remplir un compendium et faire monter les jauges de complétion des différentes petites îles. Sur le papier, ce n'est guère passionnant, mais ça fait le taf. En pratique, le scope assez malin de Tchia le rend plutôt recommandable : techniquement modeste, mais artistiquement impeccable ; imprégné du folklore local (excellents doublages franco-calédoniens "à la Michel Ocelot", codex complet, topographie inspirée de la réalité) sans être assommant. C'est d'autant plus agréable que le jeu propose une formule finalement assez similaire à ses concurrents proches (dont les Assassin's Creed modernes, en fait), mais dégraissée de ses éléments violents et inutilement chiants : pas (trop) de scénario agaçant, pas (trop) de dissonance ludonarrative, et une ambiance zen et décontractée assumée de bout en bout, notamment grâce à l'absence de vrais combats et à une prédominance de l'aspect "géocaching" rendu possible par la nécessité de se repérer soi-même dans la carte du monde, sans indicateur de position permanent. Cela rend la dimension exploration, très largement mise en avant, intéressante, voire agréable. En définitive, si Tchia ne méritera aucun prix de game design, on ne pourra pas lui enlever son intelligence à mimer une partie de la concurrence AAA pour en proposer son propre succédané "indé" : voilà des développeurs capables d'extraire les ingrédients significatifs d'une formule pour les restituer efficacement à l'échelle d'une production modeste, tout en maintenant une réelle exigence de forme. Indispensable ? Sûrement pas. Efficace, récréatif et apaisant ? Certainement.

The Excavation of Hob's Barrow
7.1

The Excavation of Hob's Barrow (2022)

Sortie : 28 septembre 2022. Aventure, Point’n’click

Jeu sur PC, Mac, Linux, Nintendo Switch

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Dernière édition en date de Wadjet Eye Games, la société de Dave Gilbert spécialisée dans le point'n'click à gros pixels depuis bientôt 20 ans, The Excavation of Hob's Barrow est un jeu modeste, même pris dans la "collection" à laquelle il appartient. Son originalité est de tenter une incursion dans la folk horror, en nous offrant d'incarner une archéologue partie fouiller un tumulus en bordure d'un patelin anglais paumé ; tumulus évidemment en proie à un mal insidieux, mais encore s'agit-il d'atteindre cette étape. Sur les huit petites heures que dure le jeu en prenant bieeen son temps sans trop se creuser la tête, sept seront consacrées à écouter des dialogues tout en résolvant des énigmes extrêmement basiques nous rapprochant de notre objectif avant de nous en éloigner. Il y aura toujours un péon pour nous empêcher de nous approcher des lieux, ce qui demandera de combiner des pommes avec des vers, d'utiliser des couteaux sur des pierres et de réparer des archets de violon. Passée cette agréable mise en bouche où l'on se balade dans le village en papotant avec les figures locales tout en devinant un lourd mystère, le jeu enclenche soudain la cinquième pour conclure son aventure à toute vitesse, en laissant au générique de fin une foule de questions sans réponse sur les événements étranges survenus pendant l'aventure. C'est assez décevant, d'autant que l'histoire montait bien en pression, avec des dialogues fins, bien interprétés, un aspect occulte discret mais plaisant, et une certaine fluidité d'enchaînement dans la progression. Plutôt un maillon faible dans le catalogue Wadjet Eye Games malgré un certain charme inhérent aux productions du studio.

SteamWorld Dig
6.7

SteamWorld Dig (2013)

SteamWolrd Dig - A Fistful of Dirt -

Sortie : 5 décembre 2013. Plateforme, Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 4, PS Vita, Xbox One, Nintendo Switch, Nintendo 3DS, Wii U, PC, Mac, Linux, Streaming

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Je me mets en tête cette année de faire les jeux SteamWorld, ému par les déboires des développeurs à rentabiliser cette série pourtant réputée pour sa qualité et sa diversité. Premier de la liste, Steamworld Dig, par lequel la saga a débuté : un curieux, mais efficace, mélange entre jeu incrémental et jeu de minage en vue de côté, dans lequel on creuse toujours plus profond dans les profondeurs de la terre pour y découvrir des trésors à revendre, ce qui améliorera nos compétences, ce qui nous permettra de creuser encore plus profond, ce qui nous permettra de trouver encore plus de trésors, etc. Vieux de déjà 11 ans, ce premier opus de la franchise a un peu vieilli d'un point de vue game design, avec une très (très) courte durée de vie et des petits bouts de gameplay un peu survolés, qui, on le devine, seront largement améliorés dans sa suite. C'est pourtant un jeu qui pose parfaitement les bases de son univers "choupi-steampunk", avec des robots rigolos, une géniale ambiance Far West guillerette (musiques, bruitages, chara design, animations, décors : un sans-faute directement). On en fait donc vite le tour, mais régulièrement soldé à moins d'un euro, ça reste une mise en bouche idéale à l'univers Steamworld.

SteamWorld Heist
7.4

SteamWorld Heist (2015)

Sortie : 10 décembre 2015. Stratégie tour par tour

Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, Wii U, Nintendo 3DS, PS Vita, PC, Mac, Linux, iPad, iPhone, Android, Streaming

Seb C. a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Deuxième jeu Steamworld paru, Heist abandonne le jeu de minage mais pas la perspective en 2D vue de côté, pour proposer un curieux mélange (encore un), cette fois entre le tactical sauce Xcom et le roguelite sauce Darkest Dungeon. Steamworld Heist a en général la réputation d'être le meilleur jeu de la série, ce qui se comprend quand on commence à succomber à ses mécaniques, très finement conçues et implémentées. Passons rapidement sur les modes de difficulté standard, sans défi particulier mais permettant de s'amuser sans se prendre la tête : Heist dévoile son plein potentiel dans son mode Elite, qui donne tout son sens à son gameplay tactique, à la fois simple et profond. Façon Xcom donc, on contrôle au tour par tour une escouade de personnages variés, dotés de compétences propres, dont on peut choisir l'équipement (essentiellement des flingues à diverses caractéristiques, mais également des machins secondaires parfois très utiles) et qui montent de niveau au fil de l'aventure. Et, façon Darkest Dungeon, le jeu est vu de côté, avec toutes les implications que cela peut avoir sur la visée, les rebonds des projectiles ou les déplacements ; au même titre que celui-ci, il jouit donc d'une dimension roguelite à travers la génération procédurale du level design, en général très pertinente. Riche d'une maniabilité parfaite et d'une progression stimulante (avec, notamment, la possibilité d'acheter des upgrades dans diverses boutiques, et celle de rejouer des missions déjà accomplies avec des personnages de plus haut niveau pour améliorer son score et looter de précieux objets), Steamworld Heist affiche une solide durée de vie et des configurations de missions souvent intéressantes. Sans même parler de son excellente et envoûtante ambiance steampunk-spatiale encore plus soignée que son prédécesseur, c'est là un faux petit jeu, et un vrai grand tactical qui n'a pas à rougir de ses inspirations.

Game Dev Tycoon
6.8

Game Dev Tycoon (2012)

Sortie : 10 décembre 2012. Gestion

Jeu sur Android, iPhone, PC, Mac, Linux, Windows Phone, Nintendo Switch

Seb C. a mis 7/10.

Annotation :

Game Dev Tycoon est un petit jeu de gestion qui nous propose d'être à la tête de notre propre studio de jeu vidéo, qu'on va accompagner à travers l'histoire depuis les années 80 à nos jours. Inoffensif, peu démonstratif et dans un style très "Flash" (paix à son âme), c'est pourtant un jeu qui repose sur de bons préceptes de game design, et qui, petite gourmandise appréciable sur le temps long, est suivi amoureusement par ses développeurs depuis sa sortie, avec l'intégration de chaque nouvelle plate-forme de jeu (ou presque) lorsqu'elle paraît. La chronologie respecte rigoureusement la réalité, en se contentant de renommer (pour des questions de droits) les diverses consoles : cela va du Commodore 64 à la PS5 en passant par la Nintendo DS, l'iPhone et même la Ouya et la N-Gage, tant qu'à faire. Bien que simpliste et souvent à la frontière de l'idle game, Game Dev Tycoon séduit par son large répertoire de thèmes, de personnalisations, de budgets de production, avec un aspect central accordé à la R&D qui permet de progresser dans un arbre technologique et "artistique" nécessitant d'être un minimum à la page pour survivre au poids des années. Le jeu nous demande d'ajuster des taquets divers en respectant les tailles et les compétences de nos équipes, en exigeant des sacrifices (on peut rarement soigner tous les aspects qu'on voudrait de nos jeux) et une certaine vision à long terme. Si on a une culture du jeu vidéo (ce que les développeurs du jeu ont, en tous cas), on peut s'amuser à refaire des hits, à réécrire l'histoire de grands studios à notre sauce, avec un jeu réagissant de façon généralement crédible à nos tentatives à travers un système de "reviews presse" qui n'est pas si déconnant, même si des surprises sont inévitablement à prévoir. Un jeu finalement très rigolo, bien pensé et assez chronophage derrière sa modestie de façade, qui invite dont d'autant plus à y revenir qu'il est constamment mis à jour pour correspondre à la vraie Histoire.

Styx: Master of Shadows
6.3

Styx: Master of Shadows (2014)

Sortie : 7 octobre 2014. Infiltration, Action

Jeu sur Xbox One, PlayStation 4, PC

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

L'opération "vidage de backlog" continue cette année avec le premier Styx de Cyanide datant de 2014, une année clé pour le jeu d'infiltration qui vit aussi naître le reboot de Thief. Eu égard à la réputation de son développeur, je m'attendais à un jeu ultra-buggé ; "jokes on me" car ce Styx est parfaitement fini, propre et stable. On est sur de l'infiltration à l'ancienne, qui aurait pu se réclamer de Thief si ce n'était sa vue imposée à la troisième personne. Il n'y a pas beaucoup de missions, mais celles-ci sont très longues et prennent place dans des cartes multiples et généralement très grandes, qui nous invitent en outre, pour chacune d'elles, à réaliser un ou plusieurs objectifs secondaires demandant parfois un certain doigté. Le level design, aussi vertical qu'horizontal, brasse des influences urbaines-fantasy variées, allant des faubourgs malfamés aux palais hauts sous plafond et farcis de dorures ou de bibliothèques. Il encourage assez bien l'exploration, malgré l'abus de certaines techniques peu organiques comme les énormes conduits d'aération et autres prises d'escalade trop commodément placés. La direction artistique est d'un goût certain, que ce soit dans l'architecture des lieux, qui ont souvent une personnalité assez singulière, et dans la gestion des sources de lumière, une bonne nouvelle au vu de l'importance de cette dernière. Le jeu nous gratifie enfin d'un système d'upgrade de notre personnage relativement bien pensé, avec des compétences (parfois) intéressantes. Quelques ombres au tableau : l'inutile vulgarité du personnage (qui gueule "Fuck you" en cas de game over, voilà voilà), l'aspect collectionnite gavant (trouver tous les objets secondaires dans les niveaux est d'une pénibilité hors-normes) et la réutilisation de trop de cartes, qui finissent par devenir ennuyeuses en dépit de leur qualité de conception ; surtout, l'aspect très old school des menaces ennemies, à savoir des gardes aux routines très robotiques et aux placements souvent incongrus qui tendent trop à nous rappeler qu'on est dans un jeu vidéo. Enfin, les compétences, bien qu'intéressantes, ne sont pas équilibrées, avec certaines (comme le clone) totalement inutiles comparées à d'autres (l'invisibilité temporaire, cheat code maximum). Ces défauts font que le jeu devient assez répétitif et ennuyeux à mi-parcours déjà.

Axiom Verge
7.1

Axiom Verge (2015)

Sortie : 20 avril 2015 (France). Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 4, PC, Mac, Linux, PS Vita, Wii U, Xbox One, Nintendo Switch

Seb C. a mis 6/10.

Annotation :

Un metroidvania indé plutôt réussi, qui compte parmi ses mérites le fait d'être l'un des premiers de la vague moderne du genre (Axiom Verge est sorti début 2015, presque en même temps qu'Ori 1). Développé par une personne seule, le jeu fait tout bien ou presque : un bon level design, une large part consacrée au backtracking, la nécessité de savoir se repérer dans un monde labyrinthique, et une chiée d'améliorations ou armes plus ou moins optionnelles récompensant la hardiesse, l'exploration et la mémoire. Niveau DA, le jeu singeant le style 8-bit, ce n'est pas particulièrement à tomber à la renverse, notamment au niveau des ennemis qui rappellent un peu les mauvaises années Color Dreams (des donuts, des hérissons, des coquillages... ?). Mais la liberté accordée au joueur, et l'appel du pied permanent à la farfouille et au retour sur ses pas après avoir acquis l'un ou l'autre pouvoir, permettent de pardonner ces errances. J'ai toutefois eu un plus gros souci sur l'histoire et sur la jouabilité, tous deux plutôt mal démoulés. Pour la première, on fraye dans les eaux tièdes de la SF trop ambitieuse pour son propre bien, maladroitement écrite, à la fois trop verbeuse, opaque et prenant progressivement trop de place au fil de dialogues sans grand intérêt. Pour la deuxième, c'est un peu plus grave : si l'on manie notre héros sans difficulté pendant un premier tiers jouissant de commandes simples, certains pouvoirs qu'on acquiert sur le tard sont aussi indispensables qu'ils sont agaçants à utiliser à cause d'un mélange d'imprécision et d'intolérance, comme la téléportation et le grappin, très peu intuitifs au point que j'ai parfois fini par abandonner ce que j'ignorais être le chemin "officiel". J'ai fini par lâcher le jeu pendant son dernier tiers, sur un boss vraiment trop pénible demandant de maîtriser des combinaisons de touches mal branlées.

Ghost of Tsushima: Director's Cut
8

Ghost of Tsushima: Director's Cut (2021)

Ghost of Tsushima Director's Cut

Sortie : 20 août 2021. Action-Aventure, Infiltration

Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 5, PC

Seb C. a mis 5/10.

Annotation :

Comme pour la plupart des jeux PlayStation portés sur PC, j'avais des attentes élevées pour Ghost of Tsushima, même en sachant qu'il ne s'agissait que d'un Assassin's Creed-like très classique transposé au Japon féodal, pour le simple fait de profiter du savoir-faire du consolier en matière de AAA. Indéniablement, c'est un très bon portage : fluide, carré, propre. Et j'ai envie de dire "encore heureux", vu que, de tous ses camarades Sony débarquées sur PC, Ghost of Tsushima est de loin le jeu le plus modeste techniquement. Les années et la différence de génération se font sentir, avec des décors et textures peu détaillés qui ne gagnent pas beaucoup au change depuis la PS4. C'est ma première déception lorsqu'on compare par exemple GoT à Days Gone, qui, à technologie et support de sortie équivalents, est largement plus abouti techniquement. Et, pour le reste, bon... c'est clean, la DA est bien, et on sent le "Sony Seal of Quality" dans l'UI et l'habillage général, d'une élégance et d'une intuitivité très supérieures aux Assassin's Creed récents. Mais sinon, après une dizaine d'heures de jeu, force m'est de reconnaître que Ghost of Tsushima, en dépit de très bons doublages (quelle que soit la langue choisie) et d'une maturité d'écriture légèrement supérieure à la concurrence Ubisoft, est surtout et avant tout un open-world vide et chiant comme la mort, qui duplique à en crever des activités et des quêtes pourtant déjà très semblables entre elles, de façon parfaitement identique aux AC modernes mais avec une skin orientale. C'est un jeu qui fait passer le temps distraitement (un peu moins distraitement en jouant dans une difficulté élevée), mais dont le concept et la philosophie de conception commencent à sérieusement schlaguer du fion, si on me passe l'expression. A peu près sûr de pas finir celui-là.

Seb C.

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