Shinji le Sōmai des dieux

Annotation :

Le plus beau des récits initiatiques. Réflexion sur la construction individuelle doublée de celle sur la reconstruction d'un pays qui essuie une catastrophe mais y semble amnésique.
Moment de détente en musique après une séquence brutale https://youtu.be/zBQNud0K9CU
Chanson d'ouverture https://youtu.be/zPHGwCOqPRE?t=17
https://youtu.be/2SeZIB4j5aE

Annotation :

Déçu à la première vision sur la foi de son titre prometteur d'aventures très exploitation mais dont l'intrigue de jeune fille liée à un trafic de drogue chez les yakuzas n'est qu'un leurre mou comme du beurre.

Re-visionnage : Les années 80 les pop-idole rajeunissent. Quand on lui donne à tourner avec l'une d'elle, Sômai réalise un film sur l'adolescence déifiée et réifiée dans la société de consommation où elle apparait à la fois comme enfantine et objet sexuel. Elle est chef devant qui s'incliner, fille à marier et poupée, gamine à maltraiter, violer.

Récit initiatique fait de barrières poreuses (flic ou voyou), de jeux de miroirs, de postures opposées et de séparations facilement franchissables à un âge incertain d'une fille qui se déplace à 4 pattes puis assiste à des ébats sexuels. Pendant un viol la fillette est échangeable contre une adulte.
La rencontre yakuzas-ado est plus que logique tant les premiers sont immatures et ne peuvent résoudre leurs conflits que dans la violence en jouant avec des armes mais ils tentent de passer pour adultes et se déguisent en businessmen.
Le film s'ouvre sur la jeune fille tête à l'envers en figure de pont, passe par une scène où elle répète les paroles d'un adulte et se termine sur un épilogue cheveux androgyne jouant avec des enfants à se tirer dessus, fait sembler de fumer et rejoue la scène sexy de Monroe sur une bouche d'aération.

https://youtu.be/vwb8BRC2akc
https://youtu.be/jKy3SEk6acE

La version longue rajoute une bonne scène dans le repaire sous-terrain d'un méchant pulp, apprenant à l'ado perchée sur une mine l'équilibre.

Le bluray dispose d'un docu de 50min aux intervenants inintéressants et au montage redondant entre les dires de chacun (choix étrange et très appuyé que d'aligner 3 plans de personnes répétant la même phrase, plutôt qu'une construction linéaire et fluide entre chaque intervenants).
Le livret est top : un 1er texte qui dit la même chose que moi (en bien mieux) sur la question de dualité, un 2ème sur la méthode Kadokawa, et un entretien entre l'actrice et Kiyoshi Kurosawa assistant-réal sur le film (un peu décevant, tourne longuement autour des méthodes tyranniques de Sômai).

Annotation :

La brutalité d'une séparation vue par un enfant. Le plus simple et télérama france-inter compatible du top tiers.
Probablement pour cela qu'il sera le premier à sortir en vidéo ici.

Annotation :

Incroyables scènes de pêches au thon en longs plans. Du grand mélo digne de l'âge d'or, le cri final me bouleverse.

Annotation :

Un (faux) 1er plan séquence fameux, qui sans tomber dans le maniérisme de Luminous woman est beaucoup plus élaboré que ses travaux précédents. 15 ans s'écoulent en 17minutes virtuoses.

https://youtu.be/U60VmfLgrik

Annotation :

Visionnage tardif, pensant à tort que c'était un film très mineur de son auteur.
Les deux lycéens qui composent le couple infernal du titre vivent ensemble et se comportent en vieux couple durant leur amour naissant et inavoué. Chassés-croisés amoureux drôles et tristes. Fin surprenante où les 4 protagonistes montrent des signes de fatigue à se courir après durant un jeu de "tape-taupe humain".

Sōmai utilise un découpage tiré du Roman Porno (façon Chusei Sone auprès de qui il était assistant) des coupes mais aussi quelques plans longs qui portent déjà la marque du réalisateur, sans l'intensité qu'il leur donnera plus tard. Mineur un peu quand même, dans son inconsistance entre belles scènes et d'autres plus platement filmées.

https://youtu.be/ePkTMU_yZtg

"Et si on prenait de l'alcool tous les trois, pour calmer les tensions" Ouais. Riche idée.

Annotation :

Très curieux choix de rester dans la superficialité enfantine et joyeuse (Peter pan, Pinocchio, Le Magicien d'Oz et autres clins d'œil) alors que ces autres films confrontent idole et adulte. Même quand des scènes amorcent un passage sérieux elles sont désamorcées, ce qui semble volontaire et pas uniquement à cause de l'actrice-idole charmante mais un peu limitée. C'est la toute fin, sans elle, sur la vie du personnage adulte qui émeut un peu.
https://youtu.be/pd8fwcOmW5M

Annotation :

https://youtu.be/4Lz9jEJZT14

Annotation :

Cette production Shōchiku a un petit air d'Ozu avec ces problèmes familiaux de gens aisés. Même la petite musique (qui évolue et accompagne bien le drame) n'aurait pas dépareillée dans ses films. Si certain cadrages et lieux font le parallèle ainsi que la manière de faire avancer le "drame de la vie", on reste dans un Sōmai aux plans longs qui laissent l'émotion se réveiller doucement et à des thématiques plus profondes comme l'identité (familiale, économique, nationale).

Annotation :

Shinji Sōmai, formé sur des roman porno, revient à la Nikkatsu en réaliser un. C'est une sorte de spin-off des angel guts (Ishii au scénario) en plus classe et donc un peu plus chiant. Décevant pour du Sōmai.

https://youtu.be/GF_3bRTBKt0

Annotation :

Première fois que je ressens les longs plans de Somai comme distanciés de leur sujet. Trop maniériste et éloigné de la simplicité habituelle du réalisateur pour moi. J'ai vite décroché et pas toujours bien compris l'intérêt. L'opposition sauvage urbain n'éclate pas vraiment dans la réalisation, alors que d'autres de ses films installent de la brutalité dans ses scènes soit en faisant durer soit par un raccord. Reste quelques bonnes idées, comme les deux interlocuteurs des appels téléphoniques qui apparaissent à différents plans de l'image et avec tout un jeu du plan séquence pour mettre l'un ou l'autre en avant.

Annotation :

Après, films en assistant réalisateur. Il manque les 3 Roman Porno de Chūsei Sone sans fiche SC.

On n'est pas surpris qu'il ai fait ses armes auprès de Terayama, vu le goût de Sōmai pour les incursions dans l'étrange et les signes obscurs difficilement interprétables.
Imdb le crédite aussi sur le sketch de Terayama dans Collections privées.

Annotation :

Assistant et chef de seconde équipe. Imdb le crédite aussi sur Le Meurtrier de la jeunesse du même réalisateur, un ami qu'il a rencontré lorsqu'ils étaient assistants à Nikkatsu.