Cover Sofia Coppola - Commentaires

Sofia Coppola - Commentaires

Je n’ai pas vu "Somewhere" ni son remake des "Proies", mais ces quatre films d’une cohérence et d’un achèvement assez admirables ont fait de cette cinéaste extrêmement douée la digne fille de son père. Il me semble qu’il serait bon pour elle d’élargir sa palette, mais en l’état cette filmographie ...

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4 films

créee il y a presque 12 ans · modifiée il y a plus d’un an

Virgin Suicides
7.2

Virgin Suicides (1999)

The Virgin Suicides

1 h 37 min. Sortie : 27 septembre 2000 (France). Drame, Romance

Film de Sofia Coppola

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

On peut avoir été élevée dans le giron du génie cinématographique et donner naissance à une œuvre chatoyante d’émotions contradictoires, qui ne doit rien à personne. Pur talisman fantasmatique, invitation mortifère et alanguie à la recherche du temps perdu, le premier long-métrage de fifille Coppola restitue la nébuleuse des chagrins d’enfants, la lassitude sans objet dans laquelle s’originent les suicides adolescents, et traite son sujet avec une grâce létale, dans une extase de fanfreluches seventies et de mélodies douceâtres, une mélancolie suave qui secrète une poignante nostalgie. C’est avec une douceur d’aquarelliste que la réalisatrice creuse un mystère tout en clair-obscur romantique et éclaire le tragique destin de ses cinq lolitas, opaques à force d’être transparentes, figées par les garçons dans un souvenir évanescent.
Top 10 Année 1999 :
http://lc.cx/cTx

Lost in Translation
7.2

Lost in Translation (2003)

1 h 41 min. Sortie : 7 janvier 2004 (France). Drame, Comédie romantique

Film de Sofia Coppola

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Dès les premiers plans, on identifie sans peine la personnalité singulière de la cinéaste. Elle observe cette fois, dans un style feutré et d’une grâce aérienne, le décalage cocasse naissant du regard entre une star américaine fatiguée, en état de désorientation hagarde, et un univers tokyoïte qui lui est complètement étranger. Surtout, elle capte la brève rencontre baudelairienne, la tentation, le rapprochement et la reconnaissance réciproques de cet acteur sur le retour et d’une jeune femme désœuvrée, en lui conférant une tendresse vaporeuse. La légèreté de la forme manifeste ainsi la profondeur du fond, l’étude en mode mineur d’un certain état de l’individu moderne déchiré entre les souffrances de l’ubiquité et les ravissements de la solitude ultime. Quant à Bill et Scarlett, ils sont assez magiques.

Marie-Antoinette
6.2

Marie-Antoinette (2006)

2 h 03 min. Sortie : 24 mai 2006. Biopic, Drame, Historique

Film de Sofia Coppola

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Bleus à l’âme, désarroi qui ne dit pas son nom, difficulté à trouver sa place au sein du monde… Avec cette ode ensorcelante à la beauté des innocents, Coppola dynamite l’approche classique de la reconstitution biographico-historique : sa Marie-Antoinette est une sœur de Lux et de Charlotte, ado perdue dans une société régie par des codes qu’elle ne comprend pas. Ni le microcosme d’où elle vient ni celui où elle est propulsée, auscultée et jugée ne lui font cadeau du temps si précieux à l’accomplissement de soi. Autour d’elle, l’auteur cisèle une œuvre gracile, audacieuse, enivrante, gorgée de couleurs pastel et de musiques pop, qui feint la légèreté pour mieux imposer une émotion prégnante, toute en demi-teintes, face au gâchis d’une jeunesse sacrifiée, contrainte à une maturité douloureuse.

The Bling Ring
5.1

The Bling Ring (2013)

1 h 30 min. Sortie : 12 juin 2013 (France). Policier, Drame

Film de Sofia Coppola

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Les détracteurs de la dame accusent souvent son cinéma de n’être qu’une bonbonnière fashion. De ce point de vue, Coppola n’a jamais fondu aussi littéralement forme et fond : sa vision d’une adolescence bourgeoise, superficielle, fascinée par les miroitements clinquants de la jet-set, accro à la fripe de grand couturier et au clubbing quatre étoiles lui permet d’épurer son système, de n’en retenir qu’une litanie d’actes concrets (les cambriolages répétés ad nauseam). Ces partis pris peu aimables mais obstinément low-fi en font un objet bien supérieur à l’atroce "Spring Breakers" auquel on pense beaucoup : parce que loin du "pétasse trip" débile d’Harmony Korine, il met en confrontation notre regard sur des jeunes gens intelligents, jamais méprisés, et la vanité dérisoire de leurs rêves minuscules.

Thaddeus

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