Cover TARANTINO Quentin - Critiques & Annotations

TARANTINO Quentin - Critiques & Annotations

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3 films

créée il y a presque 5 ans · modifiée il y a 10 jours
Reservoir Dogs
7.9

Reservoir Dogs (1992)

1 h 39 min. Sortie : 2 septembre 1992. Gangster

Film de Quentin Tarantino

SimBoth a mis 8/10.

Annotation :

Dès son premier film, Quentin Tarantino offre un sens aisé pour les longues plages de dialogues jubilatoires car c’est autour d’une table où se retrouvent plusieurs lascars costarisés (dont le cinéaste lui-même) — parlant de leur interprétation de "Like a Virgin" — que tout commence. Cette idée d’interprétation gravite tout au long du récit, autour d’un braquage foiré que l’on ne verra jamais. Seules les conséquences sont montrées, ainsi l’auteur s’amuse à questionner la fiction elle-même en manipulant la vérité dans un semi huis-clos virtuose. Chacun raconte sa vision du pourquoi du comment, cache une identité secrète (les personnages résumés à une couleur ou la fausse fiction d’Orange pour mieux s’infiltrer en sont de bons exemples) et met en tension un récit incisif aux dialogues cinglants. L'auteur exerce déjà une forme de violence sanglante, dévoile sa passion cinéphilique, braque le spectateur dans un suspense prêt à imploser à tout moment et chemine son œuvre dans un montage anachronique. La jouissance du début se transforme vite en tragédie oratoire et physique éclatante, elle est supportée par des hommes sociopathes, emphatiques ou pingres, faisant de "Reservoir Dogs" un film au chaos maîtrisé.

Pulp Fiction
8.3

Pulp Fiction (1994)

2 h 34 min. Sortie : 26 octobre 1994 (France). Gangster, Comédie

Film de Quentin Tarantino

SimBoth a mis 9/10.

Annotation :

Ayant un budget plus confortable, Tarantino prolonge l’essence de son cinéma avec une œuvre-phénomène autant adulée que culte. Il fait s’entrecroiser trois histoires avec une temporalité éclatée et anachronique. Ainsi, les protagonistes sont liés, parfois ils se rencontrent, parfois non, certains deviennent le personnage principal d’une partie puis deviennent un figurant dans l’autre. Cette originalité narrative est alimentée par un référentiel pop culturel très marqué, un plaisir de raconter des histoires et de faire durer de longs dialogues authentiques, hilarants et décomplexés. C’est l’idée même de la fiction qui intéresse Tarantino : il joue avec les attentes puis bifurque toujours pour créer des scènes absurdes et violentes. L’auteur s’amuse à détourner les genres, construit une nouvelle mythologie où hasard et destin sont la trajectoire à la fois banale et folle de personnages dont on fait la connaissance comme s’ils étaient nos potes. De ce fait, l’œuvre devient ludique, car le spectateur s’amuse à reconstituer le puzzle temporel de ce récit junk-acidulé et musical, baigné dans la cool attitude mais aussi dans de grands moments d’effervescence overdosée.

Django Unchained
7.8

Django Unchained (2012)

2 h 45 min. Sortie : 16 janvier 2013 (France). Western

Film de Quentin Tarantino

SimBoth a mis 8/10.

Annotation :

Il était logique que le cinéaste s’essaie au western spaghetti, genre de prédilection de son maître spirituel, c’est-à-dire Sergio Leone. Par le titre de son film, il rend également hommage directement à Sergio Corbucci. Comme l'auteur de "Il était une fois dans l'Ouest", le réalisateur américain édifie sa propre mythologie de l’Histoire en contextualisant, ici, son œuvre dans la période de l’esclavagisme noir, quatre ans avant la guerre de Sécession. "Django Unchained" se pose en tant que revenge movie en exposant un noir affranchi qui se venge de ses esclavagistes pour retrouver sa dulcinée, toujours sous l’emprise d’un maître négrier. Accompagné par Schultz, un chasseur de primes allemand classe et bien élevé, il s’oppose à un moment regrettable et sanglant de l’Amérique. Tarantino met à profit ses talents de dialoguiste outrageux, son registre comique qui brime la morale et son savoir-faire dans les passages de tensions étendus avant les explosions expéditives de violence. Le film offre aussi une tonalité dilatée dans les paysages et les décors, un feu d’artifice satirique qui oblique les codes du western, déploie une dimension corporellement sadique et impressionne par sa façon d’iconiser une figure typiquement historique en une figure légendaire.

SimBoth

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