Cover The Divine Comedy : discographie commentée

The Divine Comedy : discographie commentée

"The Divine Comedy" est le projet musical de Neil Hannon, formé en 1989 alors qu'il n'a que dix-neuf ans. Au départ formation produisant un rock indépendant marqué par l'héritage de la jangle pop, celui-ci subira un changement radical dans son style dès son deuxième album "Liberation".
Dès ...

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12 albums

créee il y a environ 11 ans · modifiée il y a presque 4 ans

Fanfare for the Comic Muse
6.3

Fanfare for the Comic Muse (1990)

Sortie : juillet 1990 (France). Pop, Rock, Alternative Rock

Album de The Divine Comedy

Annotation :

Vrai-faux premier album de The Divine Comedy, qui est ici un groupe, contrairement aux suivants où Neil Hannon est le seul membre.
Plutôt court, avec un style musical et un format (26 min) très différent de ce qui se fera par la suite. Il sera renié par son auteur, et plutôt oublié, ceci jusqu'à la sortie de Victory for the Comic Muse (2006). Le titre y faisant référence de manière assez explicite.

Pas encore écouté.

Liberation
7.6

Liberation (1993)

Sortie : 16 août 1993 (France). Indie Rock, Rock

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 10/10.

Annotation :

Souvent considéré comme le premier album "officiel".

Le groupe se cherche, Neil Hannon part dans plusieurs directions : pop rock, rock indé, baroque pop. Cette variété donne un album hétérogène dans ses ambiances, mais jamais pompeux. Il n'y a pas encore de grandes orchestrations et les guitares gardent une certaine place, ce qui disparaîtra par la suite (mais reviendra sur Regeneration).
On y trouve déjà les thèmes récurrents de Neil Hannon : les nombreuses références littéraires, l'Europe...

Il peut constituer une bonne porte d'entrée l'univers de Neil Hannon par son accessibilité et sa variété.

A écouter : "Your Daddy's Car", "Bernice Bobs Her Hair", "Queen of the South".

Promenade
7.6

Promenade (1994)

Sortie : 25 mars 1994 (France). Lounge, Pop, Rock

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 10/10.

Annotation :

Peut-être le sommet.

Un album fascinant, conceptuel, construit sur une journée de deux amoureux.
Chaque morceau représentant un passage de la journée, un évènement pour ce couple.

L'album est donc d'une extraordinaire homogénéité, autant dans sa musique, bien plus classique et épuré que l'opus précédent, que dans ses thèmes.
L'eau y tient une place prépondérante (Le bain matinal de "Bath", l'éloge des fruits de mer de "A Seafood Song", le couple sous une averse dans "Geronimo", etc...). Les références littéraires abondent ("The Booklovers" énumèrant 73 auteurs différents, et plusieurs citations d'auteurs parsèment les paroles) et on a encore une fois de nombreuses références à l'amour que porte Neil Hannon pour la France (extraits d'"A bout de souffle" dans "When the Lights Go Out All Over Europe", et les paroles de "A Drinking Song").

Peut-être pas le plus simple pour commencer, mais l'un des plus riches à tous les niveaux.

A écouter : difficile de détacher vraiment un morceau de l'ensemble de l'album, mais "Tonight We Fly", l'épique conclusion de l'album, pourrait facilement être considérée comme une des meilleures compositions de Neil Hannon.

Casanova
7.6

Casanova (1996)

Sortie : 9 avril 1996 (France). Pop, Rock, Lounge

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 10/10.

Annotation :

Régulièrement considéré comme le meilleur, il est aussi l'un des plus accessibles.
Ici Hannon fusionne totalement le côté pop et le côté baroque. L'album est donc moins classique dans ses instruments, mais possède une verve grandiloquente beaucoup plus appuyée que son prédécesseur. Neil veut assouvir ses désirs d’orchestration épique, mais n'y va pas encore complètement (il le fera plus tard avec excès sur Fin de Siècle), ce qui donne un album varié malgré une relative homogénéité des thèmes. Comme l'indique le titre, tout l'album est centré sur le sexe, les relations, l'amour.
Mais là où Promenade était romantique sur ces thèmes, Casanova est plus satirique. Cela se ressent à travers la musique, plus rythmée, moins fine en générale. L'album peut exploser dans des moments que certains trouveront pompeux ("Through a Long and Sleepless Night") mais le talent mélodique d'Hannon reste au plus haut, chaque titre gardant sa propre personnalité.

A écouter : "The Frog Princess", récit des amours déchus de Neil et d'une française.
"Something for the Weekend", grand tube du groupe, imparable.

A Short Album About Love
7.4

A Short Album About Love (1997)

Sortie : 10 février 1997 (France). Rock, Brit Pop

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 7/10.

Annotation :

Neil Hannon n'a jamais caché son admiration pour Scott Walker. Certains disent même qu'il en est qu'une pâle copie. En dehors du fait que les deux crooners ont chacun leur style, Hannon va s'approcher au plus près de l'oeuvre de Walker dans cet album.
Album qui, comme son nom l'indique, est composé de sept chansons d'amour. Sept morceaux langoureux qui pourront ne pas plaire à certains, tellement le baroque y est poussé. Moins mélodieux que les albums précédents mais plus poussé dans son concept, Hannon assouvit enfin son fantasme d'être un crooner accompli. A Short Album About Love est le deuxième pas que fera Hannon vers les sommets baroques, et l'album suivant sera le grand saut dans le vide.

Fin de siècle
7.7

Fin de siècle (1998)

Sortie : 26 août 1998 (France). Rock, Brit Pop

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 8/10.

Annotation :

Le titre et la pochette donnent déjà la couleur. "Fin de Siècle" est effectivement le dernier album de la première période de The Divine Comedy (si on ne compte pas le vrai-faux premier album).
Pourquoi ? Parce qu'il est le plus excessif, à un tel point que les critiques furent largement mitigées à sa sortie. Ce qui est dommage car l'album possède bien des qualités qu'on a tendance à oublier, au profit de ses défauts.
Le plus grand de ces défauts est évidemment le côté boursouflé de l'album. Les orchestres sont très présents sur chacun des morceaux, et n'hésitent pas à partir dans des envolées épiques à chaque fin de mesure. Mais cela n'empêche pas l'album d'avoir de magnifiques morceaux, ainsi que d'honorables expérimentations et tentatives de variété d'Hannon. Parmi les réussies on trouve "Eric the Gardener", longue plage de violons de plus de 8 minutes, portée par une mélodie répétitive au piano. C'est spécial mais unique, on aime ou pas.
Le problème est que l'album a ses qualités, mais qu'elles nécessitent plusieurs écoutes afin d'être découvertes. Le premier titre de l'album, l'excellent "Generation Sex", est trompeur car on pourrait le croire sorti de "Casanova", mais le reste de l'album n'est pas dans une verve aussi accessible. Après, l'album a aussi des morceaux moyens voir très moyens, ce qui ne l'empêche pas de se terminer sur une fin splendide, l'épique "Sunrise", qui sera par la suite un classique des concerts.

Hannon est donc arrivé ici à la fin. Il ne peut pas faire plus baroque, plus grandiloquent. Et malheureusement la réception est moyenne voir mauvaise. Une remise en question va donc s'imposer.

Regeneration
7.3

Regeneration (2001)

Sortie : 7 mars 2001 (France). Rock, Soft Rock, Pop rock

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 6/10.

Absent Friends
7.6

Absent Friends (2004)

Sortie : mars 2004 (France). Pop, Rock, Brit Pop

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 7/10.

Annotation :

L'intermède "Regeneration" aura fait comprendre à Hannon qu'il n'est pas fait pour fonctionner comme un véritable groupe. Sa personnalité bien trop forte ne peut cohabiter avec d'autres membres, il a besoin d'un contrôle total pour pouvoir être dans son élément. Absent Friends semble donc être le retour à une pop baroque pré-Fin de Siècle. Mais nous sommes en droit de nous demander : après les expériences précédentes, peut-on vraiment revenir comme avant ?

La réponse est non, l'album est très différent des précédents. D'abord dans son ambiance, bien plus mélancolique, autant que sa pochette peut l'inspirer. Plus aucune trace "festive" des albums précédents. On garde le côté romantique mais on y appose un certain sentiment de nostalgie. L'orchestration est de retour, mais elle reste sobre ou tragique.
Seul "A Mutual Friend" se démarque complètement du lot et s'impose comme un des meilleurs titres de Hannon post-Fin de Siècle. La puissance du morceau et ses propos tenus en font une pièce touchante et triste.

"Absent Friends" est donc une nouvelle évolution du groupe. L'album apparaît plus mature que ses prédécesseurs. Mais avec cette maturité apparaît aussi une variété moins grande dans ses morceaux, ce qui était pourtant la grande qualité de l'oeuvre d'Hannon. L'album est très correct. Mais il peut paraître décevant si l'on s'attendait à de nouvelles frasques entraînantes comme dans les années 90.

A écouter : "A Mutual Friend", comme cité précédemment.

"Come Home Billy Bird" : le tube évident, symbole de l'opposition "morceau entraînant - ambiance amère".

Victory for the Comic Muse
7.1

Victory for the Comic Muse (2006)

Sortie : 19 juin 2006 (France). Pop, Rock, Acoustic

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 8/10.

Annotation :

Neil nous a laissés en guise de conclusion sur le précédent album un "Charmed Life" qui semblait redonner des couleurs à sa musique de plus en plus monochrome.

Victory for the Comic Muse va heureusement continuer dans cette voie et sera une reprise du style "habituel" du groupe. Cela se voit dès son titre, clin d'oeil ironique au premier album renié de Hannon.

Comme je l'ai dit précédemment, on ne peut pas totalement revenir en arrière, et l'album est bien moins symphonique que ses prédécesseurs. Il n'empêche pas des moments de virtuosité mélancolique grandiose, notamment "A Lady of a Certain Age", semblant s'être échappée d'Absent Friends.

Le rythme est bien plus soutenu et enjoué, et l'ironie de retour. Hannon n'oublie pas ses classiques et ose reprendre des tubes synthpop des années 80 à la sauce baroque. L'impression générale qui se dégage de cet album, c'est celle d'une confiance en soi retrouvée par Hannon. Il vieillit et s'assagit, mais ne perd pas son talent mélodique inné. On regrettera peut-être une certaine retenue de Hannon, plus habitué à du grandiloquent.

Mais ça a plu au public, et Hannon décroche l'équivalent des Victoires de la Musique irlandaise, le Choice Music Prize. Un trophée et un chèque qui lui seront bien utiles lorsqu'il quittera Parlophone et devra racheter les droit de tous ses précédents albums.

Bang Goes the Knighthood
7.1

Bang Goes the Knighthood (2010)

Sortie : 31 mai 2010 (France). Pop, Rock, Brit Pop

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 7/10.

Foreverland
7.2

Foreverland (2016)

Sortie : 2 septembre 2016 (France).

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le dernier album en date de Neil Hannon risquera de décevoir les habitués de la grandiloquence de son démiurge.

En effet, nous tenons incontestablement là son album le plus apaisé. Presque tous les morceaux semblent respirer la calme joie de vivre. Le bonheur conjugal est de mise chez Hannon et sa compagne Cathy Davey, qui oseront même un duo d'une grande tendresse (qui en énervera certains) : "Funny Peculiar".

Et lorsque les morceaux deviennent plus graves, ils sont tournés à la dérision ("How Can You Leave Me on My Own", "I Joined the Foreign Legion") ou restent assez impersonnels (la néanmoins splendide "To The Rescue"). Neil n'a plus vraiment l'air de se mettre en scène, lui et ses problèmes. Il n'a plus l'air d'en avoir, et sa musique se borne juste à essayer de recréer des émotions particulières, mais qu'il ne semble plus partager.
Pourtant, certains titres comme "Other People", sont d'une sincérité désarmante, et nous laissent entrapercevoir que le talent d'Hannon pour nous émouvoir est loin d'être parti. Il va donc falloir se contenter d'observer le bonheur conjugual de Hannon, plutôt que de la ressentir.

De manière générale, l'instrumentation est peu poussée. Les mélodies sont simples et efficaces, mais quelque peu répétitives.
Foreverland ne marquera pas spécialement son auditeur aux premières écoutes vu que rien n'est vraiment très original (mis à part la surprenante "Other People").
Mais faut-il nécessairement de l'originalité pour apprécier une musique ? Non. Foreverland reste un album agréable où les morceaux s’enchaînent les uns après les autres sans que l'on ait envie de l'arrêter. Neil s'assagit certes, mais ce n'est que l'avancée normale des choses de la vie.

Office Politics
6.8

Office Politics (2019)

Sortie : 7 juin 2019 (France).

Album de The Divine Comedy

Mellow-Yellow a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir ma critique.

"Office Politics" est un nouveau tournant dans la vie de Neil Hannon. Si Foreverland nous avait laissés sur une note apaisée, presque sans histoire, on pouvait se demander quels chemins allait emprunter l'irlandais pour se réinventer une nouvelle fois.

On le sait, choisir c'est renoncer. Et devant tant de possibilités, Hannon décida de prendre toutes les directions à la fois. L'album est donc un patchwork de styles hétérogènes au premier abord, mais en vérité typiques du groupe : influences de la new wave, de la synthpop, de la musique répétitive et de la folk. Le caractère baroque des sonorités n'est plus présent, mais la structure mélodique reste typique de Hannon.
Il y a tellement à boire et à manger dans cet album, qu'il ne peut que diviser ses fans. Pour ma part j'apprécie cette variété et cette pseudo-prise de risque, qui invite étonnamment peu au remplissage. Chacun y trouvera ses petites perles et ses échecs flagrants. Je ne suis pas fan de certaines excursions du type "Dark Days are Here Again" mais je trouve que "Absolutely Obsolete" est un modèle de pop intelligente.

Plusieurs morceaux ont pour thème l'obsolescence des humains face au progrès technologique, ainsi que les normes sociales au travail. Ce sont deux thèmes que j'ai personnellement trouvé peu intéressants, comme des diversions face au véritable coeur de l'album, son point aveugle, à savoir la perte.

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