The prisoner and the guard : top Matt Elliott

Annotation :

Dark Folk, en nappes gutturales. Surcharge émotionnelle, il en fait trop, mais qu'est-ce qu'il le fait bien.
On peut y lire le dernier sursaut de Third Eye Foundation dans le projet folk de Matt, avec la dernière piste qui vient gentiment foncer dans tout ce beau monde ; c'est peut-être aussi ce qui fait la grandeur du disque, la capacité d'une part à proposer des morceaux pesants, empuantés de toute une tristesse forte, imprégnée - des étouffements, des enfoncements (le Kursk forcément, les choeurs marins), et soudain de déchirer en cinglant comme ça, à la fin. Coup de maître.

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Des paroles : "It's cold I'm afraid
It's been like this for a day
The water is rising and slowly we're dying
We won't see a light again
We won't see our wives again"
C. F. Bundy : https://www.youtube.com/watch?v=TzZCKlsoLIk
The Kursk : https://www.youtube.com/watch?v=eaOxrX0X3lA
The Maid We Messed : https://www.youtube.com/watch?v=w_qdNfGbwb0

Annotation :

Violence froide et aveugle, qui ouvre sur un sample de Metal Machine Music et se répand en beats et hurlements suraigus, jusqu'à la dernière piste où enfin on peut se reposer un peu. Disque d'effrois et de déprimante beauté.

Corpses As Bedmates : https://www.youtube.com/watch?v=RtWGvheYqTM
Donald Crowhurst : https://www.youtube.com/watch?v=0smalb1uJoU

Annotation :

Pas loin d'être mon album favori de Matt Elliott. Eloge de la discrétion dans la même veine que l'album qui avait précédé, quelque chose de plus lumineux se devine en filigranes (The Worst is Over), on est beaucoup plus dans l'acceptation des douleurs passées que dans la douleur elle-même tout au long de l'album (toujours bien sûr des pistes dures, Aboulia surtout), le tout envolé, la guitare égraine moins de notes que dans les longs fleuves d'avant, mais est souligné parfois par-ci de-là par un piano du bout des doigts, on devine la trace, l'influence de David Chalmin qui apporte de l'air et qui fait bien, peut-être de l'échappée de Matt avec l'ensemble Vacarme aussi.
Bref, un disque qui ne paye pas de mine, décevrait un peu aux premiers abords, mais doucement contamine.

Farewell to All we Know : https://www.youtube.com/watch?v=_fe8nh4goIo
Can't Find Undo : https://www.youtube.com/watch?v=Bwxf44mdjY4
The Worst is Over : https://www.youtube.com/watch?v=X8shZHWp0jg

Annotation :

Summer, The Crystallisation of Salt at Night...

(oui, oui c'est ma période de lenteurs infinies, de rampements mélopéens, de douceurs désincarnées : après Low, Arab Strap, voilà Movietone : ça m'attirait déjà l'attention parce qu'il y a Matt Elliott dans le tout, mais on ne sent pas sa patte - ou alors uniquement dans la tristesse sourde -, et c'est sans doute mieux ici, on est loin de la surcharge de ses projets, mais plutôt dans la timidité de l'accord, la réserve du piano lointain, les percussions comme des cabales frappées, et l'étirement, et l'étirement... Souvenirs du beau Rustic Houses de Hood, ou de Bark Psychosis forcément ; belle voix féminine qui surgit précautionneusement, parfois, humide, claire.)

Summer : https://www.youtube.com/watch?v=a-zlBHwZDT8
The Crystallisation Of Salt At Night : https://www.youtube.com/watch?v=TVLCTTskdfA

Annotation :

L'apaisement retrouvé petit à petit de Matt Elliott : il hurle à grand voix parfois encore (Wings and Crown), mais laisse plus couler les choses, beaucoup moins enflées que sur les albums précédents - même si déjà celui d'avant était un pas dans cette direction. Ca donne un beau sentiment doux-amer de tempête cachée, qui se réserve, qui se déploie sans forcer. De la lumière retrouvée, donc, malgré forcément toujours des blessures qui persistent et persisteront toujours.

The Calm Before : https://www.youtube.com/watch?v=r-TGJWnKVqk
I Only Wanted to Give You Everything : https://www.youtube.com/watch?v=n6_zADF7fnA

Annotation :

Superbement frêle, bien plus froid et électro que les disques qui suivront, il y a déjà tout pourtant ici : les instruments et voix s'entrechoquent, rompent et rampent, craquellent même, l'énergie du désespoir, la lente supplique, le traficotage électronique, tout est là.
(ça serait plutôt un disque de passage entre Third Eye Foundation et ce que deviendra Matt quoi)

The Sinking Ship Song : https://www.youtube.com/watch?v=gn7k3yNoMhY
Forty Days : https://www.youtube.com/watch?v=ct_k3aUbriw

Annotation :

Ici, Matt s'entoure d'un groupe - contrebasse, batterie, surtout - et ça donne des choses magnifiques, donc forcément cette première piste, The Right to Cry, peut-être bien la meilleure piste de Matt Elliott, quelque chose du souffle coupé devant cette lecture des angoisses, des dépressions (être soi-même prisonnier et garde, enfin), qui abîme et explose, explose tant qu'après ça, le reste du disque est anecdotique - ce ne sont pas pourtant de mauvaises chansons, mais on a fait si fort dès le début...

The Right to Cry : https://www.youtube.com/watch?v=g8x1GX8dKvs

Annotation :

Que c'est beau mais - que c'est chargé (Drinking Songs l'était aussi, mais d'une façon plus, je ne sais pas trop, efficace / proche de l'émotion) ; là, le trop-plein fait déborder les morceaux qui gagneraient à être plus simple. Mais enfin, une ouverture aussi magnifique que le duo Kubler-Ross Model (quel titre !) et Something about ghost, on ne crachera pas dessus. Ca, puis "I name this ship tragedy..." (encore un titre à rallonge et beau, beau à pleurer)

The Kübler-Ross Model : https://www.youtube.com/watch?v=BYXR4MVWe8c
Something About Ghosts : https://www.youtube.com/watch?v=YLswb7biyNY

Annotation :

Musique surchargée - des pistes qui se fondent l'une dans l'autre jusqu'aux débordements ; qu'est-ce que c'est étouffant toute cette tristesse, cette rage sourde. Paroles de révolte violente, de gens alignés le long des murs, de fin d'un égoïsme. Des cordes et des cordes qui pleuvent/pleurent.

Planting Seeds : https://www.youtube.com/watch?v=sNlpJvR-Now

Annotation :

Matt Elliott se lâche sur son projet électro pour balancer à tout va des beats fumants et angoissés, qui larsènent, ricochent, irritent, bouclent et bouclent sur fond de nappes cuivrées, de soupirs spectraux (Pareidolia...), d'accélérations et décélérations folles...

Pareidolia : https://www.youtube.com/watch?v=K_wa7sLjaTE

Annotation :

Plus tourné vers des nappes de voix triturées, une basse plus présente, moins opprimant et plus éthéré que Ghost, on y perd en profondeur ce qu'on y gagne en hypnose dans la répétition.

Lost : https://www.youtube.com/watch?v=367oyvxO4m4

Annotation :

Matt plus déprimé que jamais, qui convoque avec lui des spectres et pianos hantés (d'une des soeur Laveque apparemment)...
Production assez étrange, qui gâche un peu l'émotion, enfin.

Dust, Flesh and Bones : https://www.youtube.com/watch?v=658X74RbgDc
If Anyone Tells Me 'It's Better To Have Loved And Lost Than To Never Have Loved I Will Stab Him In The Face : https://www.youtube.com/watch?v=DHw9ahPnbzM

Annotation :

D'assez loin le moins intéressant des "... Songs", la surcharge émotionnelle est totale, poreuse et suintante, alors même que les morceaux sont loin d'être ses meilleures compositions. Ennui poli tout du long.

Mellow : https://www.youtube.com/watch?v=Mm6ih353RC4

Annotation :

Rien qui me fasse palpiter en dehors d'In Bristol... Je ne vois plus aucun sursaut, aucun redressement qui me fasse accrocher à ce que j'ai pu écouter de The 3rd Eye Foundation, juste un truc qui palpite vaguement sans faire grand chose ; je n'arrive à en retenir quasiment rien.

In Bristol with a pistol : https://www.youtube.com/watch?v=FZOjevmQfPM

Annotation :

Zzzzzzzzzzzz...

(tout ce que je n'aime pas chez Third Eye Foundation, de l'ambiance sans surprise, sans force, transparent et oubliable ; peut-être le moins bon album signé par Matt que j'ai pu écouter)

Annotation :

(bonus)

Matt Elliott sur Half of the Time :
https://www.youtube.com/watch?v=OesnxyG5UFk

Annotation :

(bonus)

Matt Elliott sur Moth, Flame :
https://www.youtube.com/watch?v=MTQ2dtK8w4Q

Annotation :

(bonus)

Sur Dark Stuff et Palestine :
https://www.youtube.com/watch?v=mdZ6fr6U9KM