Top des Oscars du meilleur film : années 80

Annotation :

La première réalisation de Robert Redford a bouleversé mes attentes. Là où je m’attendais à un petit drame sympatoche, j’ai reçu une déchirante chronique du deuil appréhendé au prisme de la famille américaine traditionnelle. La force du film réside dans la justesse avec laquelle il aborde ses sujets délicats et la complexité des relations entre ses personnages, présentés avec une sensibilité à fleur de peau et un sens du non-dit dévastateur. Un modèle absolu pour le film dramatique “à sujet”.

Alors bien sûr, en face il y avait Raging Bull, plus ambitieux artistiquement et dont le réalisateur n’avait pas encore été récompensé malgré son palmarès déjà prestigieux. Mais je suis quelque part content qu’Ordinary People l’ait emporté, sans quoi le film serait sans doute tombé dans l’oubli, là où l’héritage du Scorsese se serait construit avec ou sans Oscar. Bon et il y avait aussi Elephant Man, sacrée année quand même.

Annotation :

Deuxième film de Forman a faire la razzia aux Oscars, Amadeus s’impose comme le modèle d’un biopic réussi. D’une part, parce qu’il prend un point de vue singulier, celui du “raté” Salieri, et se pare ainsi d’une amertume et d’une mélancolie qui dynamitent tout le potentiel hagiographique d’une telle entreprise. D’autre part, parce que contrairement à de nombreux films sur des sujets similaires (cf l’horrible Maestro de Bradley Cooper), Amadeus parle vraiment de musique et parvient par la mise en scène à transmettre la puissance de la création musicale.

Des autres nommés de la cérémonie, je n’ai vu que La Route des Indes de David Lean, qui méritait certes tout autant la statuette mais le britannique l’avait déjà remportée deux fois pour des films plus importants sans doute.

Annotation :

Autre film à “sujet social”, Rain Man est très classique dans sa forme mais le film de Levinson tire sa force de l’alchimie impeccable entre les personnages de Tom Cruise et Dustin Hoffman. Le duo parvient à rendre une relation tantôt drôle et tantôt absolument déchirante, sans jamais tomber dans le mélodrame facile. Le film est un pur divertissement, remarquablement exécuté, qui ne cherche pas forcément à repousser les limites du cinéma mais trouve malgré tout une certaine sincérité au-delà de ses archétypes éculés. Un sacre peu surprenant au sein de cette décennie.

Autre candidat de choix : Mississippi Burning d’Alan Parker.