Cover Top Kinuyo Tanaka

Top Kinuyo Tanaka

Une cinéaste formidable, dont je commence seulement à découvrir la filmographie, à l'occasion d'une très belle rétrospective des 6 longs métrages qu'elle a réalisés. Actrice star, Tanaka fut aussi une pionnière, l'une des toutes premières femmes à passer derrière la caméra au Japon, au long d'un ...

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5 films

créee il y a environ 2 ans · modifiée il y a plus d’un an

Mademoiselle Ogin
6.9
1.

Mademoiselle Ogin (1962)

Ogin-sama

1 h 42 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Drame, Historique

Film de Kinuyo Tanaka

Arthur Debussy a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Magnifique film... Merci à Carlotta et au Champo de nous présenter les 6 longs métrages réalisés par Kinuyo Tanaka, une des toutes premières femmes cinéastes au Japon. Avant tout connue en tant qu'actrice auprès des plus grands, dont Mizoguchi, Ozu ou Naruse, Kinuyo Tanaka fut aussi une brillante réalisatrice.

« Mademoiselle Ogin » est le dernier film qu'elle a réalisé, et c'est semble-t-il un sinon le sommet de sa filmographie. Bien plus qu'un mélodrame, c'est une œuvre d'une grande finesse et d'une grande subtilité.

Tanaka se base sur des personnages et des faits réels : la persécution des japonais chrétiens au 16e siècle. Elle en tire un drame d'une grande beauté, prônant l'amour véritable et dénonçant la condition des femmes au Japon. Porté par de sublimes interprètes, c'est un long métrage réalisé à la perfection par Tanaka, avec une très belle photographie et des cadrages dignes de Mizoguchi.

Je ne peux que vous recommander de courir voir ce film, et plus largement la rétrospective Tanaka, une grande première en France qui vaut vraiment le déplacement.

La Nuit des femmes
7.6
2.

La Nuit des femmes (1961)

Onna bakari no yoru

1 h 33 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Drame, Romance

Film de Kinuyo Tanaka

Arthur Debussy a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Encore un sublime long métrage signé Kinuyo Tanaka. Les critiques sur SC et ailleurs étaient plutôt bonnes mais assez mitigées, et une fois de plus je me suis pris une belle claque avec cette cinéaste décidément très attachante et éblouissante de talent.

C'est un film absolument remarquable dans sa mise en scène, son scénario et son interprétation, avec en premier lieu une exceptionnelle Chisako Hara, qui porte le long métrage à elle seule, même si elle est secondée d'une galerie d'excellents et surtout excellentes interprètes.

La Nuit des Femmes est un film à la facture classique, mais le fait qu'il ait été écrit et réalisé par des femmes change tout. Elles portent un regard sans fard sur la gent masculine et féminine de leur temps, sans enjoliver la réalité, mais en portant un regard d'espoir, même si celui-ci reste fragile. La vie est dure telle qu'elle est dépeinte par Tanaka, reflet de la réalité, mais en même temps elle ne verse pas dans le fatalisme, presque le déterminisme d'un Mizoguchi.

Chez Tanaka, les femmes se battent pour vivre, jusqu'au bout, envers et contre tout (et même toutes et tous). Elle donne une très belle image de la femme, digne, pugnace, libre... Sans occulter pour autant les défauts qui peuvent caractériser certaines femmes, particulièrement dures entre elles.

On peut dire que Tanaka peut reposer en paix après son parcours qui force le respect. Quelle femme ! Quelle artiste ! Son courage, son audace et sa finesse d'esprit me surprennent encore et toujours à chaque nouveau film que je découvre d'elle... Encore merci à Carlotta et à toutes les personnes qui ont pris part à ce projet de réhabilitation et de promotion de Kinuyo Tanaka. C'est tout simplement une cinéaste majeure qu'il était urgent de faire connaître.

La Princesse errante
6.6
3.

La Princesse errante (1960)

Ruten no ôhi

1 h 42 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Drame, Romance, Historique

Film de Kinuyo Tanaka

Arthur Debussy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Encore un magnifique film de Kinuyo Tanaka ! On y retrouve la célébrissime Machiko Kyô, qui porte le film quasiment à elle seule. Elle savait tout jouer : les princesses impériales comme les femmes du peuple. Et une fois de plus, elle sublime de sa présence un long métrage formellement très réussi.

Là encore, Kinuyo Tanaka nous offre de très beaux cadrages et des séquences visuellement inspirées, même si le tout reste d'un grand classicisme. Mais pas un classicisme figé, nous ne sommes pas dans de l'académisme. Il s'agit plutôt d'une esthétique raffinée, subtile et délicate, commune aux grands films japonais de l'âge d'or.

Surtout, ce qui dénote, c'est la grande attention de Tanaka à ses personnages et à leurs sentiments. On lui reproche de ne pas davantage s'épancher sur le contexte historique, mais justement, un exposé d'histoire serait lénifiant. Ce qui intéresse Tanaka, c'est la destinée d'hommes et surtout de femmes, pris dans l'étau de l'Histoire. Et le résultat m'a conquis : voilà un beau film flamboyant et tragique, mais qui reste toujours digne, à l'image de ses personnages principaux.

Maternité éternelle
7.5
4.

Maternité éternelle (1955)

Chibusa yo eien nare

1 h 50 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Drame, Romance

Film de Kinuyo Tanaka

Arthur Debussy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Un magnifique film de plus pour Kinuyo Tanaka. Il paraît que c'est le premier de ses longs métrages à être vraiment personnel, et le résultat le confirme. Elle nous offre un portrait de femme forte, qui doit se battre pour se faire une place dans une société régie par les hommes. Un long métrage original, réalisé avec talent et une audace qui dénote dans le cinéma nippon d'alors.

Le titre français est trompeur, il vaut mieux se référer au titre original japonais, « Les seins éternels ». Car il est avant tout question de féminité dans le Japon des années 1940-1950 : comment être une épouse ou une mère, certes. Mais surtout comment être une femme, qui plus est une artiste ou une amante ?

Porté par l'interprétation remarquable de Yumeji Tsukioka, ce film est une merveille de délicatesse et de subtilité. Kinuyo Tanaka n'a pas son pareil pour porter à l'écran des sentiments fins et complexes, et mettre en avant une ou des femmes de caractère. Un long métrage qui confirme combien Kinuyo Tanaka est une cinéaste essentielle, à redécouvrir de toute urgence !

Lettre d'amour
7
5.

Lettre d'amour (1953)

Koibumi

1 h 38 min. Sortie : 16 février 2022 (France). Drame, Romance

Film de Kinuyo Tanaka

Arthur Debussy a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Premier essai très concluant pour Kinuyo Tanaka. Elle réalise un film d'excellente facture, avec un thème osé pour l'époque : traiter de cette "génération perdue" japonaise, entre ces ex-soldats jamais vraiment remis de la guerre et ces femmes obligées de vendre leur corps pour survivre, dans un Japon où tout est à reconstruire...

La distribution est de qualité, avec notamment 3 rôles masculins et un rôle féminin principaux, tous très bien interprétés. Mais si "Lettre d'amour" semble davantage se concentrer sur un regard masculin, à travers le héros incarné par Masayuki Mori, il s'agit bien avant tout d'un film féminin. En effet, le sujet central est la condition de la femme japonaise dans l'après guerre, forcée par la société et la gent masculine de jouer le mauvais rôle, alors que les hommes sont loin de ne rien avoir à se reprocher...

Kinuyo Tanaka signe un film élégant et audacieux, avec une certaine modernité de ton et de forme. Le tournage en extérieur dans le quartier bouillonnant de Shibuya était une très bonne idée, il magnifie la ville de Tokyo et dynamise la mise en scène, tout sauf académique et convenue. Un démarrage réussi pour Tanaka, qui confirmera avec ses 5 autres longs métrages qu'elle fut une grande réalisatrice en plus d'être une immense actrice.

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