Top Věra Chytilová
7 films
créée il y a environ 2 mois · modifiée il y a 18 joursLes Petites Marguerites (1966)
Sedmikrásky
1 h 14 min. Sortie : 15 novembre 1967 (France). Comédie, Drame, Expérimental
Film de Věra Chytilová
Arthur Debussy a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Film à la fois ambitieux et léger, totalement irrévérencieux et frondeur, tantôt nihiliste tantôt philosophique et sociologique, à la fois expérimental et tout à fait compréhensible, pop et arty, intello et décomplexé... Un long métrage superficiel en apparence, pour mieux dénoncer l'horreur des régimes totalitaires, dont bien sûr l'URSS.
C'est toujours un très grand plaisir de découvrir de vrais cinéastes, plus encore quand il s'agit d'une femme et qu'on découvre un film aussi accompli et réussi. Les Petites Marguerites est un long métrage à la fois très contextualisé (issu de la République Tchèque, dans les années 60, sous le rideau de fer communiste) et complètement universel, annonçant le grand cirque occidental qui prévaudra à partir des années 80 (et même 60), et plus encore aujourd'hui.
Un grand merci et bravo à l'équipe de l'éditeur Malavida Films, qui font un formidable travail depuis des années pour mettre en valeur le cinéma d'Europe Centrale et de l'Est. La copie du film, aux couleurs somptueuses, était parfaite, tout comme l'important travail éditorial qui accompagne les sorties de leurs films en salle et en DVD. Merci également au Reflet Médicis pour cette belle avant-première... et à l'élégante et malicieuse Jitka Cerhová de nous avoir honorés de sa présence !
Quelque chose d'autre (1963)
O necem jiném
1 h 24 min. Sortie : 25 mai 1966 (France). Drame, Sport
Film de Věra Chytilová
Arthur Debussy a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Věra Chytilová, ou le cinéma comme il devrait toujours être : libre, frondeur, audacieux, beau, engagé. Avec Quelque chose d'autre, la cinéaste tchèque contribue à poser les bases de ce que deviendra la Nouvelle Vague tchécoslovaque, par le biais d'une esthétique façon cinéma-vérité, mais savamment travaillée. Věra Chytilová nous livre une véritable masterclass, à la fois visuellement et scénaristiquement. Chaque plan est une merveille d'élégance et de beauté, tout en restant dans l'épure. Et l'écriture est tout autant réussie, avec ce parcours parallèle de deux femmes, toutes deux enfermées par les normes d'une société patriarcale. Courrez voir ce film, c'est une petite merveille !
Le Plafond (1962)
Strop
42 min. Sortie : 1962 (Tchéquie). Drame
film de Věra Chytilová
Arthur Debussy a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Le Plafond est le premier film officiel de Věra Chytilová. Elle a réalisé plusieurs courts métrages pendant ses études à la FAMU, mais elle n'en était pas satisfaite. Le Plafond est son film de fin d'études, et il est vrai qu'elle signe un moyen métrage déjà mature et maîtrisé. Si la caméra est encore parfois maladroite ou hésitante, le cinéma à venir de Věra Chytilová est déjà en place ici.
Elle suit une jeune étudiante, Martha, qui sèche les cours pour tenter de devenir mannequin. Tout le propos du film est de voir Martha s'émanciper de son statut de femme objet pour prendre son indépendance et se soustraire au regard masculin qui la réifie.
Il lui faudra subir un certain nombre de vexations avant de se rendre compte de l'environnement matérialiste et toxique de la mode, pour s'enfuir de la ville (Prague ?) et retrouver son humanité dans un train, avec des "vrais gens", modestes mais généreux.
Comme à son habitude, Věra Chytilová use d'une mise en scène (post)moderne, avec poses millimètrées de l'actrice principale, photographie soignée, montage organique et approche méta. C'est un excellent film, qui démontre combien les débuts de la cinéaste tchèque furent fulgurants et prometteurs, ce qu'elle confirmera très vite par la suite.
Un sac de puces (1962)
Pytel blech
43 min. Sortie : 15 mars 1963 (Tchéquie). Drame
Documentaire de Věra Chytilová
Arthur Debussy a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Un sac de puces est un moyen métrage extrêmement ambitieux et réussi, qui démontre le talent fou de Věra Chytilová dès ses débuts. Elle filme de façon quasi documentaire et sociologique un internat de jeunes filles qui travaillent dans une usine textile.
Mais Věra Chytilová ne s'arrête pas là : la grande majorité des plans sont tournés en caméra subjective, le public adoptant le point de vue d'une jeune fille, Eva, à travers les yeux de laquelle on voit tout le film. Les jeunes filles interagissent avec Eva, ce qui rend notre immersion dans ce film totale.
Une fois de plus, Věra Chytilová use d'un dispositif filmique particulièrement intelligent et moderne. C'est aussi très beau, et ça évite que le film tombe trop dans le classicisme ou l'artificialité. Le résultat est spontané et subtil, la caméra captant toutes les inflexions du visage des jeunes filles, notamment de Jana, qui devient progressivement l'héroïne principale.
Un sac de puces est un moyen métrage remarquable, qui transcende l'exercice de style du film de cinéaste débutant(e). Premier film vraiment professionnel de Věra Chytilová, une fois ses travaux d'études terminés, il annonce une grande artiste en devenir. C'est une petite merveille à découvrir de toute urgence !
Les Petites perles au fond de l'eau (1966)
Perličky na dně
1 h 47 min. Sortie : 7 janvier 1966 (Tchéquie). Comédie dramatique, Sketches
Film de Jiří Menzel, Evald Schorm, Jan Němec, Jaromil Jireš et Věra Chytilová
Arthur Debussy a mis 7/10.
Annotation :
Segment Bistrot "Le Monde"
Signé Věra Chytilová, ce court métrage est clairement l'un des meilleurs des cinq, avec celui qui précède, d'Evald Schorm, et celui qui suit, de Jaromil Jireš. Le segment de Věra Chytilová est tourné comme un film noir américain, dans l'ambiance nocturne d'un bistrot où se passe en même temps un suicide et un mariage du tonnerre (bonjour l'ambiance :-)). Visuellement, c'est le plus beau des sketchs avec celui de Jireš. Les prises de vue de Chytilová sont élégantes, soigneusement cadrées et éclairées. La fin est assez bizarre... mais bon, comme tout le long métrage. Et comme dans tout le long métrage, l'humour est très présent, mais un humour très ironique.
A la recherche d'Ester (2005)
Pátrání po Ester
2 h 08 min. Sortie : 2005 (Tchéquie).
Documentaire de Věra Chytilová
Arthur Debussy a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Un documentaire passionnant de Věra Chytilová sur sa consœur et amie Ester Krumbachová, muse de la Nouvelle Vague tchécoslovaque et femme fantasque à la personnalité très originale. On avait oublié Ester et son apport si déterminant à ce mouvement, il est donc plus que nécessaire de lui rendre hommage et de faire connaître son travail foisonnant. C'est chose faite avec ce documentaire, réalisé 10 ans après le décès d'Ester, et qui n'est pas vraiment sorti en France, sauf erreur de ma part, et qui mériterait une plus grande diffusion.
Les Fruits du paradis (1970)
Ovoce stromů rajských jíme
1 h 38 min. Sortie : 31 juillet 1970 (Tchéquie). Comédie dramatique
Film de Věra Chytilová
Arthur Debussy a mis 5/10.
Annotation :
Une grosse déception... Le film commence très bien, par un beau générique et une magnifique séquence d'introduction, représentant Adam et Eve dans le jardin d'Eden... Puis le film s'effondre sur lui-même.
Il narre les "aventures" d'un trio de personnages : Eve, Joseph son mari et Robert, dont elle s'éprend. Chytilová étire des séquences peu intéressantes (voire ridicules...) plus que de raison pendant tout le film, ce qui fait qu'on s'ennuie la plupart du temps... sans rien comprendre à ce qui se passe à l'écran tellement c'est abstrait et abscons...
En sortant j'ai découvert un plus long résumé (ou plutôt pitch) du film que ce qui est proposé sur Sens Critique, et sans ça, il aurait été impossible de deviner l'histoire globale du long métrage...
Par contre ce film a un atout : sa bande son, qui au début et à la fin du long métrage est bluffante, avec de magnifiques harmonies vocales et un style très impressionnant, qui réapparaît de temps en temps au fil de l'histoire. Dommage que tout le film ne soit pas à l'image de ces séquences de début et de fin et de cette bande-son ambitieuse... et réussie, elle.


