Un film par année de cinéma (ou presque), de 1874 à 2021

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Considéré comme le premier film de l'histoire sur IMDb, ce Passage de Venus est en réalité une série de photographies inaugurant la chronophotographie, une branche de la photo dont l'objectif est de décomposer le mouvement pour palier aux limites de l'observation humaine.

Pour cela, le Français Jenssen invente le "révolver photographique", un instrument qui permet de prendre à intervalle régulier un très grand nombre de clichés, grâce à un mécanisme qui inspirera, quelques années plus tard, la conception des premières caméras.

Malheureusement, les vidéos de ce court-métrage - qui n'en est pas un - disponibles sur internet sont vraisemblablement des reproductions a posteriori (dont on ne connait pas la date).

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Inventé par Émile Reynaud, et lui valant une récompense lors de l'Exposition universelle de Paris, en 1878, cet instrument donne l'illusion du mouvement à des dessins qui se succèdent en tournant autour d'un axe, grâce au principe de la persistance rétinienne.

Il reprend ainsi les bases du zootrope, inventé quelques décennies plus tôt, en l'améliorant largement : l'animation devient plus nette, et peut être observée avec les deux yeux sans désagrément, ce qui n'était pas le cas de son prédécesseur.

Plusieurs séries, facilement trouvables sur YouTube, ont été réalisées au cours de la période.

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A l'origine de ce Galop de Annie G., un débat impossible à trancher : tandis qu'un chronophotographe français affirme que, lorsqu'il est au galop, un cheval n'a jamais les quatre fers en l'air lors de la phase d'expansion, la doxa scientifique de l'époque pense au contraire que c'est bien le cas - et c'est alors l'idée la plus répandue.

Pour trancher cette polémique, un prix est offert à celui qui parviendra à faire la lumière sur ce mystère. Eadweard Muybridge, photographe britannique, est bien décidé à le gagner.

Il place donc 24 appareils au bord d'un champ de course, tend des fils sur le parcours d'un cheval, lequel déclenche les appareils à son passage. Le résultat est concluant : il parvient à démontrer qu'il y a bien décollage des quatre fers, mais seulement lors de la phase de regroupement (et non d'extension).

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Il continuera ensuite sur sa lancée, inventant le zoopraxiscope en 1879, à même de projeter des images animées de mouvements, d'humains ou d'animaux, et réalisera de nombreuses séries facilement trouvables sur internet au format .gif.

Un exemple avec ce Bison galopant, de 1886...

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... ou ce Saut d'un cavalier, l'année suivante.

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C'est ce film qui est, le plus souvent, considéré comme le premier de l'histoire du cinéma. Son auteur est l'inventeur d'un appareil de prise de vue muni d'un seul objectif, et de plusieurs chambres se déclenchant successivement - alors qu'avant cela, les expériences de chronophotographie passaient par la multiplication des appareils, un pour chacune des photographies composant le mouvement.

Louis Le Prince n'a jamais pu voir le résultat de son travail : il ne parvient pas à visionner les photographies en mouvement, et meurt en 1890, soit moins de deux ans après cette scène. Il faudra attendre 1930 pour que les photo soient reproduites en 35 mm, et qu'elles soient enfin projetées en mouvement.