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* SALMAN RUSHDIE (né en 1947 à Bombay) publie en 1988 son quatrième roman pour lequel il reçoit le prix Whitbread (prix Costa depuis 2006). Le 14 février 1989, l'ayatollah Khomeini, guide spirituel de la Révolution islamique, édicte une fatwa (décret religieux musulman). Il appelle tous les musulmans à exécuter l'écrivain britannique Salman Rushdie, pour BLASPHÈME envers l'Islam dans "Les Versets sataniques". Ses éditeurs et ses traducteurs doivent également être tués. Le décret est immédiatement exécutoire et promet une récompense de 200 millions de rials à tout Iranien exécutant la sentence de mort (70 millions de rials pour un musulman d'une autre nationalité). Le ministre de l'Intérieur, Ali Akbar Mohtashemi, et le commandant en chef des gardiens de la Révolution, Mohsen Rezaï, donnent l'ordre aux groupes islamistes qu'ils contrôlent de "liquider Rushdie".

Le jour même, la Grande-Bretagne met l'écrivain sous protection policière. Il vivra PENDANT DIX ANS COMME UN PROSCRIT sous une fausse identité, Il change 56 fois de domicile pendant les six premiers mois. Son niveau de protection est si élevé que seule la reine est davantage protégée... Mais le 12 août 2022, Salman RUSDIE est POIGNARDÉ pendant une conférence publique dans l'Etat de New York. L'ENFER RECOMMENCE.

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* KAMEL DAOUD (né en 1970 à Mesra en Algérie) : écrivain et journaliste algérien, lauréat du prix Goncourt du premier roman en 2015. Entré en 1994 au "Quotidien d'Oran", où il est rédacteur en chef pendant huit ans. Il est également chroniqueur et éditorialiste pour différents médias.

* L'Anthologie de 182 chroniques, écrites de 2010 à 2016 principalement dans "Le Quotidien d'Oran", sont remarquables, valent d'être lues, relues et méditées. Entre deux massacres ou attentats, le chroniqueur s'interroge : "Le sujet reste un abîme : comment en est-on arrivé à cette équation où avec du pétrole et du gaz et le plus grand réservoir de jeunes dans le monde, le monde "arabe" est pauvre, violent, sale, pas inventif, fanatique, miséreux au point que le seul amusement sonore est de se faire kamikaze ?"

* Kamel Daoud EST FRAPPÉ D'UNE FATWA par Abdelfattah Hamadache Zeraoui, un imam salafiste qui appelle en décembre 2014 à son exécution : "si la charia islamique était appliquée en Algérie, la sanction serait la mort pour apostasie et hérésie." "Il a mis le Coran en doute ainsi que l'islam sacré ; il a blessé les musulmans dans leur dignité et a fait des louanges à l'Occident et aux sionistes. Il s'est attaqué à la langue arabe […]. Nous appelons le régime algérien à le condamner à mort publiquement, à cause de sa guerre contre Dieu, son Prophète, son livre, les musulmans et leurs pays." Kamel Daoud dépose plainte pour menaces publiques de mort. En mars 2016, l'imam Zeraoui est condamné à six mois de prison dont trois mois ferme et 450 euros d'amende. Condamnation annulée en juin 2016 par la cour d'appel d'Oran pour "incompétence territoriale"...

* Fin janvier 2016, Kamel Daoud évoque dans "Le Monde" les agressions sexuelles du Nouvel An 2016 en Allemagne. Il voit en l'islamisme la cause principale d'un "rapport malade à la femme, au corps et au désir" dans le monde arabe. Un collectif d'anthropologues, sociologues, journalistes et historiens l'accuse de recycler "les clichés orientalistes les plus éculés" et d'"alimenter les fantasmes islamophobes d’une partie croissante du public européen, sous le prétexte de refuser tout angélisme" car considérer que "des valeurs doivent être “imposées” à cette masse malade, à commencer par le respect des femmes [est un] projet scandaleux, non pas seulement du fait de l'insupportable routine de la mission civilisatrice et de la supériorité des valeurs occidentales qu'il évoque". SIC !

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* NIKOS KAZANTZAKIS (1883-1956) publie en 1954 en Grèce son roman, qui paraît en 1959 en France. Il se termine quand Jésus agonise sur la croix par une tentation : être marié et avoir une ribambelle d'enfants. Mais Jésus la combat victorieusement et s'exclame avant de mourir : "Tout est accompli !" conformément à l'Évangile de Jean. C'est ce dernier court épisode qui donne son titre au roman.

Le livre fait scandale dès sa sortie. L'Église grecque orthodoxe menace D'EXCOMMUNIER l'écrivain tandis que le Vatican porte le roman à l'Index, la liste des œuvres interdites. L'Église grecque tente d'en faire interdire la diffusion en Grèce en vertu de lois sur le BLASPHÈME en vigueur, mais elle échoue et l'œuvre reste autorisée à la vente. Ces actions constituent désormais autant d'arguments de vente pour l'éditeur (au moins pour l'édition française) : "Voici le livre [...] qui valut à Nikos Kazantzaki une menace d'excommunication" (4e de couverture du roman).

Ces condamnations formulées par les autorités religieuses orthodoxe et catholique se sont de nouveau exprimées lors de l'adaptation faite au cinéma par Martin SCORSESE. En France, la sortie en salle en 1988 est l'occasion d'attentats qui font plusieurs blessés.

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* RACHID BOUDJEDRA (né en 1941 à Aïn Beïda, Algérie) : écrivain et poète algérien de langue française et de langue arabe. Dès 1959, il prend part à la lutte pour l'indépendance. Blessé, il voyage dans les pays de l'Est, puis l'Espagne, où il est représentant du FLN. En 1962, il retourne en Algérie, entreprend des études de philosophie à Alger et à Paris. Licencié en philosophie à la Sorbonne (1965), il soutient une thèse de doctorat sur Louis-Ferdinand Céline. Il obtient une licence de mathématiques de l'université d’Alger.

Mais en 1965, après la prise du pouvoir par Houari Boumédiène, il est INTERDIT DE SÉJOUR, fait l'objet d'une CONDAMNATION À MORT. Il vit en France (1969-1972) où il sera professeur de philosophie au lycée de Coulommiers, puis au Maroc où il enseigne à Rabat jusqu'en 1975.

En 1977, il devient conseiller pour le ministère de l'Information et de la Culture. Il participe à la rubrique culturelle de la revue hebdomadaire "Révolution africaine". Il est membre de la ligue des droits de l’homme.

Invité à une émission de la télévision privée Echourouk TV diffusée le 3 juin 2015, Rachid Boudjedra affirme qu’il ne croit ni en l’islam, ni en son prophète Mahomet et qu’il existe de nombreux Algériens athées qui n’osent pas afficher leur athéisme par peur de l’opprobre de la société. Sur les réseaux sociaux, insultes et menaces se multiplient. En juin 2017, il prononce la Chahada, et se déclare musulman non pratiquant (qui ne fait pas la prière) lors d'une émission télé (caméra cachée) à Ennahar TV. Il est revenu sur ses propos car qu'il croyait être sous la menace de la police algérienne. Le lendemain, un sit-in s'est tenu en soutien à l'écrivain. L'ancien consultant du ministère des Affaires religieuses Adda Fellahi pense que l'écrivain est libre, et que ses propos relèvent de sa liberté de conscience et d'expression garantie par la loi algérienne et la Constitution. De nombreux défenseurs de la liberté d’expression et de la laïcité ont également pris la défense de l'écrivain, saluant le courage de celui qui est le premier à prendre une telle position sur une chaîne de télévision.

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* ANDREI SAKHAROV (1921-1989 à Moscou) : physicien nucléaire soviétique d'origine russe, père de la bombe H soviétique, militant pour les droits de l'homme, les libertés civiles et la réforme dans son pays. Il a obtenu le prix Nobel de la paix en 1975. En 1948, il est intégré dans l'unité de recherche ultra-secrète mise en place par Staline et Béria pour mettre au point la bombe atomique (1949 ), puis la bombe thermonucléaire (1953).

En 1966, il critique publiquement les mesures prises par Léonid Brejnev contre les dissidents. Puis il crée un "Comité pour la défense des droits de l'homme et la défense des victimes politiques", avec Valery Chalidzé et Andreï Tverdokhlebov. Il épouse en 1972 , Elena Bonner, pédiatre activiste pour la défense des droits de l'homme.
Il organise à Moscou une conférence de presse en invitant les correspondants étrangers : il entend avertir le monde des dangers que peut représenter pour lui une "URSS sur-militarisée entre les mains d'une bureaucratie officielle d'État", forme que semble prendre le régime à ce moment. Ses efforts lui valent le prix Nobel de la paix en 1975. Les autorités lui ayant interdit de quitter le pays pour aller chercher son prix, en lui refusant son visa, c’est son épouse qui lut à Oslo son discours de cérémonie du prix Nobel. Ce texte qui a circulé dans son pays y a fait une impression profonde et prouve que l'exigence de la liberté est universelle.

Fin 1979, il critique l'invasion soviétique de l'Afghanistan. Ses privilèges, ses fonctions et ses distinctions honorifiques lui sont retirés. Il est arrêté le 22 janvier 1980 et sans procès, ASSIGNÉ A RÉSIDENCE (1980-1986) à Gorki, où il est étroitement surveillé par le KGB.

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* NELSON MANDELA (1918-2013) a été l'un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale (apartheid) avant de devenir président de la République d'Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non ségrégationnistes de l'histoire du pays.
Il entre au Congrès national africain (ANC) en 1943, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale. Devenu avocat, il participe à la lutte non violente contre les lois de l'Apartheid, mises en place par le gouvernement à partir de 1948. L'ANC est interdit en 1960. Mandela fonde alors et dirige la branche militaire de l'ANC, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Le 5 août 1962, il est arrêté par la police sud-africaine, puis est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l'égalité raciale et bénéficie d'un soutien international croissant.

Mandela subit VINGT-SEPT ANNÉES D'EMPRISONNEMENT dans des conditions souvent difficiles. Certaines années il n'avait droit qu'à deux visites par semestre.
Relâché le 11 février 1990, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime de l'apartheid et jeté les bases d'une nouvelle Afrique du Sud démocratique.

Au pénitencier de Robben Island, Nelson Mandela rédige clandestinement des "souvenirs". C'est ce texte, sorti en fraude, qu'il retrouvera lors de sa libération en 1990, après plus de vingt-sept ans de détention, et qu'il reprendra pour en faire "Un long chemin vers la liberté". Nelson Mandela raconte comment il ouvre le premier cabinet d'avocats noirs d'Afrique du Sud et devient l'un des principaux responsables de l'ANC. Ce récit mêle les souvenirs personnels aux analyses de la situation en Afrique du Sud et aux descriptions des luttes et des combats contre l'apartheid.

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* LIU XIAOBO (1955-2017) était un dissident chinois, un combattant pour les droits de l'homme et une figure de proue du mouvement pro-démocratique. Il est le premier prix Nobel de la paix à mourir privé de sa liberté depuis le pacifiste allemand Carl von Ossietzky, mort en 1938 dans un hôpital alors qu'il était détenu par les nazis. Liu Xiaobo reçoit le prix Nobel de la paix en 2010 alors qu'il purge depuis 2009 une peine de ONZE ANS DE PRISON pour "subversion". Le 23 mai 2017, un cancer du foie en phase terminale lui est diagnostiqué. Le 26 juin 2017, il est transféré à l'hôpital de Shenyang, où il meurt le 13 juillet 2017, à l'âge de 61 ans.

Liu Xiaobo n'a pas écrit de livre présentant l'essentiel de ses idées. Il s'est exprimé par des articles publiés soit dans la presse de Hong Kong, soit sur le net. Le présent recueil comporte une introduction retraçant sa biographie, puis une quinzaine d'articles. Une bibliographie et une chronologie le complètent pour en faire l'ouvrage de référence sur le plus important dissident chinois.
1. Réflexions sur la littérature dans "La crise", l'article qui l'a fait connaître en 1986. Liu Xiaobo y dénonce la littérature de cicatrices, glorifiée par le régime.
2. "Le mouvement pour la démocratie de 1989" a profondément bouleversé les conceptions politiques et philosophiques de Liu Xiaobo. Il réfléchit sur ce mouvement, sur le rôle des simples citoyens dans la politique et sur les formes possibles de résistance au totalitarisme.
3. Réflexions sur la nature du régime post totalitaire avec "Vivre dans la vérité" et la "philosophie du porc". Il traite de l'idéologie du régime, de la schizophrénie des cadres et des intellectuels. La "philosophie du porc" est cette vision du monde qui a conduit les intellectuels à se laisser corrompre par le parti communiste.

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* LIU XIAOBO (1955-2017) était un dissident chinois, un combattant pour les droits de l'homme, connu comme essayiste et critique. Liu Xiaobo est aussi un poète à découvrir. Sa vie a basculé dans la nuit du 4 juin 1989, quand les troupes de la loi martiale ont donné l'assaut au mémorial des héros du peuple, dressé au milieu de la place Tian'anmen, devant le mausolée de Mao, en souvenir des martyrs des révolutions de la première moitié du XXe siècle.
Replié sur les marches du mémorial avec le dernier carré de citadins et d'étudiants grévistes de la faim, il a vécu l'écrasement sanglant du premier soulèvement pacifique de la population en faveur d'une démocratisation du système politique. La terreur de cette nuit-là ne l'a plus jamais quitté.
Liu Xiaobo a maintenu le souvenir du 4 Juin, en rédigeant, à chaque anniversaire de l'événement, un poème à la mémoire des "disparus de l'injustice". Rédigé sur vingt ans, en prison comme en liberté surveillée, ces vingt élégies ne constitue pas seulement la mémoire d'un monde réduit à l'amnésie, la conscience d'un monde sans conscience, mais un hommage d'une intensité poignante à l'égard des oubliés.

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* VACLAV HAVEL (1936-2011) : dramaturge, dissident, prisonnier puis homme d'État. Comme Tomas Masaryk, premier président de la République tchécoslovaque (1918-1935), il représente l'intellectuel engagé que des circonstances exceptionnelles propulsent sur le devant de la scène politique.

OPPRIMÉ PAR LE RÉGIME COMMUNISTE à partir du Printemps de Prague en août 1968, Václav Hävel n'a cessé de réfléchir à la nature de cette oppression et d'en dénoncer les effets. L'intérêt de ces essais vient de la qualité des analyses et de la profondeur de la réflexion. La "Lettre ouverte à G. Husak" est un véritable "J'accuse" contre la dictature soviétique. L'adresse à un congrès pacifiste ou le discours à l'université de Toulouse sont l'occasion de réflexions plus générales. "Le pouvoir des sans-pouvoir" est une méditation sur la signification de la "dissidence" et les mécanismes qui produisent la résignation et la démission morale.

Vaclav Havel écrivait en 1979 : "Nous n'avons jamais décidé de devenir dissidents. Nous nous sommes transformés en eux, sans trop savoir comment, parfois nous avons fini en prison sans savoir précisément comment. fait certaines choses que nous pensions devoir faire, et qui nous semblaient décentes à faire, ni plus ni moins."

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* VACLAV HAVEL (1936-2011) : dramaturge, dissident puis homme d'État. Comme Tomas Masaryk, premier président de la République tchécoslovaque (1918-1935), il représente l'intellectuel engagé que des circonstances exceptionnelles propulsent sur le devant de la scène politique.

Au début de l'invasion de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie en août 1968, Havel aide la résistance en fournissant un récit à l'antenne via la station Radio Free Czechoslovakia. Après l'écrasement du Printemps de Prague en 1968, il est banni du théâtre. Trois pièces distribuées sous forme de samizdat contribuent à sa réputation comme dissident. Sa réputation se consolide avec la publication du manifeste de la Charte 77. En 1979, Havel cofonde le "Comité pour la défense des personnes injustement poursuivies". Ses activités politiques lui valent de MULTIPLES EMPRISONNEMENTS, une surveillance constante et des interrogatoires par la police secrète. Sa PLUS LONGUE PÉRIODE DE PRISON (mai 1979-1983), est documentée dans des lettres à sa femme qui ont ensuite été publiées sous le titre "Lettres à Olga".
Dans ses essais, il décrit un paradigme sociétal dans lequel les citoyens étaient forcés de "vivre dans le mensonge" sous le régime communiste.

Après la chute du régime communiste, Vaclav Havel devient président de la Tchécoslovaquie puis de la République tchèque (décembre 1989-février 2003).

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* ANNA POLITKOVSKAÏA (née à New-York en 1958, ASSASSINÉE le 7 octobre 2006 à Moscou) : journaliste, écrivain et militant des droits de l'homme, qui a couvert les événements politiques en Russie, en particulier la deuxième guerre de Tchétchénie (1999-2005).

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* ANNA POLITKOVSKAÏA (née à New-York en 1958, ASSASSINÉE le 7 octobre 2006 à Moscou) : journaliste, écrivain et militant des droits de l'homme, qui a couvert les événements politiques en Russie.
Ses reportages sur la deuxième guerre de Tchétchénie (1999-2005) ont fait la réputation de Politkovskaïa. Pendant sept ans, elle a refusé de renoncer aux reportages de guerre malgré de nombreux actes d'intimidation et de violence. Elle a été arrêtée par les forces militaires russes en Tchétchénie et soumise à un simulacre d'exécution. Elle a été empoisonnée en avion en 2004 et a dû faire demi-tour pour Moscou, où un traitement médical devait rétablir sa santé.

Après 1999 ses articles sur les évènements en Tchétchénie ont été rassemblés en livres. Les lecteurs russes pouvaient lire ses enquêtes dans "Novaïa Gazeta". Ce journal persiste à enquêter de façon critique sur les affaires politiques et sociales russes. A partir de 2000, Anna Politkovskaïa a reçu de nombreux prix internationaux pour son travail. En 2004, elle a publié "La Russie de Poutine", un récit personnel de la Russie pour un lectorat occidental.

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* EDWARD SNOWDEN (né le 21/06/1981 à Elizabeth City, Caroline du Nord) : lanceur d'alerte américain. Informaticien, ancien employé de la Central Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA), il a révélé les détails de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques. À la suite de ses révélations, Edward Snowden est inculpé le 22 juin 2013 par le gouvernement américain sous les chefs d’accusation d’espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux.

S'EXILANT à Hong Kong en juin 2013 puis à Moscou, Edward Snowden obtient le 31 juillet 2013 l’asile temporaire en Russie. Le 1er août 2014 il obtient un droit de résidence pour trois ans en Russie. Le 14 avril 2014, l’édition américaine du "Guardian" et le "Washington Post" se voient décerner le prix Pulitzer pour la publication des révélations sur le système de surveillance de la NSA, rendues possibles grâce aux documents fournis par Snowden. Le 18 janvier 2017, la Russie prolonge son droit d'asile de trois ans (jusqu'en 2020).

Le 16 septembre 2019, Snowden réitère son souhait d’être accueilli par la France, après avoir demandé en vain l’asile à Paris dès 2013, sous la présidence de François Hollande. Mais le 19 septembre 2019, jour de la sortie, en France, de son autobiographie "Mémoires vives", sa demande est de nouveau rejetée. Le ministre des affaires étrangères indique n'avoir "pas changé d'avis" et lui refuse l'asile. Le 22 octobre 2020, la Russie accorde à Snowden un titre de résident permanent.

"Mémoires vives" racontent comment il a participé à la mise en place de ce système de surveillance de masse sans précédent, capable de s'infiltrer dans la vie privée de chaque personne sur la planète et la crise de conscience qui l'a conduit à la révéler au public. Porté par une passion sans faille pour la vérité et une inébranlable sincérité, le livre est un témoignage exceptionnel, appelé à devenir un classique de notre temps.

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* JULIAN ASSANGE (né le 3 juillet 1971, à Townsville, Australie) : journaliste, informaticien, cybermilitant et lanceur d'alerte australien. Il est surtout connu en tant que fondateur, rédacteur en chef et porte-parole de WikiLeaks ("leak" signifie fuite). En 2010, il publie des documents américains classés secrets sur la guerre en Irak et en Afghanistan. Julian Assange atteint une grande notoriété. Les Américains veulent le juger. Une affaire politico-judiciaire internationale LE PRIVE DE LIBERTÉ DEPUIS 2010 dans des circonstances telles qu'il a pu être qualifié de prisonnier politique. Il se réfugie à l’ambassade d’Équateur à Londres (2012-2019). Il est INCARCÉRÉ DEPUIS AVRIL 2019 au Royaume-Uni dans l’attente d’une procédure d’extradition demandée par les États-Unis après avoir été inculpé pour "espionnage". Il encourt 175 ANS DE PRISON ! Il symbolise le droit, grâce à Internet, de révéler des informations cachées.

Dialogue entre Julian Assange et trois amis, spécialistes des nouveaux media, militants pour un Internet libre : Jérémie Zimmermann, Jacob Appelbaum et Andy Müller-Maguhn. Le livre nous avertit sur les dangers à exposer nos vies via Internet et nos téléphones portables, et nous donne les moyens pour résister. Appels téléphoniques, SMS, chats, forums, Google, Facebook : nous n’avons jamais autant communiqué de données privées. Or ces données circulent sans aucune protection (pas de cryptage), sur des routes non sécurisées. Elles peuvent donc être interceptées par tous types d’organisations : entreprises privées, États, services secrets. Le marché de la vente de systèmes de surveillance des données "récoltées" sur Internet est en croissance exponentielle depuis que le concept de "cloud space" s’est imposé. Pour quelques millions de dollars, on peut accéder à ce "stockage massif" pour des fins politiques ou commerciales. Avec humour, Julian Assange définit ainsi nos téléphones portables comme des "mouchards pouvant aussi passer des coups de fil". "Même notre mère ne nous connaît pas aussi bien que Google !" rit (jaune) un autre participant. En attendant qu’Internet devienne un espace sûr et respectueux des libertés, les cinq militants invitent donc le grand public à s’initier aux techniques de base du cryptage des données.

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* AARON SCHWARTZ (1986-2013) : programmeur informatique, essayiste et hacker-activiste. Convaincu que l’accès à la connaissance constitue le meilleur outil d’émancipation et de justice, il consacre sa vie à la défense de la "culture libre". Il joue un rôle décisif dans la création de Reddit, des flux RSS, dans le développement des licences Creative Commons ou encore lors des manifestations contre le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act), qui visait à restreindre les libertés sur Internet. Au fil de ses différents combats, il rédige une impressionnante quantité d’articles, de textes de conférences et de pamphlets politiques, dont une partie est rassemblée ici. Libre-penseur brillant, il se prononce sur des sujets aussi variés que la politique, l’informatique, la culture ou l’éducation, et annonçant nombre de questions débattues aujourd’hui. Tiraillé entre ses idéaux et les lois relatives à la propriété intellectuelle aux États-Unis, il est harcelé par le FBI. Sous le coup de 13 CHEFS D'ACCUSATION, il est le menacé par le procureur Ortiz d'une amende de 1 million de dollars et de 35 ANNÉES DE PRISON ! Comme un dangereux pirate, un terroriste des réseaux... Aaron Swartz SE SUICIDE à l’âge de 26 ans.

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* KADRI GURSEL (né en 1961 à Istanbul) : journaliste au quotidien "Milliyet" (milliyet.com.tr) et au Cumhuriyet. Il a été licencié (juillet 2015) après des critiques contre le régime politique actuel et en particulier pour un tweet contre le Président Erdogan : "Il est honteux que des responsables étrangers appellent la personne qui est la principale responsable du terrorisme de l’Etat islamique en Turquie pour lui présenter des condoléances après l’attentat de Suruç."

Le pouvoir tente de le discréditer en l'accusant de lien avec le putsch raté du 15 juillet 2016. Il a été accusé, avec d'autres membres de l'équipe de Cumhuriyet de terrorisme en lien avec le mouvement Gülen (FETÖ), le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le groupuscule d’extrême gauche DHKP/C (parti du front de libération populaire).

Kadri Gursel, arrêté le 31 octobre 2016 à Istanbul, a été relaxé le 20 septembre 2017. A travers ses écrits et ses interventions, il entend défendre la liberté d'expression dans la presse et dans l'espace national turc.

* Essai sur les projets islamistes d'Erdogan : "Domestiquer la laïcité et les libertés en Turquie, dominer un Proche-Orient abandonné aux frères musulmans: tel est le rêve de l'islamisme d'Erdogan et de l'AKP."

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* AUNG SAN SUU KYI (née en 1945 à Rangoun) : femme d'État birmane, figure de l'opposition non violente à la dictature militaire, qui dirige la Birmanie depuis 1962. DURANT SON ENFERMEMENT (1989-2010), elle reçoit le prix Thorolf Rafto pour la défense des droits de l'homme, le prix Sakharov pour la liberté de pensée décerné par le Parlement européen (1990) et le prix Nobel de la paix en 1991.
En 1988, elle affrontait l'une des pires dictatures de la planète. Assignée à résidence (1989), elle fut condamnée à un isolement complet, malgré l'écrasante victoire aux élections de Mai 1990 de son parti la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

* Le livre rassemble des textes écrits par Aung San Suu Kyi avant son retour en Birmanie en 1988. Elle y retrace le portrait de son père, puis décrit son pays et son peuple. La seconde partie regroupe des textes rédigés pendant sa lutte où elle nous fait partager l'atmosphère du mouvement pour la démocratie. Dans la troisième partie, son mari Michael Aris a réuni des articles écrits par d'autres. Aung San Suu Kyi était alors détenue politique depuis trois ans. Sa famille ignorait où elle était assignée à résidence.

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* AUNG SAN SUU KYI (née en 1945 à Rangoon) : femme d'État birmane, figure de l'opposition non violente à la dictature militaire, qui dirige la Birmanie depuis 1962. Elle est de facto chef du gouvernement de 2016 à 2021. Elle est la fille du partisan de l'indépendance birmane Aung San, assassiné alors qu'elle a deux ans. En 1988, elle devient secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), opposée à la junte militaire. En 1989, elle est placée en résidence surveillée et en 1990, le gouvernement militaire annule les élections législatives, remportées par la LND. DURANT SON ENFERMEMENT (1989-2010), elle se voit attribuer le prix Nobel de la paix (1991). Libérée en 2010, élue députée (2012), elle mène son parti à la victoire aux législatives de 2015.

Alors qu'une disposition constitutionnelle l'empêche de devenir présidente de la République, elle est nommée ministre des Affaires étrangères et porte-parole de la Présidence. Sa position est celle d'un chef de gouvernement de facto (2016). Elle doit composer avec une armée très puissante, notamment en raison de la Constitution de 2008, ce qui la contraint à faire des compromis. Son attitude durant les exactions de l'armée envers les Rohingya, groupe ethnique de confession musulmane, lui valent des critiques. Elle défend son pays et récuse l’accusation de génocide. Son gouvernement a aussi été accusé de s’en prendre à des journalistes, qui dénonçaient des failles dans le système politique. Les journalistes Wa Lone et Kyaw Soe Oo enquêtaient sur l’assassinat de Rohingyas par l’armée birmane. Ils sont restés plus d’un an en prison avant d’être pardonnés.

En février 2021, quelques mois après des élections ayant renforcé sa majorité au Parlement, elle est renversée par un coup d'État militaire. De nouveau ASSIGNÉE A RÉSIDENCE, des manifestations d’envergure sont réprimées par l’armée (plus d'un millier de civils tués).

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* Lettres de prison adressées à la famille, à l'administration pénitentiaire et aux dirigeants chinois. Entre 1979 et 1998 Wei Jingsheng n'aura connu que neuf mois de liberté... Arrêté en mars 1979, à l'âge de vingt-neuf ans, pour avoir été l'un des principaux animateurs du Printemps de Pékin, le premier mouvement démocratique chinois, Wei Jingsheng fut condamné à quinze ans de réclusion pour crime contre-révolutionnaire. Fils de hauts cadres du parti, mais simple électricien au zoo de Pékin, il avait eu le génie de la formule qui fait mal aux dictateurs, en rétorquant à Deng Xiaoping, qui prônait alors l'ouverture et les "Quatre Modernisations", que, "sans la cinquième modernisation, la démocratie", la Chine ne serait jamais une grande puissance.
A peine sorti de prison, en 1993, Wei Jingsheng reprend son combat... avec le même résultat. Arrêté en avril 1994, jugé en décembre 1995, il est condamné de nouveau à quatorze ans de de réclusion. Mais le charisme, la finesse et l'éloquence de cet homme ont attiré l'attention du monde entier, et Wei Jingsheng est finalement expulsé de Chine sous la pression du gouvernement américain en novembre 1997. Il vit maintenant à New York et les mouvements d'opposition chinois en exil le considèrent comme leur plus prestigieux porte-parole. Il reçoit le prix de la paix Olof Palme et le Prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme (1994 ), puis le prix Sakharov de la liberté de pensée (1996 ) et le Democracy Award de la National Endowment for Democracy (1997).

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* GEORGES BERNANOS (1888-1948) : romancier, essayiste, pamphlétaire. Sa liberté de parole est célèbre, apparaît dans certains titres. "La Grande Peur des biens-pensants" fustige la bourgeoisie bien-pensante et les puissances d'argent. Catholique pratiquant, il écrit "Les grands cimetières sous la lune" contre les crimes franquistes pendant la guerre civile à Majorque. Pour rester libre, Bernanos décline une place dans le gouvernement du général de Gaulle (1946), qui confiera : "Celui-là, je ne suis jamais parvenu à l'attacher à mon char". Il refuse trois fois la Légion d'honneur et d'entrer à l'Académie française ("Quand je n'aurai plus qu'une paire de fesses pour penser, j'irai l'asseoir à l'Académie").

L'écrivain avait préparé sur les misères de notre temps, un recueil d'essais inédits, qui appartiennent beaucoup moins à l'analyse politique qu'à l'affrontement prophétique : "La Liberté pour quoi faire ?", "La France devant le Monde de demain". "Révolution et Liberté", "L'Esprit européen".
Après la seconde guerre mondiale, il jette son défi d'homme libre au monde contemporain, critique les systèmes capitalistes et marxistes. Les lecteurs de droite ou de gauche se trouvent souvent déconcertés par cet auteur paradoxal et anti-conformiste. Il combat un monde dont la course effrénée à la production, à la consommation, à l'argent, met en péril l'homme et la vie spirituelle. Pour Bernanos, une des fonctions de l'esprit est de réveiller sans cesse l'inquiétude, et. de renverser toutes les garanties du confort intellectuel.

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* SIMONE WEIL : considère ce texte comme son œuvre principale. Alain écrivit de cet ouvrage qu'il faisait partie de ces rares travaux qui ouvrent "l'avenir prochain" et préparent la "Révolution véritable".
"La période présente est de celles où tout ce qui semble normalement constituer une raison de vivre s'évanouit, où l'on doit, sous peine de sombrer dans le désarroi ou l'inconscience, tout remettre en question [...]. On peut se demander s'il existe un domaine de la vie publique ou privée où les sources mêmes de l'activité et de l'espérance ne soient pas empoisonnées par les conditions dans lesquelles nous vivons. Le travail ne s'accomplit plus avec la conscience orgueilleuse qu'on est utile, mais avec le sentiment humiliant et angoissant de posséder un privilège octroyé par une passagère faveur du sort, un privilège dont on exclut plusieurs êtres humains du fait même qu'on en jouit, bref une place."
* Texte : http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/reflexions_causes_liberte_oppression/Weil-reflexions_sur_la_liberte_2018.pdf

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* ROBERTO SAVIANO (né en 1979 à Naples) : écrivain et journaliste italien. Il décrit et dénonce les milieux mafieux dans ses écrits et articles, en particulier dans son livre "Gomorra" (2006), qui met à nu le milieu de la Camorra. En 2006, il est victime de menaces de mort, confirmées par des déclarations de camorristes collaborant avec la justice, et par des informations révélant le projet du clan Casalesi de l'assassiner. IL VIT SOUS PROTECTION POLICIERE DEPUIS LE 13 OCTOBRE 2006.

"Gomorra" explore Naples et la Campanie dominées par la criminalité organisée, sur fond de guerres entre clans rivaux et de trafics en tout genre : contrefaçon, armes, drogue et déchets toxiques. C'est ainsi que le Système, comme le désignent ses affiliés, accroît ses profits, conforte sa toute-puissance et se pose en avant-garde criminelle de l'économie mondialisée. Mais c'est aussi l'histoire intime de Roberto Saviano, qui est né sur ces terres et a choisi l'écriture pour mener son combat contre la Camorra.

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* DIETRICH BONHOEFFER (Breslau 1904-Camps de Flossenburg 1945) :
Pasteur luthérien, théologien, essayiste et résistant au nazisme.
Dès 1951, Eberhard Bethge rassemblait les lettres que Dietrich Bonhoeffer a rédigées durant sa captivité et leur donnait le titre qui a fait leur notoriété Résistance et soumission. Ces lettres, qui ont depuis fait le tour du monde, constituent un témoignage de premier plan pour comprendre la pensée de Bonhoeffer. Elles nous révèlent le parcours d'un homme, brillant théologien, entré dans le service de contre-espionnage de l'armée allemande pour préparer le complot contre Hitler. Cette nouvelle édition propose une nouvelle traduction et fournit un riche appareil critique (index, chronologie, bibliographie).

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* ARTHUR KOESTLER (Budapest 1905-Londres 1985) : Écrivain, journaliste, romancier, philosophe et scénariste. Comme journaliste, il est emprisonné et condamné à mort par les franquistes pendant la guerre d'Espagne (1937). On l'échange contre la femme d'un pilote franquiste. Pendant "la drôle de guerre", il est arrêté par la police française, interné au stade Roland-Garros, puis au camp du Vernet en tant qu' « étranger indésirable », souvent antinazis et antifascistes, ayant fui les régimes de leurs pays (1939-1940). Libéré, il s'enrôle dans la Légion étrangère pour échapper à une nouvelle arrestation.
En 1940, il publie "Darkness at noon", traduit en 1945 sous le titre "Le Zéro et l'Infini". Ce texte décrit l'emprisonnement, le procès stalinien et l'exécution d'un haut responsable soviétique, inspiré des procès de Moscou, dont il a été témoin. Koestler veut dénoncer tous les totalitarismes et au-delà de ceux-ci, ceux qu'il appelle « les systèmes clos », qu'il considère comme des perversions dangereuses. Il englobe sous cette appellation le nazisme, le totalitarisme stalinien, la pensée psychanalytique, voire certaines conceptions de la science. (Source : Wikipedia).

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* ALEXANDRE SOLJENITSYNE (1918-2008) : Romancier, nouvelliste, poète, dramaturge, essayiste et figure de proue de la dissidence soviétique. Arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline dans une correspondance personnelle, il est condamné pour « activité contre-révolutionnaire » à huit ans de détention dans un camp de travail pénitentiaire. Libéré en 1953, il est placé en relégation dans un village du Kazakhstan et ne pourra rentrer en Russie qu'en 1959, réhabilité par la Cour suprême. À la faveur de la déstalinisation, sous Nikita Khrouchtchev, il publie un premier roman en 1962, "Une journée d'Ivan Denissovitch", première œuvre littéraire témoignant de l'existence de camps en URSS, qui fait l'effet d'une bombe. Sous Brejnev, la police saisit certains de ses manuscrits. Il parvient à publier quelques ouvrages en samizdat ("Le Pavillon des cancéreux") ou à l'étranger ("Le Premier Cercle"). Ils lui valent une renommée mondiale, jusqu'à obtenir le prix Nobel de littérature en 1970.
En 1973 "L'Archipel du Goulag" est publié à Paris. Cette chronique minutieuse du système de répression politique en Union soviétique, nourrie de nombreux témoignages de rescapés des camps, connaît un retentissement mondial. Elle est considérée comme l'un des ouvrages majeurs du XXe siècle sur le système concentrationnaire. Arrêté en 1974, il est expulsé d'Union soviétique et déchu de sa citoyenneté. Installé aux États-Unis, dans le Vermont, où il passe vingt années d'exil, au cours desquelles il écrit sa monumentale "Roue rouge". Réhabilité par Mikhaïl Gorbatchev, il rentre en 1994 à Moscou, où il termine sa vie. (Source : Wikipedia).

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* GIORDANO BRUNO (1548-1600) :
Publié pour la première fois en 1584, "L'Infini, l'univers et les mondes "est l'oeuvre maîtresse de Giordano Bruno, celle dans laquelle il inaugure véritablement le débat sur l'infinité des mondes, ouvrant ainsi la voie à Kepler, Newton, voire à toute la science moderne. Défenseur acharné du divin, il se devait d'aller plus loin que Copernic dont il est un fervent lecteur mais qui se limitait à des considérations astronomiques.
Posant l'un et le multiple, Dieu et la matière, sa création, comme indissociablement liés, éternels et sans limites, unis par le même désir de susciter la vie, il conçoit un univers sans bornes, peuplé d'innombrables mondes. Il fait ainsi voler en éclats le géocentrisme ptoléméen et la cosmogonie d'Aristote que l'Église avait faite sienne. Cela ne lui fut pas pardonné. Livré à l'Inquisition il sera brûlé publiquement après huit années d'emprisonnement.
Écrit sous la forme d'un monologue et de dialogues truculents avec ses élèves et ses détracteurs, ce livre témoigne de toute la fraîcheur d'esprit et de toute la fougue d'un grand penseur qui pourrait être défini comme un "hérétique de la raison" et qui fut excommunié par les catholiques, les calvinistes et les luthériens.

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* JOHN MILTON (1608-1674) :
En 1644, alors que fait rage, en Angleterre, la guerre civile opposant le roi Charles Ier à son Parlement, John Milton publie "Areopagitica". Pour la liberté d'imprimer sans autorisation ni censure, un pamphlet qui, par bien des aspects, annonce le libéralisme britannique. Sa défense de la liberté de pensée, à un moment où des tendances tyranniques - aussi bien politiques que religieuses - se font jour, garde toute sa force en ce début de XXIe siècle. Affirmant qu'une censure et un formalisme intellectuel rigides font courir le risque de tomber dans une "abjecte bêtise", Milton en appelle à une société qui mettrait la liberté de l'individu au service de la connaissance, condition de tout progrès.

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* BARUCH SPINOZA (1632-1677) :
La pensée des Lumières lui doit l'essentiel : l'émancipation de la raison de toute espèce d'autorité extérieure. Au regard de certaines questions qui nous taraudent, des défis que nos sociétés doivent relever, les pages qu'il consacre aux rapports de la Religion et de l'Etat sont d'une actualité brûlante et peuvent être l'occasion d'approfondir le sens et l'approche que nous avons de la Liberté. "J'ai cru faire une bonne chose et de quelque utilité peut-être en montrant que la liberté de penser, non seulement peut se concilier avec le maintien de la paix et le salut de l'Etat, mais même qu'on ne pourrait la détruire sans détruire du même coup la paix de l'Etat et la piété elle-même. La pensée des Lumières lui doit l'essentiel : l'émancipation de la raison de toute espèce d'autorité extérieure."

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* PIERRE BAYLE (1647-1706) fut un ardent défenseur de la liberté de conscience et de la tolérance. Le 15 octobre 1685, la révocation de l'Édit de Nantes est signée à Fontainebleau par Louis XIV. En octobre 1686, Bayle fait paraître les deux premières parties du "Commentaire philosophique sur les paroles de Jésus-Christ". C'est donc un livre écrit dans l'urgence, mais qui affronte aussi l'événement dans sa dimension universelle : il s'agit de l'une des rares tentatives historiques de fonder philosophiquement la tolérance. Il garde ainsi toute sa virulence face à la menace endémique du fanatisme religieux. C'est un texte d'une audace exceptionnelle pour son époque. Bayle énonce et cherche à fonder moralement les "droits de la conscience errante", mais s'interroge aussi sur la délicate question de leurs limites. Ainsi ce plaidoyer pour une tolérance absolue s'avère être, en même temps, un des questionnements les plus radicaux sur la nature du fait religieux et de ses dérives quasi-inévitables.

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* VOLTAIRE (François-Marie AROUET) (1694-1778) : après un séjour en Angleterre, Voltaire publia les "Lettres philosophiques", dans lesquelles il fit l’éloge de la tolérance politique et religieuse du régime anglais. Cet ouvrage fut condamné par la censure et Voltaire se réfugia en Suisse. En 1763 parut le "Traité sur la Tolérance", réquisitoire contre le fanatisme et la superstition, puis en 1764 la première édition anonyme du "Dictionnaire philosophique", également condamné. Voltaire joua un rôle majeur dans la propagation des idées philosophiques des Lumières. Les textes du volume font (re)découvrir l'impertinence de Voltaire, à travers ceux de ses écrits qui ont le plus fait scandale à l'époque, déclenchant la colère et la censure du pouvoir français et des autorités religieuses. Cette anthologie (textes intégraux ou extraits) présente les textes ayant été condamnés par les autorités laïques françaises ou mis à l'Index par Rome, ainsi que deux textes facétieux relatifs à la censure, jamais publiés du vivant de Voltaire.
Poèmes contre le Régent (1716-1717) ; La Bastille (1717) ; Épître à Uranie (1722) ; Lettres philosophiques (1734) (extraits) ; Le Mondain (1736) ; Essai sur le siècle de Louis XIV (1739) ; La Voix du sage et du peuple (1750) ; Extrait du décret de la sacrée congrégation de l'Inquisition de Rome, à l'encontre d'un libelle intitulé Lettres sur le vingtième (1750-1751) ; Essai sur les mœurs (extraits) ; La Pucelle d'Orléans (1755) (extraits) ; Candide, ou l'Optimisme (1759) (extraits) ; Lettre de Charles Gouju à ses frères jésuites (1761) ; Traité sur la tolérance (1763) (extrait) ; Dictionnaire philosophique (1764) (extraits) ; Dialogue du chapon et de la poularde (1765) ; Examen important de Milord Bolingbroke (1765) (extrait) ; Les Questions de Zapata traduites par le sieur Tamponet, docteur en Sorbonne (1766) (extraits) ; L'Homme aux quarante écus (1768) (extrait) ; Dieu et les hommes, œuvre théologique, mais raisonnable, par le docteur Obern, traduite par Jacques Aimon (1769) (extraits).