Ce livre est l'aboutissement d'un projet développé sur internet par des professeurs et étudiants d'écoles militaires. L'idée était d'imaginer si la France avait les moyens de continuer la guerre au lieu de se coucher comme elle l'a fait, poussée par une sympathisante de la cagoule, un général incapable et un vieux maréchal gâteux et défaitiste.

Le Point de Divergence est simple : un accident de voiture tue Mme De Portes, maîtresse du président du Conseil Paul Reynaud. Partisane de l'armistice, liée à l’extrême droite, Mme de Portes a été une égérie négative pour Reynaud. Sa mort, dans le continuum temporel du livre, permet à d'autres influences de s'exercer sur lui, renforçant une réelle résolution de continuer la guerre (résolution mise à mal par Mme de Portes dans la réalité historique).

A partir de ce changement, la politique s'infirme et on voit que, si il y avait eu à l'époque au sommet de l'état une véritable volonté de combat, la France aurait pu continuer à se battre. Certes, les choses n'auraient pas été simples, mais l'honneur aurait été sauf. Merde, on est la France !

La France se prend sa branlée en mai-juin, normal. Puis les choses changent. Mme de Portes meurt et Villelume, directeur de cabinet de Reynaud, rendu responsable, est viré. Les deux principaux conseillers défaitistes du président du conseil disparaissent. De Gaulle est déjà au cabinet depuis quelques jours. Lui et Mandel vont soutenir la poursuite de la guerre et renforcer la résolution de Reynaud, pourtant en deuil. Le 10 juin Weygand, qui harcelait Reynaud pour qu'il demande l'armistice, est remplacé ( j'ai personnellement toujours trouvé hallucinant un général chef d'armée qui demande au gouvernement de faire l'armistice), et Pétain viré du gouvernement.

A partir de là, le gouvernement et la France se replie en Afrique du Nord, la métropole étant impossible à tenir. Les armées françaises organisent des points de contention sur lesquels les allemands vont être retardé. Chez les boches, la logistique commence à manquer (il est maintenant admis chez tous les spécialistes que les Allemands auraient encore pu avancer moins d'une semaine avant de devoir arrêter leur offensive pour ravitailler pendant trois semaines) et l'avancée se ralentit. La France continue la guerre, au coté de l'Angleterre, avec ses armées certes diminuées mais avec la 4e flotte mondiale encore intacte, alliée avec la 1e flotte mondiale. Les allemands ne peuvent donc aider les italiens en Afrique.

Le livre est très rigoureux, basé sur les réelles possibilités du pays en terme industriel, politique, financier. Ici, pas d'extrapolation fantaisiste, mais des choses plausibles et tangibles. Les auteurs ont même pris le parti qu'en cas de combat sans possibilité de déterminer un vainqueur, les perdants seront toujours les alliés. L'idée était de ne pas transformer un exercice intellectuel en récit de science-fiction. Et ça marche ! Ça se lit comme un livre d'Histoire, et c'est aussi palpitant qu'un roman.

Vive la République, et Vive la France !
krieghund1974
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le 29 mars 2013

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