37°2 le matin
7.2
37°2 le matin

livre de Philippe Djian (1985)

Ma mère me parlait depuis de nombreuses années de ce film qui avait bouleversé sa vie. En bonne fifille que je suis, j'ai entrepris la lecture du roman afin de me faire déjà une première idée de l'univers que nous propose Dijan.

Je crois que j'ai rarement lu un truc pareil. Je pense que c'est vraiment le genre de bouquin à double tranchant, un quitte ou double litérraire où la demie mesure n'a pas sa place. Pour ma part, c'est un tout raté.

Le style, d'abord. On voit bien que l'auteur a voulu donner un ton détaché, un peu vulgaire sur les bords à son roman. Nous suivons tout avec la vision du personnage principal, qui, même lorsqu'il est présent dans l'histoire, semble porter un regard totalement extérieur aux choses. Trop extérieur. Au final, rien ne nous touche, à tel point que la fin retentissante que ma mère me déclamai fait effet de pétard mouillé tant cet évènement parait banal aux yeux de notre héros.
La montée en rythme ne se fait pas. Les indices précurseurs de la chute finale sont trop distillés au milieu de banalités pour être vraiment efficaces. Les phrases ne sont pas percutantes, le vocabulaire n'est pas soigné. ça commence donc déjà mal.

Mais le pire, c'est le personnage principal. Le héros. Notre narrateur,celui par qui on est emmené du début à la fin dans le roman. Il est Ignoble. Répugnant. Il parle de sa copine comme d'un objet à la plastique parfaite, rien de plus. Bon, que ce soit un pauvre macho, passe encore. Sa copine, qui lorsqu'elle parle, le soule: lui n'a qu'une envie le pauvre, pouvoir lui tripoter les seins un peu plus longtemps. Après une crise de folie de sa copine, tout ce qu'il veut c'est "lui faire l'amour sauvagement et aller buter deux ou trois fois au fond de son vagin". C'est mysogine, c'est répugnant, c'est dégradant. ATTENTION SPOIL Et quand la seule idée qui lui vint à l'esprit quand sa copine crève est de lui foutre la main à la culotte pour caresser ses seins et "lui tirer un peu les poils de la touffe", il devient même carrément inquiétant.

Cet espèce de taré croit en plus que c'est de l'amour. Et là c'est de l'auteur dont j'ai peur. Chacun a une vision différente de l'amour, du sexe, des relations, et c'est tout à fait normal. Mais la vision du personnage de ce livre, ce n'est pas la vision d'un mec amoureux. C'est la vision d'un violeur.

Ce personnage est un raté de la vie, un mec qui ne vit qu'au crochet des autres, incapable de s'en tirer par lui même et qui n'a pas de considérations pour autrui. Egoiste, immature, il n'essaie meme pas de se sublimer comme tout bon héros de roman classique le ferait. A aucun moment il ne fait preuve d'une quelconque once de sentiments qui pourrait nous le rendre sympathiques. De nombreuses situations sont placées pour qu'on le plaigne, ou qu'on éprouve de l'empathie à son encontre. Moi je ne suis pas du tout rentrée dedans, jamais je n'ai pu éprouver de compassion pour un être aussi répugnant.

Je ne peux pas dire que j'ai detesté le livre en soit. La lecture n'a pas été ennuyeuse, ni fastidieuse, le scénario est bon et se suit sans soucis. Mais quand tu lis un livre où tu as littéralement la nausée tellement ce que tu lis te choque, tellement la vision du monde du personnage te révulses, t'as juste envie que ton calvaire cesse.

Ah et puis il parait aussi que c'est l'histoire d'une nana qui devient folle....
Lola_Dolores_Ca
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le 8 sept. 2013

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Lola_Dolores_Ca

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