Paru dans les dernières années du franquisme, ce roman de Juan Marsé se concentre sur son quartier autour de 1940 mais sans être un récit autobiographique. Usant de la mémoire pour bâtir une fiction, ce roman riche et complexe pose des frontières floues entre réalité vécue et oeuvre fictionnelle, ou l'âpreté de la vie s'ajoutent aux conditions sordides d'une enfance recréée.
Deux narrations se juxtaposent, s'entrecoupent et se contredisent, celle de guérilleros urbains anti franquistes glissant peu à peu dans un monde imaginaire et celle de la vie quotidienne d'une bande d'enfants s'inventant des histoires.
Ce superbe roman se lit comme une image diffractée d'un monde perdu que seule l'écriture peut faire renaître et recomposer.
Tandis que moi quatre nuits...