Il s'agit d'un livre d'art consacré à l'Afrique du Sud et à la diversité de son patrimoine, paysager et historique. L'ouvrage s'ouvre sur une carte détaillée et se décline en notices d'une page ou deux qui détaille des lieux d'intérêt particulier, région par région. Voici les différents chapitres : Johannesburg - Limpopo-Mpumalanga - Kwazulu-Natal - l'outback - la route des jardins - le Cap-occidental. L'ouvrage se clôt sur un guide de voyage, bien que son format se prête peu à être emporté dans un sac à dos.


Le texte, pour un néophyte comme moi, est précis, riche et concis, mêlant agréablement les mises au point historiques, géographiques, ethnographiques, etc... Chaque mise au point est centrée autour d'une idée qui développe une des facettes de ce pays si varié dans sa culture et ses paysages.


Le poids des mots, mais j'émet quelques réserves quant au choc des photos. Parfois, pour illustrer un parc marin, on nous montre des personnes marchant le long d'une plage : on aimerait davantage de photographies aériennes, ou du moins donnant une vue d'ensemble. Sans doute la maquettiste part-elle du principe qu'avec internet on peut trouver, et je ne suis pas foncièrement opposé à l'idée de suggérer un tout en partant d'une de ses parties, mais là c'est parfois frustrant. Idem, les photographies donnent l'impression d'être toutes prises au lever ou à la tombée du jour : je ne sais pas si c'est nécessaire par le soleil dans ces régions, mais ça m'a l'air de biaiser un peu la perception du territoire. Sans doute s'agit-il d'appâter sans tout dévoiler : soit.


La suite de cette "critique" relèvera donc de la liste des sujets abordés, tant pis pour vous, moi ça fixe des connaissances pour des recherches ultérieures.


On part du Gauteng, région de Johannesburg, ce qui est l'occasion de parler des stigmates de l'appartheid : multiculturalisme de Joburg, nouvelle métropole de l'élite blanche à Sandton, boboïsation de Soweto, troublants vestiges de l'idéologie afrikaaner à Pretoria (le Voortrekkers Monument), musée de l'appartheid qui comporte une entrée différente selon la couleur de peau (très bonne idée muséographique).


Puis la section Limpopo-Mpumalanga (le nord-est du pays, montagneux) plonge dans des paysages africains incroyables : vallée de la rivière Blyde serpentant à travers le Drakensberg, chaîne reconnaissable avec ses formes de plateau effondré ; passage obligé au parc Kruger, pour la richesse de sa faune, retour à l'époque du Grand Trek à Pilgrim's Rest, terre traditionnelle du Venda.


On redescend ensuite sur la côte est avec la section Kwazulu-Natal. De Durban, on évoque surtout le front de mer. On trouve ensuite le Drakensberg du Natal, ses lacs et ses peintures rupestres (ensemble le plus important et riche du continent, et c'est vrai que c'est saisissant). On passe ensuite aux Midlands, dont les paysages verdoyants rappellent bien plus la campagne anglaise, et dont l'élite britannique joue encore au polo. Plus au Nord, on entre en Zoulouland, avec ses huttes rondes et son style de vie pastoral. Sur la côte, parc marin de St Lucia.


L'outback, région la plus intérieure, comporte son lot de curiosités insolites, sans qu'une véritable unité se dégage. Sun City, le Las Vegas africain avec ses casinos (autrefois surnommée Sin City) ; Kimberley la capitale du diamant et son architecture désuète ; le Kalahari et ses bochimans ; Prince Albert, bourgade boboïsée aux portes d'un désert rouge, le Karoo ; Oudtshoorn et ses autruches.


La route des jardins, au contraire, à son unité : c'est la route qui relie Port Elizabeth au Cap, et les bourgades de surfers s'enchaînent : Port-Elizabeth est un ancien port industriel, bastion des Xhosas, l'ethnie de Mandela. Grahamstown semble une ville universitaire avec beaucoup de culture ; Pletternberg Bay Knysna, Mossel Bay sont de beaux spots balnéaires, pour observer requins blanc et autres joyeusetés.


Le Cap-occidental est bien sûr dominé par la ville du Cap, la seule qui ait une ambiance méditerranéenne, du fait de l'ancienneté de sa fondation mais aussi de sa situation dans un écrin rocheux, au pied de la montagne de la Table. On y trouve aussi un style architectural qui remonte au XVIIIe. Plus au nord, les vignobles de Franschhoek doivent leur vin à une émigration de huguenots après la révocation de l'édit de Nantes ; Stellenbosch est la patrie d'un des idéologues fondateurs de l'appartheid, Hendrik Verwoed ; le cap de Bon Espérance comporte un phare (mais contrairement à ce qu'on peut croire, ce n'est pas la pointe la plus australe du pays) ; Hermanus est une station idéale pour observer l'accouplement des baleines franches et à bosse. Le Namaqualand est une région désertique qui voit le désert fleurir plusieurs semaines par an. Enfin, le livre se conclue sur Robben Island, dont on ne voit que l'entrée.

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le 1 juin 2020

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