Une énième anthologie des œuvres de Jean Jaurès. On pourrait s’écrier : « Encore un livre sur Jaurès en période de centenaire ! ». Ce ne serait pas faux puisque c’en est un. Cependant, il est de qualité.
Marion Fontaine n’a pas démérité est son effort de contextualisation et de présentation est honnête. Les propos introductifs semblent comme une mise en garde. Il s’agit bien d’une nouvelle anthologie qui porte en elle quelques vertus un peu neuves : peu de coupures, présence de textes quelques fois peu connus, privilège donné aux angles et aux approches scientifiques pointés par la recherche.
Le découpage thématique des chapitres montre bien l’étendue de l’œuvre jaurésienne. Ce même découpage donne aussi les pistes de présentation du Jaurès célébré à l’occasion du Centenaire de sa mort : le républicain socialiste, l’intellectuel saisissant le monde nouveau et les errements du capitalisme industriel, l’humaniste épris de culture, et, enfin, l’internationaliste pacifique et critique envers le colonialisme.
Les choix de textes sont pertinents et l’on apprécie que quelques renvois soient faits vers des notes de la Fondation Jean Jaurès qui coédite ce livre avec Pluriel. Cette anthologie aurait sans doute mérité de toucher quelques points supplémentaires comme la critique d’art, les relations au patronat, les conceptions profondes du socialisme ; Le socialisme et la vie, Discours des deux méthodes – encore que discours de Toulouse le remplace parfaitement ou socialisme et anarchie.
Un bon livre qui montre que la réflexion jaurésienne est plus que jamais d’une actualité éclatante.