Comment résister à ce titre poétique et à la belle couverture de ce livre de poche quand on a lu 'Les cerfs-volants de Kaboul' et 'Mille soleils splendides' du même auteur ? Deux superbes romans qui en appelaient un troisième. Il a mis son temps à venir. 'Ainsi résonne l'écho infini des montagnes' commence à la perfection avec un conte de div (esprit maléfique) raconté à Pari et Abdullah par leur père. Ces deux-là, en 1952, ont 4 et 10 ans et vivent dans les montagnes arides de l'Afghanistan. Leur mère est décédée, leur père est sans un sou mais le frère et la sœur se vouent un amour infini. Une terrible décision familiale va modifier à jamais le cours de leur vie.


Du point de vue narratif d'Abdullah, on passe vite à celui de leur oncle Nabi, qui pourtant ne leur souhaitait pas de mal. Le récit reste passionnant car il nous explique le pourquoi et le comment de ce drame intime. Après des décennies d'une vie à Kaboul, Nabi finit par mourir et la narration passe à quelqu'un d'autre. On commence alors à comprendre l'idée de l'écrivain qui a décidé de nous raconter cette histoire par le truchement de quelques protagonistes plus ou moins concernés. S'ensuivent quelques fragments de vie, comme pour dépeindre les Afghans à des époques différentes, en Afghanistan et ailleurs, à partir de différents éclairages. La digression qui en résulte parfois, pas inintéressante, éloigne pourtant le lecteur de l'intrigue principale dont il attend la suite et pour lequel il espère un épilogue heureux. Autant certains points de vue m'ont plu comme celui du jeune Adel, fils d'un criminel de guerre, et Idris, émigré en Californie, car pertinents au sein de cette chronique afghane, autant celui du Grec Marcos n'apporte, à mon sens, aucune valeur ajoutée et il m'a barbé. La fin du roman se focalise, heureusement, à nouveau sur Pari et Abdullah mais il est déjà trop tard pour nos héros comme pour les lecteurs, de trouver totalement leur bonheur. Pourtant, leur histoire, malgré son pathos, en devient crédible puisqu'elle s'éloigne à bon escient de tout mélodrame maladroit.


Reste la beauté de l'écriture de Khaled Hosseini : poétique, évocatrice, touchante, indubitable. De ce côté-là, il n'a pas perdu la main. Un beau roman qui évoque la douleur de l'absence, que je ne regrette pas avoir lu une seule seconde mais qui est, à mes yeux, le moins bon de l'écrivain.

Sorel
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le 18 mars 2015

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