Le titre de cette critique n'a rien à voir avec l'Euro de foot. Quoique.
Sophie Simon livre un recueil de nouvelles, genre dans lequel les Américains excellent absolument, pour dresser un portrait comme en filigranes d'une Amérique qui oscillerait infiniment entre grandeur et décadence. Pourquoi pas. Mais quand on s'attaque à ce genre de choses, on vise très haut. Passif littéraire et culturel, 1 point USA.
Le pari est d'autant plus osé, mais cela le rend intéressant que le quatrième de couverture explique assez clairement que l'auteur n'a ni vécu ni fascination pour les Etats-Unis. Finalement, la clé qui permettrait d'échapper aux clichés seraient peut-être bien de ne rien y connaître. Neutralité, 1 point Simon.
On entre alors dans le livre. Les cadres et les sujets sont ciblés, les personnages assez bien cadrés. Point Simon. Mais les clichés américains, les éléments de ce fond sont flous: soit Simon les connaît de trop loin, soit elle s'en rapproche trop: on attend en permanence une mise au point.
Et pour autant que cela pourrait être l'effet voulu, le format court des textes et du recueil ne le le permet pas. Point USA.

Le style est irréprochable par quoi j'entends que c'est propre, correct, bien mené. Point Simon pour la neutralité stylistique française d'une asepsie américaine rêvée. Point Simon.

Mais on attend que cela nous prenne aux tripes. La densité de la nouvelle bénéficierait d'un style incisif, mais non chirurgical, poisseux mais fluide. Point USA.

En fin de compte, aucune critique foncière à l'encontre de ce qui reste un exercice de style bien mené mais qui passe à côté de ce que cela aurait pu -du?- être. Donc je vise au centre, le ballon est sur la ligne médiane. A vous de voir vers quel but du terrain vous voulez cadrer vos tirs.
ChD
5
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le 10 juin 2012

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ChD

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