Autant la couverture du grand format ne m’avait pas du tout attirée, autant celle du poche m’a rapidement fait changer d’avis, et je ne regrette pas cette découverte.
Victoire est une jeune femme mariée à un homme qu’elle n’aime pas, et leurs étreintes brèves, rares et sans amour n’ont toujours pas donné l’héritier tant attendu. En revanche, Céleste, la petite bonne, qui a dû subir les assauts d’Anselme tombe enceinte. La solution apparaît, simple et évidente : Victoire adoptera l’enfant, ainsi elle n’aura plus à subir le devoir conjugal de son mari !
Mais une fois l’enfant dans les bras, elle se retrouve incapable de l’aimer, de s’en occuper, jusqu’à ce que Céleste décide de le prendre avec elle pendant les nuits. Victoire les surprend un jour, mais bien loin de se fâcher, découvre à la fois ce que peut être une mère et une femme. La maîtresse et la bonne, d’abord unies dans l’intérêt de l’enfant apprennent à se connaître l’une l’autre, mais aussi à se connaître elles-mêmes, dans une culture où le corps est considéré comme un outil de travail auquel il ne faut jamais penser.
J’ai vraiment été touchée par cette (ces) histoire(s) d’amour à plusieurs niveaux. L’écriture est belle et rend naturelle cette rencontre entre les deux femmes. J’ai dévoré ce petit roman en deux heures et j’ai vraiment été plongée dans un autre univers. On s’attache vraiment aux différents personnages, aussi à la bonne Huguette et à Pierre, son mari, revenu sourd et muet de la guerre, aux secrets qu’ils portent concernant la famille d’Anselme. Celui-ci est peut-être le personnage le moins intéressant car il ne se remet jamais en question et reste donc dans la figure classique du mari. En revanche, les évolutions de Victoire et Céleste sont fulgurantes, faisant naître joie et poésie lorsqu’elles prennent confiance en elle et renaissent à la vie autour de ce fils qu’elles « partagent ».
Un roman plein d’émotion et de tendresse, que je vous conseille vraiment. Je tiens néanmoins à prévenir qu’il y a donc des scènes d’amour entre deux femmes, mais rien de choquant ni de trop détaillé, on est plus sur l’émerveillement, la prise de conscience du bonheur, du plaisir que sur les fonctions basiques du corps !
Vous l’aviez lu à sa parution en grand format ? Il vous avait plût ? Est-ce que maintenant ça vous donne envie de le lire ?