Je me suis fait surprendre par la forme de ce roman : je m’attendais à un schéma classique crime / enquête / surprise finale pour savoir qui est le meurtrier. Et au fur et à mesure des premiers chapitres, ne voyant pas le crime arriver j’ai relu la 4ème de couverture et j’ai compris le titre du livre. L’auteur ne nous propose pas une enquête avec un suspense insoutenable mais une analyse de ce qui peut faire qu’un enfant de 12 ans en arrive à commettre un crime. Je dois avouer qu’en comprenant ça j’ai eu un regain d’intérêt pour ce livre et l’ai dévoré jusqu’au bout.

Au fil des mots on suit les turpitudes de cette fratrie qui se retrouve dans un quartier défavorisé de la banlieue de Londres avec ses codes pas toujours faciles à comprendre et ses risques. Ness en fait la première les frais en attirant rapidement sur elle des ennuis conséquents qu’elle ne peux surmonter seule. Ses frasques attirent sur elle l’attention ce qui fait que Joël et Toby passent plus facilement inaperçus quand les services sociaux commencent à s’intéresser à cette famille atypique.

L’histoire se met en place et à mesure que les pages avancent on suit l’évolution de Joël. L’environnement du quartier à apprivoiser, des responsabilités parfois difficile à assumer, des décisions pas forcément judicieuses mais qui, compte tenu de son âge, lui semblent les plus adaptées. Joël s’accroche pour tenter de s’en sortir en travaillant à l’école, il se découvre même un don pour l’écriture de poèmes. Seulement c’est « l’homme de la maison » et il lui incombe d’assurer la sécurité de sa famille et en particulier celle de son petit frère Toby avec qui il a une relation presque fusionnelle. Les conséquences d’une fatalité qui semble s’acharner ne tardent pas à se montrer. C’est le récit ordinaire d’une famille peu ordinaire mais avec des rebondissements inattendus comme dans tout roman policier qui se respecte !

Le petit détail que je souhaite mettre en avant c’est que sans jamais le nommer directement, on apprend dès le départ que Toby est atteint d’un retard mental. C’est à cause de ça (ou grâce ?) que la relation entre les deux frères a cette intensité. Joël est le modèle de Toby, et il est également son protecteur. Ce que j’ai vraiment aimé c’est la façon dont Elizabeth George aborde la maladie de Toby dans sa façon d’agir, de réagir avec une finesse impressionnante et comment Joël est prêt à tout pour son petit frère. Dans beaucoup des passages où Toby est au centre de l’action les larmes me sont montés aux yeux. Je me suis réellement pris d’affection pour lui et j’ai eu l’impression de souffrir avec lui à certains moment tout comme espérer qu’il ne lui arriverait pas certaines choses pour son bien. Il prend réellement vie par les mots justes et très bien choisis par l’auteur dont on sent qu’elle a travaillé le sujet.

Un reproche à faire à ce livre ? Un petit alors : une lubie à certains moments de l’auteur à préciser très régulièrement que le protagoniste suivit au moment du livre utilise un anglais parfait ou un langage moins châtié. Ça n’apporte rien au livre et je me suis demandé pourquoi une telle insistance sur un détail de langage insignifiant.
Jonathan34
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le 26 juil. 2013

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Jonathan34

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