Anatomie d’un crime d’Elizabeth George, présentationJoel Campbell, 11 ans, est dans un bus accompagné de sa soeur, son frère et sa grand-mère. Les enfants pensent qu’ils vont partir pour la Jamaïque. Mais la grand-mère les laisse chez leur tante, célibataire. Cette dernière se trouve donc confrontée à une ado en passe de mal tourner, un petit garçon ayant des soucis psychologiques et Joel.Le père des enfants est décédé et leur mère internée.Chacun des enfants va subir le pire. De par leur passé, ils se renferment mais sont solidaires car la famille compte avant tout.La tante des enfants sera submergée par les soucis qui arrivent. Elle essaiera de les aider mais cela ne sera pas facile.Un meurtre sera commis et quand cela implique l’épouse de Linley, gradé de Scotland Yard, la foudre s’abat.Avis Anatomie d’un crime d’Elizabeth GeorgeL’étude de la société londonienne selon Elizabeth GeorgeLes mauvais quartiers de Londres où circulent la drogue, le sexe, le commerce illicite, les bagarres. Le manque d’argent sont extrêmement présents.Mais malgré tout, certains veulent s’en sortir en étudiant, d’autres en essayant de réaliser leurs rêves (cumulant études et travail).Vies sordides pour certains.La violence au quotidien, la peur, pour essayer de protéger sa famille.Comment de jeunes enfants qui ont été soumis au pire peuvent essayer de s’en sortir malgré les efforts qu’ils peuvent faire, malgré l’aide de personnes qui s’intéressent à eux ?Mais les dés ne sont-ils pas pipés dès le départ ?Que cela se passe en Angleterre ou ailleurs, je pense que cela se passe de la même façon dans les quartiers défavorisés.Est-ce que parce que l’on est né du mauvais côté de la barrière ? Je ne le pense pas. Certains fréquentations font que tout bascule très rapidement et que l’on ne peut pas se défendre même si l’on est en partie innocent.Comme d’habitude, une belle étude de la société contemporaine avec ses travers. On en redemande.Edit du 7 juillet 2023Elizabeth George nous offre un magnifique roman centré sur ces trois enfants et leur tante. Quand on lit la série du début à la fin, on comprend mieux les tenants et aboutissants. Anatomie d’un crime est un très bon titre car il dissèque parfaitement les personnages et est une formidable étude de personnes, d’enfants qui commettent un acte qui va changer leur vie profondément. Pourtant avec cette étude, notamment de Joel, le lecteur pense que le pire ne peut pas arriver. J’ai été bouleversée par ce garçon, par son petit frère Toby et leur soeur Vanessa. Ils ont réagi différemment à la mort de leur père, à l’hospitalisation dans un hôpital psychiatrique de leur mère.Vanessa, jeune adolescente, par son comportement, se rebelle. Mais elle est incapable d’expliquer la colère qui la ronge. Comme de nombreux jeunes, elle veut tout tout de suite, que ce soit la drogue, l’argent, le sexe. Elle vend son corps pour quelques grammes de drogue, pour un peu d’alcool. Elle fréquente les mauvais garçons. Elzabeth George assène les vérités sur les comportements des uns et des autres. Toby est dans son monde. Il souffre de graves problèmes psychologiques mais personne ne veut qu’il passe d’examens afin de pouvoir l’aider au mieux dans sa vie future. Toujours cette peur des services sociaux qui pourraient détruire le peu qui reste de cette famille. Joel, quant à lui, est un garçon avec un énorme poids sur les épaules. Il souhaite retrouver sa soeur telle qu’il l’a connue lorsqu’elle était gamine. Il a pris en charge son petit frère. Il ne demande rien, essaie de s’en sortir seul. Il ne fait pas confiance aux gens et ne veut pas se confier sur les éléments de son passé. Il ne fait pas forcément confiance aux adultes. Joel évite tout ce qui pourrait lui apporter des ennuis, comme les gangs, la drogue. Mais ce n’est pas facile de tout éviter. Et Joel se fait battre comme plâtre. Il trouvera dans l’écriture un moyen de s’échapper, de s’évader. Son passé fait qu’il a peu confiance en lui. Il veut avant tout protéger les siens et il prendra les mauvaises décisions. A 12 ans, il sait qu’il ne doit pas balancer car les siens en souffriront. Que dire également de leur tante, qui se retrouve avec les 3 enfants de son frère. Elle va très souvent se voiler la face. Mais on ne sépare pas une famille.Les réseaux sociaux n’étaient pas encore présents. Les téléphones portables n’en étaient qu’à leurs débuts. Le lecteur peut se rendre compte que rien ne change, en définitive. Ce sont des questions de pouvoir détenu par certains, par ceux qui sont les plus forts, pour le moment. Les personnes de couleur sont toujours mal vues, surtout les jeunes. On leur prête très vite de mauvaises intentions. Quand on est pris la main dans le filet, certains préfèrent ne rien dire et écoper de la peine entière. Une question d’honnêteté ? Plutôt un choix pour que cela ne se retourne pas contre la famille.C’est donc le meurtre d’Helen Linley avec un autre point de vue.J’ai lu ce roman en 2009, soit il y a 14 ans, et je ne me rappelais absolument rien. C’est un véritable coup de coeur.

Angélita
10
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le 8 juil. 2023

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