Présenté comme un polar photographique, ANIMALS se nourrit du réel pour le dépasser, construisant alors une fiction primitive autour de la prostitution. Pornographique mais empathique, surtout pas moral mais respectueux, l'ouvrage de KEN TOSA porte un regard trouble et troublant sur le commerce du sexe. Le cadre expose un point de vue furtif soudain capturé qui brouille le regard, mêle les chairs, les peaux, les étoffes moulantes et les nylons déchirés, gris aux densités diffuses magnifiés par le grain. Composé de plus de 200 pages, ANIMALS trouve sa puissance dans cette densité, offrant au lecteur un récit sans paroles mais loin d'être muet.