Fiche technique

Auteur :

Jean-Marc Manach
Genre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : Langue d'origine : FrançaisParution France : 20 avril 2012

Résumé : Enquête sur les marchands d'armes de surveillance numérique. Avant de contribuer à libérer la Libye, la France avait aussi vendu à Kadhafi un système de surveillance de l'Internet, à l'échelle de toute la nation libyenne, qui a servi à espionner plusieurs figures historiques de l'opposition démocratique, y compris à l'étranger, mais également à incarcérer et torturer blogueurs et internautes vivant en Libye. Sur place, la livraison de ce matériel avait été négociée par le sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, en relation avec Claude Guéant, Brice Hortefeux et Nicolas Sarkozy. Et tandis que ce dernier déclarait la guerre à Kadhafi, ces systèmes tournaient à plein régime. Amesys affirme que ce "produit" a été imaginé pour "chasser le pédophile, le terroriste, le narcotrafiquant". Or, son "client", celui qui lui a réclamé ce "produit", celui qui donnait des ordres aux employés d'Amesys envoyés à Tripoli pour former les espions libyens, était recherché par Interpol, pour "terrorisme (et) crime contre l'humanité". Abdallah Senoussi, chef des services de renseignement de Kadhafi, avait en effet été condamné à la prison à perpétuité pour son implication dans l'attentat du DC-10 de l'UTA (170 morts, dont 54 Français) par la Justice... française. Le nom de code de ce projet qui a depuis permis à la dictature libyenne d'incarcérer, et torturer, plusieurs autres intellectuels et internautes ? Candy... comme bonbon, en anglais. A la manière d'un mauvais polar, les autres contrats négociés par Amesys portent tous, et eux aussi, un nom de code inspiré de célèbres marques de friandises : "Finger" pour le Qatar (sa capitale s'appelle... Doha), "Pop Corn" pour le Maroc, "Miko" au Kazakhstan, "Kinder" en Arabie Saoudite, "Oasis" à Dubai, "Crocodile" au Gabon. Aussi incongru ou choquant que cela puisse paraître...