1. Margaret Mitchell, jeune femme de 26 ans, contrainte de rester chez elle suite à des problèmes de santé, s’ennuie ferme. C’est alors que son mari lui suggère d’écrire un roman pour occuper son temps. C’est le meilleur conseil qu’il aurait pu lui faire puisque le résultat de ce travail d’écriture long de dix ans, est Autant en emporte le vent, œuvre magistrale qui a connu un succès immédiat dès sa sortie, a reçu le prix Pulitzer et a été adapté au cinéma par Victor Fleming.


Je n’ai qu’un seul regret, ne pas l’avoir lu plus tôt. Étrangement, c’est un roman qui m’intimidait du fait de son grand nombre de pages et de son thème historique tourné vers la guerre de Sécession. Non pas que je n’apprécie pas les romans historiques de cette époque, mais j’étais convaincue qu’il serait rempli de trop de digressions politiques et d’éruditions techniques, seulement accessibles aux puristes. J’ai été agréablement surprise de tomber sur un roman hyper passionnant, foisonnant, très documenté et pas du tout ennuyeux. Ce n’est pas passé loin du coup de cœur. Seuls quelques petites longueurs et le caractère de Scarlett m’ont un peu dérangé.


Si vous voulez en savoir plus sur la guerre de Sécession, c’est certainement LE LIVRE qu’il vous faut. En effet les événements qui ont amené à cette guerre, le conflit en lui même, l’après conflit avec la reconstruction sont des éléments très bien intégrés dans cette fresque historique. Margaret Mitchell réussit à retransmettre le climat de l’époque. Le tout est bien entendu romanesque et très certainement simplifié pour éviter que le récit soit trop pesant.


C’est également un roman qui nous permet de comprendre les tenants et les aboutissants de ceux qui, d’un côté étaient pour l’esclavagisme et de l’autre côté contre. Et les « bons et les méchants » ne sont peut être pas là où on le pense. Autant en emporte le vent a souvent été catalogué comme une œuvre raciste. En effet, la population noire est dépeinte de façon assez méprisante mais il faut replacer justement le roman dans le contexte historique. C’est malheureusement ainsi qu’ils étaient perçus et traités par une partie des blancs de la seconde moitié du XIXème siècle. Cela ne fait que refléter les mentalités de l’époque bien que cela puisse paraître choquant à la nôtre.


Le point fort d’Autant en emporte le vent réside dans cette myriade de personnages aux caractères tous aussi différents les uns que les autres. J’aime quand un auteur prend le temps de bien installer les personnages, de développer leurs psychologies. Ça me donne le sentiment de me mettre à leur place, de partager avec eux leur souffrance, leur espoir, leur bonheur.


J’ai détesté le caractère du personnage principal, Scarlet O’Hara bien que j’ai apprécié le traitement de son évolution, fait par l’auteur, au fil de ses expériences. C’est une jeune fille fougueuse, jalouse, excentrique, qui n’éprouve pas de compassion pour autrui. Elle est imbue de sa personne, calculatrice, manipulatrice, opportuniste, aguicheuse, vénale. Elle s’affirme au fur et à mesure et devient une femme qui veut être indépendante, se libérer du joug masculin, être une femme d’affaire. Elle ne possède pas de fibre maternelle. Toutefois malgré ses nombreux défauts, c’est une femme combative, forte, débrouillarde. Sans cesse tiraillée entre les hommes tout le long du récit, elle finira par passer à côté du bonheur. Scarlet est une protagoniste que l’on aime détester: elle est tellement caractérielle et charismatique! Et ça fait du bien de voir une héroïne qui n’est pas niaise et qui n’existe pas qu’au travers les hommes.


Le personnage que j’ai le plus apprécié est Rhett Butler. Cela m’arrive rarement, mais j’ai été vraiment subjuguée par ce personnage très complexe. Ily a une certaine dualité dans son caractère: au premier abord il apparaît comme un opportuniste, un ambitieux, un égoïste mais au contact de Scarlet, on s’aperçoit qu’il cache un part de bonté, de délicatesse et prévenance. C’est un homme très charismatique, qui ne laisse pas indifférent. J’ai aimé sa relation amour/ haine avec Scarlet. J’ai eu beaucoup de mal à quitter ce personnage pour tout vous dire.


Les autres personnages que l’on suit au fil des pages sont tout autant intéressants comme Mélanie Wilkes (la douce), Mama (la gouvernante), Ashley (le grand amour de Scarlet) mais je ne m’étendrai pas plus de peur que la chronique soit encore plus longue que ce qu’elle est maintenant…


Jetez vous sur Autant en emporte le vent, si ce n’est pas déjà fait! Plongez vous dans ce roman passionnant et envoûtant! Il vous fera voyager sur les terres de la Géorgie, dans les plantations du coton où vous serez bercé par le chant des esclaves. Vous serez projeté dans le conflit opposant l’Union aux confédérés, vous vivrez la guerre comme tous les personnages. Partagez le quotidien des héros, leur bonheur, leur difficulté, leur souffrance et surtout suivez Scarlet dans ses amours impossibles!

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le 10 juil. 2017

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