Quelques amis miens aiment l'œuvre de Lalie Walker. Je ne la connaissais que de nom jusqu'à ce que j'aie vent des soucis que lui causaient quelques vils fripiers à propos de son livre intitulé « Aux malheurs des dames ». En effet, à partir d'un titre aux couleurs de Zola, Lalie eut l'audace de situer son intrigue policière dans l'enceinte d'un des lieux les plus réputés de Montmartre en matière de tissus et étoffes. Là, quelques commerçants se sentirent atteints dans leur honneur et décidèrent d'intenter un procès à l'auteur arguant que l'œuvre portait atteinte à l'image de leur cher marché. Même l'évêché et la mairie n'osèrent s'attaquer à l'œuvre d'un père Hugo à cause d'une cathédrale parisienne, alors quoi ? Que penser de tant de bêtises ? Rien si ce n'est que pour une fois la justice de ce pays ne s'est pas rangée du côté de l'argent et a débouté les plaignants. Elle n'est pas seule à subir de telles attaques. Il n'est qu'à regarder les si peu dignes héritiers d'un dessinateur célèbre qui n'ont de cesse d'attaquer des auteurs qui n'ont pour seul but que de rendre hommage à l'œuvre immense de leur ancêtre. Alors, quand c'est ainsi, par principe, j'acquiers des ouvrages, car il est inacceptable qu'on fasse taire des auteurs pour d'aussi viles fins.

L'ouvrage acquis, il me fallut donc le lire. Et là, je découvris un polar de bonne facture, mais trop classique à mon goût avec des gentils gentils et de méchants méchants. L'intrigue est limpide et pourtant j'ai le sentiment que l'auteur est un ton en dessous de ce qu'elle aurait pu faire de cette histoire. Une fin qu'on pourrait qualifier de hâtive conclut ce roman sans qu'il ne me laisse de souvenir impérissable. Un auteur nous dit jadis qu'il est de grandes œuvres qui nous ennuient profondément et des œuvres plus légères qui nous distraient agréablement. Ce roman que je qualifierai de gare ou de plage selon la saison ou la latitude relève plutôt de la seconde catégorie.

Deux femmes travaillant pour la famille Michel sont enlevées et séquestrées par un fou dangereux. On découvre qu'il a l'intention de les faire participer à un événement, mais lequel ? Pendant ce temps, l'établissement des frères Michel fait l'objet d'évacuations à cause d'odeurs de brulé qui pourraient laisser penser à un départ de feu. L'enlèvement de leur personnel est consécutif à l'accrochage de poupées vaudou dans les bureaux. La police s'avère impuissante à résoudre l'énigme et nous suivrons un jeune policier pathétique et névrosé qui va essayer de remonter la piste criminelle.

Cette piste, c'est Rebecca, une sociologue désœuvrée, qui va la remonter. Curieuse, elle n'hésite pas à se faire passer pour une vendeuse du marché pour peu à peu infiltrer ce milieu qui l'intéresse dans le cadre de sa profession. Mais elle est aussi une fouille-merde de première, car elle va se lancer dans cette enquête alors que pompiers et policiers tenteront par tous les moyens de l'en écarter. Cette enquête, ce milieu où de multiples pistes s'envisagent raviront sans doute les voyageurs et les vacanciers. Pour ma part, cela m'a semblé bien fade, même si la cause première m'inciterait toujours à acheter ce livre par soutien à un auteur qu'on veut faire taire.
Bobkill
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le 30 avr. 2011

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