Bios
7
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livre de Robert Charles Wilson (1999)

ISIS, planète lointaine, est un véritable jardin d'Eden, soeur jumelle de la Terre prête à la colonisation. Hélas, le moindre organisme microscopique est fatal à l'homme, la faute à une évolution plus longue et plus rude. Une fuite dans votre combinaison stérile et une version accélérée et nourrie aux hormones d'Ebola vous transforme en purée noirâtre en moins de deux heures. Mais face au formidable vivier pharmaceutique que représente cet écosystème totalement nouveau, les grandes puissances néo-féodales qui gouvernent la Terre dans ce futur pas si lointain ont malgré tout entrepris d'installer une base humaine à la surface de la planète.

Si les grandes lignes du contexte (nouvelle organisation sociale de l'Humanité, la planète mortelle, les enjeux) sont très rapidement tracées pour laisser la place aux protagonistes, R. C. Wilson est très adroit pour distiller au fil du roman une foule de détails sur ce futur lointain, dystopique, évitant ainsi de submerger le lecteur dès le début. Intéressant, il n'en demeure pas moins très classique (ultracapitalisme ayant dérivé par bio-ingénierie vers un système de castes néo-féodales).

Comme à son habitude, son talent se révèle dans la description des psychologies et interactions de ses différents héros. L'héroïne principale, clone bricolée et bardée de technologies pour survivre sur ISIS sans les lourdes combinaisons stériles qui sont le lot des autres chercheurs, mène un combat sur deux fronts : la planète, et ses sentiments tous neufs, apparus à la suite d'un sabotage de ses régulateurs d'humeur implantés. En parallèle, les habitants des stations font leur possible pour préserver toute contamination, alors que visiblement la planète s'adapte et tente une percée dans les barrières stériles.

Un peu (trop) rapide, mais prenant du début à la fin, B.I.O.S. est une plongée dans une hard-SF à laquelle Wilson ne nous a pas habitué, à la croisée d'Arthur. C. Clarke et Greg Bear. Beaucoup de choses intéressantes, des personnages avec de la matière, un aspect biologique glaçant... Hélas, tout est traité un peu trop vite. On aurait bien aimé 150 pages de plus, voire une suite ! Mais on ne boudera pas son plaisir.

Et si comme pour moi, les virus et autres bactéries virulents et/ou mortels vous donnent des sueurs froides, vous serez bons pour un petit paquet de frissons à la lecture de certaines descriptions.
ToitagL
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le 2 janv. 2014

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ToitagL

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