Une impréssion de jamais vu.

Recommandé par des amis, je ne connaissais absolument pas cet auteur et je dois bien avouer que je n'ai pas été déçu de cette découverte. Le livre répond à toutes les attentes que l'on puisse avoir de ce genre de romans !

Le récit en lui même tout d'abord. Cette idée d'hallucinations collectives demeure un mystère jusqu'à la fin du roman, le suspens est omniprésent. L'intrigue est très bien goupillée et nous tient en haleine tout au long de la lecture. L'auteur réussi à maintenir un questionnement permanent sur l'origine de ce syndrome grâce notamment à différentes scènes d'hallucinations ressenties par la population (dont la pertinence est inégale) et à un protagoniste bien torturé.
Là où c'est intéressant, c'est que C.G ne s'est pas limité à écrire un simple livre rempli d'actions et de rebondissements, il y a aussi ajouté une amorce de réflexions que pouvait amener les différents thèmes abordés dans le roman et notamment, notre rapport au réel. Ce n'est pas sans raison que John Macbeth est psychiatre et pas docteur en neuroscience, le psychiatre peut s'apparenter à une profession au carrefour des matières, la sociologie, la philosophie, la medecine et la psychologie (ici cognitive). L'entretien entre John Macbeth et Deborah Canning illustre cette réflexion, en effleurant habilement Cogito Ergo sum.
Ce qui fait que nous attendons la fin avec impatience et encore une fois c'est un pari réussi car celle-ci est très bien amenée, le parti pris de l'écrivain est excellemment mis en forme.

Oui mais. Oui mais le livre est malheureusement ponctué de longueurs, avec de brèves histoires parallèles qui ponctuent ou polluent parfois le récit, je pense notamment à celle du réalisateur Jack Hudson, qui n'apporte absolument rien à l'intrigue ou à la compréhension du syndrôme hallucinatoire. En outre, la première partie du roman m'a semblé quelque peu molle, on insiste pas mal sur la présidente Yates des états unis sans que finalement ça ait une réelle utilité par la suite.
Là où c'est préjudiciable c'est que l'effet rendu, retranscrit un besoin de remplir des vides laissés par une écriture peut-être trop passionnée...

Malgré tout une fois rentré dans l'intrigue, on pardonne assez facilement les défauts de ce livre qui n'entravent absolument pas la bonne appréciation de ce bon roman !