Je ne suis pas familière de Stefan Sweig, il s'agit en réalité du premier ouvrage que je lis de cet auteur. Et je n'ai pas été déçue !
Nous sommes aux côtés d'un coureur de jupons en manque de compagnie durant ses vacances, et qui tombe sur une nouvelle proie. Ni une, ni deux, nous voilà emportés dans une tentative de séduction de cette femme semblant froide et baissant sa garde envers son enfant uniquement... Enfant, qui, vous l'aurez bien compris deviendra un pion important pour notre charmeur qui décidera de passer par lui pour séduire sa mère.
Si au premier coup d'œil cette histoire semble concerner le jeu de séduction entre deux adultes, nous remarquons à partir d'une trentaine de pages que le réel personnage principal est l'enfant.
Ce jeu de drague se passe tout d'abord à travers l'enfant, la personne heurtée est l'enfant, la personne manipulée est l'enfant, et celle sur qui la fin entière sera centrée reste l'enfant.
Finalement, nous sommes dans un récit où cet enfant découvre pour la première fois les cruautés de la vie, et surtout la difficulté de la vie d'adulte qu'il semble pourtant tant enviée durant les trois quart de la nouvelle.
Les personnages sont profonds, bien que facilement cernables. Cela rend les émotions changeantes de l'enfant facilement interprétables, et ajoute une ironie au fait que les adultes soient parfaitement hermétiques aux pensées instables du petit garçon.
L'écriture est particulièrement fluide, assez froide et impersonnelle, collant parfaitement au thème. Mais sera-t-il le cas dans d'autres nouvelles ? Je suis assez dubitative sur la capacité d'adaptation de cette plume.
J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle, tout autant la partie relativement frivole du début concernant la séduction entre les deux adultes que celle concentrée sur l'enfant en détresse psychologique et en besoin désespéré d'attention.
À lire impérativement.