Dans le futur, l’homme et la machine ont fusionné de bien des manières. Pas par passion ni par curiosité, mais pour la survie. Cowboy était un pilote durant la guerre. Maintenant, il conduit un panzer directement avec son cerveau et ses yeux perçoivent bien plus que le spectre visible. Sarah n’a presque rien et est prête à tout pour sa survie ainsi que celle de son frère. Pour cela, elle utilise un atout mortel caché tout au fond de sa gorge.
Walter Jon Williams est un écrivain de science-fiction et son premier roman suit de près l’œuvre à l’origine du cyberpunk, Neuromancien du célèbre William Gibson.
Câblé, paru en 1986, reprend tous les canons du genre. Les héros, en plus d’être des cyborgs, sont rebelles et désespérés. Ils se battent contre un système forcément corrompu et tout puissant pour essayer de s’aménager un tout petit îlot de bonheur, en sachant que cette quête est perdue d’avance.
Ce roman se concentre particulièrement sur le pilotage et les affrontements de véhicules. Bien que ce ne soit jamais très technique (il n’y a aucune description claire du panzer), le lecteur est écrasé par les accélérations et surveille les écrans radars avec le héros. Il tremblera également à chaque sortie hors de ce monstre de la route, car le pilote n’est plus protégé par la carlingue blindée. L’ambiance est franchement réussie.
L’atmosphère est froide à souhait, glauque (Sarah a une vie très dure), mais prenante. Le rythme dynamique maintient le lecteur en haleine, et l’on se surprend à regretter la ligne d’arrivée de cette course folle. En effet, Câblé est un roman court qui aurait gagné à être étoffé. Plusieurs idées (les bas-fonds, le désert, les Orbitaux ou la matrice, par exemple) ne sont, à mon sens et à mon goût, pas assez développées. Cette histoire reste cependant délicieuse pour tout amateur de cyberpunk et mériterait une adaptation cinématographique afin d’en rendre tout le grandiose.