En mai 2012, Sebastian Von Wreden a râté ses examens. Il assiste à un match de foot et se fait agresser. Sa mère, déléguée du gouvernement fédéral à l’écologie, l’a élevée seule et décide de l’envoyer chez sa grand-mère pendant six semaines. Entre les deux femmes, les rapports ne sont pas au beau fixe.


La grand-mère distille chaque jour des photos pour Sebastian. Elle décide de se confier sur l’histoire de sa vie avant de mourir.


Ne partir avec aucun à priori, soit l’Allemand, c’est le mal. Tous, bien qu’investis d’une mission, obéissaient aux ordres et n’étaient pas forcément d’accord avec la politique d’Hitler. C’est donc l’histoire d’amour entre un Allemand et une jeune Résistante qui doit lui soutirer des informations. Une histoire d’amour pleine de rebondissements car l’amour n’est jamais facile selon les personnalités, le contexte.
Lui tombe très vite amoureux et ne peut pas se passer de Marianne. L’auteur nous le démontre rapidement. D’ailleurs, il ne sait pas se comporter face à elle. Il en oublie même ses bonnes manières. Mais Allemand, il reste toujours sur le qui-vive. Pour ne rien gâcher, l’auteur nous le décrit comme extrêmement beau, attirant. Le lecteur l’imagine aisément. Maximilian est très bavard, mais sur le sujet intéressant pour Marianne, il ne dit rien. Il semble sûr de lui mais ce n’est pas le cas. Il est terre à terre, a peu confiance en lui, peut se mettre en colère très rapidement, comme être doux comme un agneau. Et même s’il apprend l’art de l’amour à Marianne, il souhaite tout savoir sur elle car il est indécis, ne veut pas être humilié à nouveau, veut avoir un endroit où il sera accepté tel qu’il est et c’est ce qu’il recherche auprès d’elle.
Marianne, quant à elle, se sent abandonnée par les siens. Elle attend des signes car les ordres, elle les connaît. Avec Marianne, Nini, on se rend compte que ces jeunes femmes sont partagées entre plusieurs sentiments. Aider leur pays coûte que coûte, ne pas passer pour des filles faciles, passées à l’ennemi, malgré les regards des Français, mais il faut bien vivre, manger et les petits cadeaux faits alimentent un quotidien constitué de privations constantes. Alors doit-on les juger ? Non ! Elles ont besoin d’être soudées, de se procurer de l’affection, de s’entraider. Marianne est moins exubérante que Maximilian même si elle n’en pense pas moins, même si elle trouve qu’ils ont de nombreux points communs, mais elle est obligée de ne pas s’épancher, de refouler les sentiments qu’elle ressent de plus en plus pour lui. Au désespoir, elle doit accomplir sa mission. Et puis, elle est sûre qu’il n’y aura aucun avenir après la guerre qui est sur le point de finir. L’Allemagne semble en déroute et la France attend d’être libérée. Le passé lointain et proche est également tenace. Marianne ne se laisse pas faire, elle a le sens de la répartie. Malgré la peur, elle passe outre.
L’auteur met des mots justes sur les sentiments, sur ce qui peut paraître improbable, sur Paris en attente d’être libérée, sur la vie qui doit continuer malgré tout et même après la libération du côté allemand et du côté français. Tout doit être reconstruit. Outre le matériel, ce sont aussi les familles, les êtres humains. Il n’y a aucune leçon donnée. L’auteur nous fait aimer ses personnages, ils sont vivants, je n’ai eu aucune peine à les imaginer, tout comme les situations. Comme dans tout bon roman, rien n’est facile, le lecteur vit avec eux, prend part à l’histoire. La plume est vive. Toutefois, j’ai été déstabilisée, à un moment donné, devant revenir en arrière car je pense qu’une partie n’aurait pas dû se trouver à cet endroit-là. L’humour, malgré la situation, est également présent, surtout lorsque Nini juge Marianne et également lors de la rencontre entre les deux jeunes gens. Le style est entraînant avec la vie parisienne de nuit, où tout le monde se côtoie, les occupants et les assiégés.
Ce qui ne nous tue pas… est la belle histoire entre Marianne et Maximilian.
Angélita
9
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le 25 nov. 2015

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Angélita

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