Pour les adeptes de jeune de fille à fort caractère...

Ma nièce âgée de bientôt onze ans m’a offert pour mon anniversaire le roman intitulé Claudine de Lyon. Il s’agissait d’un ouvrage qu’elle avait pris beaucoup de plaisir à lire. Elle avait envie de me le faire découvrir. Edité chez Flammarion jeunesse, ce livre se compose d’un peu moins de deux cents pages. Cette histoire est écrite par Marie-Christine Helgerson que je découvre à l’occasion de cette lecture. Lyonnaise de naissance, elle vit depuis plus de cinquante ans aux États-Unis. Avant d’entrer pleinement dans ma critique, je voulais préciser que je trouve très réussi le portrait de l’héroïne dessinée par Daphné Collignon qui habite la couverture.

La quatrième de couverture nous présente les enjeux avec les mots suivants : « Claudine a onze ans, elle travaille dix heures par jour dans l’atelier de son père, à tisser de la soie. Cette vie épuise la petite fille qui tombe gravement malade. Pour guérir, elle part à la campagne. Claudine veut retrouver la santé, elle n’a aucune envie de retourner à Lyon pour travailler. Ce qu’elle désire par-dessus tout, c’est aller à l’école et réaliser son rêve : savoir lire, écrire et surtout dessiner. »
L’histoire est avant tout une immersion dans l’univers des canuts. Ils s’agissaient d’ouvriers tisserands de la soie. Ils se trouvaient majoritairement dans le quartier de la Croix Rousse à Lyon. Ils font partie de l’Histoire de la ville et bon nombre de lieux, de plaques, de statues leur sont consacrés dans la capitale des Gaule. Le travail de documentation effectué par l’auteure à leur propos est remarquable. La précision des termes, la description des actes, l’originalité du langage ou encore la rigueur des lieux offrent un voyage dans le temps et dans l’espace qui m’a immédiatement envouté. 
Au-delà de sa richesse documentaire, le livre s’appuie sur une héroïne remarquable. Claudine est une jeune fille de onze ans. Cela ne l’empêche pas d’avoir une forte personnalité et nous emmenait immédiatement dans les pas de son destin. Sa force, sa persévérance, son courage forcent l’admiration. Ses difficultés et ses souffrances éveillent notre empathie et nous touchent profondément. Ses rêves nous parlent et rendent la lecture passionnante. Bref, Claudine est une enfant qui ne laisse pas indifférent !
Les premières pages décrivent Claudine dans son univers sociale et dans sa structure familiale. Le fait qu’elle soit ouvrière à son âge, qu’elle travaille un grand nombre d’heures quotidiennement, que son père soit particulièrement dur avec elle génère une atmosphère rude. Claudine est malade. La seule inquiétude née de cette situation pour ses parents est le fait qu’elle ne pourra pas effectuer les tâches de tisserand qui lui sont octroyé. Son « exil » chez son oncle et sa tante pour se soigner va marquer une révolution dans sa vie. Un nouveau monde s’ouvre à elle : celui de la découverte. Claudine va se trouver un but, va rêver de changement. C’est cette quête d’évolution que nous conte l’auteure.
La trame se construit autour de la soif d’éducation de Claudine qui s’oppose à la vision de son père. Ce dernier la voit uniquement comme une ouvrière utile. Il n’envisage pas que sa fille soit libre d’envisager autre chose dans sa vie. La quête de liberté de l’héroïne est captivante. De nombreux événements vont participer à ses rêves d’émancipation. L’auteur arrive à intégrer des moments historiques dans sa fiction avec réussite. La lecture est dense et ne souffre d’aucun temps mort. J’ai trouvé vraiment la lecture passionnante et agrémentée d’un vrai suspense. 
Pour conclure, j’ai pris énormément de plaisir à lire *Claudine de Lyon*. L’histoire est vraiment prenante. L’immersion à Lyon au milieu des Canuts est très réussie et offre ainsi une lecture dépaysante. Mon plaisir est tel que j’ai envie de m’intéresser à la bibliographie de l’auteure. Mais cela est une autre histoire…