J'ai encore beaucoup de mal avec certains critiques de cinéma qui voient des signes partout, et qui recoupent honteusement différentes choses qu'ils peuvent observer dans les œuvres des cinéastes. Souvent ils prêtent des intentions ridicules qui semblent tout à fait improbables, stigmatisant une création ou l'ensemble d'une œuvre.

Stéphane Bouquet est un peu du même acabit par moments dans son petit livre Clint Fucking Eastwood : il semble rassembler les diverses observations qui ont été faites sur le cinéaste, concernant ses débuts sinon controversés disons difficiles, avec Dirty Harry notamment, pour tenter d'en expliquer le parcours de façon "accessible". Mais on peut lui excuser cette habitude, au regard du portrait relativement drôle et certainement passionné qu'il dresse d'Eastwood.

Assez loin finalement de toutes les théories fumeuses et obscures servant le mythe Eastwoodien, l'auteur cherche à apposer un regard simple emprunt de tendresse sur un cinéaste devenu un mythe malgré quelques (grosses) erreurs de parcours, et grâce à la création méticuleuse d'une figure charismatique et emblématique devant et derrière la caméra. Je parle de tendresse ici, mais soyons honnêtes, Eastwood en prend plein la gueule. De son rapport à la taille si importante du sexe masculin à ses tentatives de redressement de parcours (le terriblement niais -à mon goût- Gran Torino), Eastwood a en effet montré, au gré de ses réalisations, certaines obsessions qui laissent un goût de déjà vu à chaque nouvelle sortie.
Mais on lui pardonne, il y a quelques perles, et puis comme le résume Stéphane Bouquet en 4eme, il faut bien que le public puisse encore se retrouver dans une icône incarnant virilité, exotisme tout de même (l'éternel irlandais Frank / Robert Eastwood), progrès aussi (si, si ! Pensez à Sur la route de Madison), figure d'un revenant du Wild West, et beau gosse transgénérationnel.

C'est un joli coup réalisé par l'ex-critique des Cahiers du cinéma, curieusement édité chez Capricci. Pour les novices d'Eastwood comme moi, c'est très agréable de découvrir un ouvrage honnête qui ne lèche pas les pompes de son sujet.
Hexode
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le 15 janv. 2012

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