Ma mère m’a offert ce bouquin pour mon anniversaire, soit elle me trouve gras, soit elle pense que ma consommation de charcuterie est excessive. Je l’ai lu pour lui faire plaisir, car en temps normal, je ne lis que des œuvres de gens morts depuis plus de cinquante ans.
Je l’ai lu pendant un séjour en Sardaigne, et le début me faisait oublier la chaleur et la mer limpide tant il était prenant. Allongé sur un transat, je découvrais les subtilités intéressantes des suidés, à commencer par leurs exodes forcés puis leur « domestication ».
Les sangliers, babiroussas, phacochères, potamochères et hylochères ont attiré ma sympathie, transmise par la plume agréable et plaisantine d’Orsenna. Exhaustif, le bon Erik s’amuse à nous parler biologie, charcuterie, élevage, génétique et immunologie, entre autres. Même si les sujets sont hétéroclites, le savoir-faire littéraire de l’Académicien est suffisamment enjolivé pour que l’on ne tombe pas dans l’ennui.
Puis le cochon est abandonné, et on évoque les moustiques, les chauves-souris, les micro-organismes, les canards et les pangolins. Et là, la redondance frappe, et je me surprends plusieurs fois à décrocher pour aller piquer une tête à la piscine ou frimer en allant discuter en italien avec le maître-nageur. C’est toujours intéressant mais moins captivant.
Puis Orsenna parle de la Bretagne, donc il devient dithyrambique et péniblement prolixe, comme chaque personne qui parle de la Bretagne. Est-ce qu’un jour un Breton saura parler de sa région sans casser les couilles à rabâcher sans cesse qu’il vient du pays du beurre salé ? Ajoutez à cela d’innombrables rapports statistiques sur les sujets cités plus haut (élevage, immunologie, etc.) et vous me perdez définitivement. Pas ma tasse de thé.
Quelques anecdotes pertinentes toutefois, notamment sur les démons mercantiles qui se sont emparés de l’appellation du jambon de Bayonne et sur celui d’Aoste, que j’aime encore ressortir, puis une plume toujours marrante, sauf quand ça lustre outrageusement la Bretagne.