Roman ou recueils de nouvelles ? Pour le coup, on peut se perdre entre les deux notions. Coeurs perdus en Atlantide étant en effet une oeuvre assez unique dans la carriére de Stephen King...


Car si, dans les faits, il s'agit d'un recueil composé de 2 romans court et de 3 nouvelles, elles ont toutes un but similaire, et présentent également des personnages récurrents, dont celui de Carol Gerber qui sert plus ou moins de fil rouge. Revenons donc sur ces histoires :


01 - Crapules de bas étage en manteau jaune


Bobby Garfield est encore un enfant, il va seulement sur ses 11 ans. Il est trés ami avec Carol Gerber et Sully-John. Vivant seul avec une mére qui peine à gagner sa vie et qui accuse son pére de l'avoir laissé avec presque rien, il va faire la connaissance d'un vieil homme qui s'installe dans l'appartement au dessus de chez lui : Ted Brautigan. Celui-ci est persuadé d'être poursuive par des sales types qu'ils nomment "Les crapules de bas étage". Et avec ce texte de plus de 300 pages, King nous dépeint une amitié profonde mais peu ordinaire entre ce Bobby et Ted. Une amitié trés touchante qui signe aussi la fin d'un âge et le passage à un autre pour Bobby. Et, plus étonnant, cette histoire posséde un lien assez fort avec La Tour Sombre, puisqu'on y retrouvera le personnage de Ted. Une jolie histoire qui débute bien ce recueil sur les années 60.


02 - Chasse-coeurs en Atlantide


En 1966, Pete Riley est à l'université du Maine. Et comme tout les autres éléves, il va se laisser prendre à un jeu de carte nommé le Chasse-Coeur. Au passage, il croise une certaine Carol Gerber et en tombe amoureux. Le tout pendant une période qui verra le peuple se divisé, pour ou contre la guerre au Viet Nam...


Si les premiéres pages de ce court roman d'un peu moins de 200 pages ne m'emballait pas, j'ai fini par tomber totalement sous le charme de cette histoire. Elle comporte forcément quelques liens avec la précédente et laisse ressortir tout ce que King pense de cette époque. Une époque qui semble lui manquer, tout autant qu'il en regrette certains aspects. Une histoire vraiment touchante, vraiment belle, sans aucun élément fantastique. Une histoire qui vient du coeur, trés clairement.


03 - Willie L'aveugle


Il y a bien des années, Willie a fait partie du groupe qui a tabassé Carol Gerber. Et depuis, il regrette énormément. Maintenant, Willie est marié. Il est partie au Viet Nam et a sauvé John-Sully. Aprés cela, il n'a pas repris un métier classique. En fait, Willie, pour se repentir, fait l'aveugle, s'installe sur la cinquième avenue, et se contente de l'argent récolter par la générosité des autres...


Une nouvelle fois, la connexion avec les histoire précédentes est clair. Celle ci fait à peine une soixantaine de page mais s'avére également importante, en explorant les regrets de cet homme et ses souvenirs liés à son enfance. Pas forcément la plus marquante du livre, mais une bonne nouvelle !


04 - Pourquoi nous étions au Viet Nam


Encore une bonne pioche. Cette fois, Sully-John se rend à l'enterrement d'un de ses anciens coéquipiers lors de la guerre. Il y croise son ancien lieutenant et ils vont évoquer leurs souvenirs. L'occasion de revenir aussi sur un massacre perpétré par son unité...


Une nouvelle fois, on trouve dans cette nouvelle un ton que l'on n'a pas l'habitude de voir chez l'auteur. Et c'est plaisant de lire cette histoire, dure une nouvelle fois, mais trés bien écrite et qui fait encore de nombreux liens avec les précédentes, notamment lorsqu'il évoque, une fois de plus, les ratés d'une génération...


05 - Ainsi tombent les ombres célestes de la nuit


Bobby Garfield a bien vieilli et il retourne à Harwich. Il faut bien, Sully-John est mort et son enterrement a lieu. Sur place, il va retrouver Carol.


Si cette nouvelle sert clairement de conclusion, comme un moyen de boucler la boucle, elle est plutôt réussit malgré tout, laissant libre court aux pensées de Bobby, à ce qu'il a pu manquer, et à la vie qu'il a, qu'il aime même si elle n'est pas forcément celle qu'il voulait au départ...


Et ce qu'on retiendra de ce roman, c'est que, avec peu d'éléments fantastiques (en dehors des liens avec La Tour Sombre), King livre un de ses plus beaux romans, sur une époque (les 60's), sur les regrets qu'il nourrit vis à vis de celle ci et de sa génération, et sur des actes manqués. Une bien belle oeuvre, singuliére dans le style, mais au final, totalement "king-ienne" !

DavidRumeaux
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le 5 août 2019

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David Rumeaux

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