C’est un récit tout en nuances et en non-dits que nous propose Alain Blottière. Prix décembre 2016, Prix Jean-Giono 2016 et Prix Mottart de l’Académie française 2016, Comment Baptiste est mort raconte de l’intérieur l’indicible, le basculement vers l’horreur et la manipulation des consciences.
A travers des ellipses joliment travaillées, l’auteur raconte comment un jeune adolescent peut changer de vie, s’adapter sans en avoir tout à fait conscience à sa nouvelle condition de guerrier, naitre dans la peau d’un autre.
Un récit brutal et fort, alternant les points de vue – Yumaï discutant avec un professionnel qu’on imagine un professionnel de santé et le jeune Baptiste devenant Yumaï dans le désert, face aux privations et aux contraintes du corps et de l’esprit. Une dynamique nette portée par une écriture forte pour des personnages nuancés et complexes. Le récit de Yumaï n’est pas sans ombres et oscille souvent entre la réalité et la folie, l’acceptable et l’horreur. Des personnages d’une grande force narrative qui auraient pu pâtir d’un découpage trop manichéen mais qui gagnent en force à chaque ligne du récit. Une oeuvre singulière et intime, forte et complexe sur les conséquences de l’endoctrinement et les faces obscures du fanatisme.
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