Il m'arrive parfois d'être pris de pulsions littéraires masochistes. La lecture d'un livre de développement personnel généraliste comme celui-ci, en est un excellent exemple. Je ne sais pas ce qui est le plus affligeant avec cet ouvrage: sa lecture, ou ce que son succès commercial dit de notre société. 290 pages de "il faut être gentil avec les gens, il faut s'intéresser à eux, il ne faut pas critiquer et se plaindre sans arrêt, bref le genre de choses qu'un adulte normalement éduqué a intégré depuis longtemps à moins d'être atteint d'un syndrome type asperger. Si vous voulez lire ce livre en deux minutes, c'est possible, il suffit de lire les titres de chapitres dans le sommaire, tout le reste est inutile. Et puis comment ne pas parler de cette insupportable technique marketing de coach life qui consiste à raconter des anecdotes foireuses pour donner un argument d'autorité à son propos, " regardez ce qui arrive quand on suit ou on ne suit pas mes conseils."
Deux exemples illustrent bien cette stratégie argumentative.
Le chanteur Dave Carroll qui a écrit une chanson pour dénoncer United Airlines qui tardait à lui rembourser sa guitare abimée lors d'un vol. Vous vous rendez compte braves gens, la méchante compagnie n'a pas été assez à l'écoute de son client et son action a baissé de 10% à la sortie de la chanson. Peut importe que cette baisse est durée deux jours et qu'une semaine plus tard United Airlines était encore mieux cotée qu'auparavant...
Mais le meilleur reste tout de même la partie sur Steve Jobs. Car Steve Jobs, voyez-vous, c'est quelqu'un qui a écouté les vraies envies, les vrais besoins des gens, il n'a pas du tout crée cette envie avec des techniques marketings de génie pour vous vendre un téléphone plus cher que votre salaire mensuel avec 80% d'options dont vous ne vous servirait jamais...
En résumé, un concentré de niaiseries "positive attitude" qui vous donnent envie de torturer des bébés chats et vous rendent le régime nord-coréen comme presque sympathique.

Assurbanipal
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le 16 juin 2020

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