Il y a de belles pépites dans ce livre sur le comportement animal. Comment savoir si un ours polaire est rassasié ? Si ses crottes sont pleines de poils, il a mangé du phoque récemment. Us et coutumes des Inuits qui se mouchent dans leurs mains et se badigeonnent le visage avec leur morve, antigel naturel des plus efficace. Ainsi, de curiosité culturelle dans les milieux extrêmes, de comportements indigène ou animal, de russes paranos perdus au milieu du désert arctique, on trouve de tout et c'est assez dépaysant.
Le défi de Mike Horn, souhaitant faire le tour du pôle "car personne l'a fait", ça j'ai eu plus de mal. De longs paragraphes sur la logistique qui m'ont personnellement ennuyé, et que j'ai fini par zapper. Mais surtout l'impression que ça sonne faux. Au tout début du bouquin il nous sort un "J'ai failli mourir dans l'eau glacée, j'ai senti les crocs des ours polaires contre mon visage, j'ai...", et les crocs DES ours polaires CONTRE son visage, ben ça arrive jamais.
Il en croise, des ours, et à chaque fois il ne fait que les croiser, car l'ours est repus, ou parce que Mike Horn adopte un comportement pour s'éloigner de la menace, etc. Et on imagine sans mal que croiser un ours polaire sympa et souriant (!), ça doit déjà faire pisser n'importe qui dans sa culotte.
Alors pourquoi cette introduction tape-à-l'oeil ? Pourquoi ce type qui réalise un exploit surhumain, que personne n'a fait, ressent le besoin d'en rajouter ? Combien de fois enjolive-t-il son aventure, s'il l'enjolive ?
À cause de ça, passé un cap de lecture où j'ai compris que son intro était juste là pour frimer, je n'ai plus jamais réussi à y croire.