Da Vinci Code
5.7
Da Vinci Code

livre de Dan Brown (2003)

Écrire vite, lire vite, jeter vite, recommencer.

Il y a quelques années, il était de bon ton d'avoir lu le "Da Vinci Code". Enfin, "de bon ton"... Si l'on veut. Un de ces livres qui ont du succès, et qu'on lit par curiosité, entraînant un succès plus gros encore.
Aujourd'hui, avec le recul, on voit bien ce qu'en pensent les chroniqueurs de SensCritique. 5.5 n'est pas une super bonne note. Dan Brown a eu son heure de gloire, il est depuis un peu tombé dans l'oubli.

Mais qu'en est-il réellement?

Il est vrai qu'au départ, le livre accroche, en même temps, c'est tout ce qu'on lui demande. Des références célèbres (Da Vinci, Mona Lisa, tout le monde sait de quoi on parle), Paris, la nuit, où les ombres rôdent dans les musées, un ordre antique voulant contrôler le monde. Les franc-maçons, les Illuminatis, le Prieuré de Sion, au final, on s'en tape. Le lecteur aura tout ce qu'il veut de machinations obscures, d'ésotérisme de comptoir, à coup de locutions latines et de triangles tracés sur les murs. Il sera content, le lecteur, allongé sur la plage, avec son bouquin.

Mais voilà, au début, on y croit quand même. On s'intéresse à ces énigmes. On se dit que c'est quand même chouette, rythmé et tout et tout. En plus, c'est vraiment facile à lire. Les premiers mystères s'enchaînent, et puis d'un coup, on n'y croit plus, du tout.

Pas la peine de parler de la profondeur des personnages, ils n'en ont pas vraiment. Les vieux sont sages, les femmes sont belles, les commissaires sont rigides, et les prêtres se scarifient dans le noir, Ave Maria. Tout le monde est en place, on peut y aller.

Ce qui pêche, c'est la diversité. Dan Brown cumule les énigmes, certes, mais la résolution se fait TOUJOURS de la même manière.

1) Oh mon dieu, une nouvelle énigme. Il faudra la résoudre.

2) "Rahlàlà, mais j'arrive pas à compreeeeendre" dit le personnage, se tordant les mains d'angoisse.

3) "Ça y est, j'ai compris!" dit de nouveau le personnage, après cinq minutes de simagrées en tout genre. Mais, détail important, je n'explique pas de suite!
Le personnage (quel qu'il soit) trouve la solution de l'énigme, mais le lecteur l'apprendra en même temps que les autres personnages présents, c'est là tout le génie de Brown, haha. Pendant ce temps, l'action se poursuit, et le lecteur bave d'angoisse sur son livre. (Ou sur le sable de la plage)

4) Étape finale: Moi, personnage qui a tout compris, j'explique à tout le monde, y compris au lecteur. Parce que vous voyez...blablabla.

Cette technique marche très bien les deux premières fois, la troisième fois, on commence à avoir des doutes, et puis ensuite, comme cette technique est SYSTEMATIQUE, le lecteur attendra avec une mine désabusée l'explication finale, quelques pages plus tard. Évidemment, cela suppose que le lecteur est niais et qu'il n'a pas résolu l'énigme tout seul.
Par exemple, celle de l'écriture miroir (une phrase écrite à l'envers) et vieille comme...comme Da Vinci, en fait (Ou Zorglub, à voir). On la résout alors même qu'on la lit, et on observe le professeur aux douze doctorats galérer pendant vingt bonnes minutes, et quand il a trouvé (le malin!), on doit encore se taper le petit délai pendant lequel on sait qu'il a compris, mais qu'il n'a pas encore expliqué la solution à son assistante encore plus cruche que lui.

Au final, le livre perd tout ce qui faisait sa force: le rythme, le suspense. Et on s'ennuie. Alors on le plie vite fait, pour savoir tout de même à quoi tout cela rime. (Au final, ça rime à pas grand chose, d'ailleurs).

Au moins, le Prieuré de Sion ne veut pas détruire le monde, c'est déjà ça.

Si vous voulez du roman historique, lisez Umberto Eco, c'est quand même un niveau au dessus.
Vetii
3
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le 23 juin 2012

Critique lue 275 fois

Vetii

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