"Des milliers de lunes" est une suite d'un roman que je n'ai pas lu mais l'éditeur le présente comme un tome pouvant être lu indépendamment. Toutefois, je pense que si j'ai ressenti peu d'attachement pour les personnages, c'est en partie parce que j'ai pris leur histoire en cours de route.
L'écriture de Sebastian Barry est incisive et poétique à la fois, très évocatrice grâce à des descriptions figuratives et naturalistes des grands espaces du Tennessee. Un récit d'Indiens et de cow-boys mais que je ne peux toutefois pas qualifier de "roman d'aventures". Les ingrédients sont tous là mais il manque le souffle de l'épopée, des prairies sans fin. L'hostilité de l'environnement, qu'il soit naturel ou humain, est bien dépeint mais à la façon d'un préparateur de décors de cinéma, l'immersion est restée superficielle en ce qui me concerne.
La narratrice, également principale protagoniste, est une jeune indienne orpheline de dix-huit ans dont le caractère farouche s'accommode assez mal de la vie à la ferme qui est la sienne. Son sens de la justice lui fait prendre des risques et s'empêtrer dans des situations épineuses dont les conséquences pour elle-même et ses proches sont aussi imprévisibles que dramatiques. Avec un rythme plus enlevé, je pense que le récit aurait fini par me happer.
Un rendez-vous presque manqué.