Un nouveau Thilliez, c'est toujours un cadeau que l'on savoure sans compter les pages ou sans évaluer le temps qu'il nous faudra pour venir à bout d'une enquête souvent haletante et trépidante. Sauf que... Sauf que contre toute attente, ça ne fonctionne pas à tous les coups. Malheureusement.
Je m'explique : l'intrigue est sympa, le dénouement tombe vraiment très bien et j'imagine que toutes ces histoires d'insectes et de meurtres plus macabres les uns que les autres ont du en faire frémir plus d'un. Le problème, c'est que là où on s'attend à un polar (comme dans la quasi-totalité de ses autres romans), Thilliez propose davantage une introspection psycho-dramatique de son personnage clé et emblématique, (on ne le nomme plus...) le commissaire Sharko. Et j'ai vraiment trouvé qu'il en faisait trop, qu'il développait finalement bien plus l'état d'esprit de son principal protagoniste après la mort de sa femme et de sa fille qu'autre chose. Bon, après, c'est sûr qu'il fallait s'y attendre au vu du précédent bouquin, et peut-être que beaucoup de lecteurs n'en attendaient pas moins, mais pas moi. Et je trouve ça vraiment dommage parce qu'il aurait pu davantage développer le côté policier de la chose, sans pour autant effacer Sharko et sa schizophrénie naissante, mais en en parlant un peu moins.
Malgré une teinte un peu trop traumatique et un rendu d'une incroyable tristesse, deuils de miel demeure pour autant un bon roman, et l'écriture de Thilliez tient la route, comme toujours. Mieux, même, elle garde le cap.