Faire un prologue littéraire à Drakengard 3 était une bonne idée. Découper ce prologue en 14 chapitres, tous narrés par un personnage différent, était une excellente idée. Enrobez le tout dans une couverture sublime (bien que de très faible qualité) et dans un anglais de prime abord plutôt classe, et il en résulte une grosse envie de découvrir les 160 pages de ce prélude. Une envie que vous feriez bien de freiner dès maintenant.

Le premier chapitre nous est conté par Zero, et c'est probablement le plus intéressant pour qui a fini le jeu et s'intéresse à son background. Bien écrit, assez sombre et captivant, il présage quelque chose d'assez bon. Puis vient le chapitre de Five. C'est certes le personnage qui veut ça, mais bordel dix pages où elle nous parle de la liste de ses envies, de ses robes et de son disciple pendant qu'elle le viole, c'est trop, juste trop. Heureusement, on passe ensuite à Four, qui est sensé avoir un background plus intéressant (et un cerveau, soit disant passant). Malheureusement, on aura droit à un flashback de la jeunesse de cinq Intoners (Zero exclue donc). Celui-ci aurait pu être intéressant, mais c'est encore une fois trop long, trop lent, et le chapitre se perd en détails inutiles (Two tu as déchiré ta robe MAIS COMMENT MAIS QUELLE HORREUR... Wait, stfu).

Vous commencez donc à cerner le problème de Darkengard 3 Prelude : il n'est guère passionnant. Et ce ne sont pas les 11 pages du journal intime de Three, où elle raconte jour après jour sa passion pour les poupées, qui vous persuaderont du contraire. Personnages tarés pour sûr, mais pas forcément moins que le lecteur qui continue après s'être infligé ça. Pourtant, certains passages sont sympathiques, à l'image de celui développant la relation entre Two et Cent, bien plus poussée qu'on pourrait le penser. Malheureusement, il faut se farcir toutes les divagations culinaires de la demoiselle entre temps. Le chapitre de One, enfin, n'est pas spécialement inintéressant, mais se révèle être tout simplement inutile.

Les disciples maintenant. Le chapitre sur Dito est assez fun, puisqu'il est exactement similaire à celui de Five, mais du point de vue du disciple, qui met donc tout en œuvre pour éviter de se faire violer. Fun. Decadus est quant à lui toujours aussi SM et donc sa première personne est assez savoureuse. Octa possède également son lot de passages sympas (666 moyens de faire jouir une femme... damn, je suis battu). En revanche, déjà assez insipide dans le jeu, Cent ne brille guère plus ici.

Enfin, même les dragons Mikhail et Michael ont droit à leur chapitre dédié. Celui de Mikhail est aussi con que son narrateur. En revanche, celui de Michael est très intéressant, car il fait le lien avec Drakengard premier du nom et délivre enfin des éléments réellement inédits (autre que la passion culinaire de Two ou pour l'amour fou de Five pour les robes, j'entends). Malheureusement, il est assez brouillon et donc lourd à lire... Et il apporte au final assez peu de choses par rapport à son potentiel.

Mais à ce niveau, le pire reste le chapitre sur Accord. Putain de bordel de merde, Accord c'est la vendeuse d'armes ok, mais c'est aussi un personnage central du jeu ; eh bien fuck off qu'ils ont dit, son chapitre sera dédié à ses divagations sur les armes qu'elle souhaite mettre en vente au début de l'aventure. Non mais whaaaaaaaaat. Alors oui, ça justifie de manière amusante qu'on ai une seule arme à acheter au début du jeu, et qu'on en ai de plus en plus au fur et à mesure, mais sérieusement 7 pages pour ça ? Et le chapitre d'Accord sacrifié ? Please no.

L'ultime chapitre, se passant après la première fin du jeu, n'est pas inintéressant mais est encore une fois trop long, et son potentiel reste sous-exploité. Néanmoins, il fait selon moi le lien avec le culte des archanges de Drakengard. Et ça ça rooooxxx. Dommage qu'encore une fois ce soit relativement ennuyeux à lire...

Alors que retenir de ce prélude, au final ? Quelques anecdotes sympathiques, le lien avec certains éléments du jeu ou du premier volet de la série, et... c'est bien tout. Sous couvert d'étoffer le background, Drakengard 3 Prelude se perd en détails inutiles et est beaucoup, beaucoup trop long pour son contenu. On aurait pu avoir un bouquin d'une cinquantaine de pages accrocheur, il faut s'en farcir 160 dont au moins les 2/3 sont d'un ennui terrifiant. Le plus réussi finalement, ce sont les superbes illustrations de Kimihiko Fujisaka, qui ponctuent l'œuvre à raison d'une par chapitre. Aussi pourrez-vous vous en contenter. A moins que vous ne désiriez tout savoir sur les tendances alimentaires déviantes de Five, cela va de soi.
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le 10 sept. 2014

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