La plupart des gens n'aiment pas quand les phrases ne se terminent pas comme ils l'avaient patate

S'il y a une chose que l'on peut retenir d'André Malraux, outre l'homme engagé qu'il était, l'homme politique, le prisonnier, le militant antifasciste, le résistant, et le brillant auteur, dont les cendres, transférées au Panthéon en 1996, soit 20 ans après sa mort, attestent de l'immortalité de ce talent hors normes, c'est qu'il portait avec sa plume une folie furieuse jamais éteinte.

Ce que révèlent ces Écrits farfelus, avant d'autres œuvres de l'auteur, magistrales, avant les romans de combat qui feront son succès et sa reconnaissance qui conduira jusqu'à lui faire occuper un poste de ministre d'État (en charge des affaires culturelles, cela va de soi), et quand bien même ce n'est que bien plus tard qu'ils ont été publiés, d'ailleurs un temps difficilement trouvables, c'est que cette folie furieuse qui n'a jamais cessé d'habiter ce haut personnage s'est tôt dans sa vie déclarée.

Malraux naît en 1901, et c'est à vingt ans tout juste qu'il écrit les deux premières histoires de ce livre, la troisième datant de beaucoup plus tard, et présentant des différences notoires avec les deux nouvelles qui la précèdent.

Résumer, ou raconter ce qu'il se passe dans les trois courtes histoires de ce recueil serait sans réel intérêt. On y rencontre la mort en smoking, le royaume farfelu, et tout un tas de choses, créatures, et décors, que la science ne pourrait que renier et que l'esprit a bien du mal à envisager et conceptualiser. Tout y est complètement fou, au point que les liaisons littéraires, les enchainements de mots, tellement incongrus, rendent parfois la lecture difficile. On ne s'attend jamais au contenu de la phrase d'après, on est désappointé par ces trouvailles qui ne ressemblent à rien, et enchanté en même temps par l'esprit qui les a couchées sur le papier.

Sans queue ni tête, les récits n'emportent pas un souvenir impérissable, hormis celui de leur folie intrinsèque. Mais ils confirment, si besoin était, que Malraux, à vingt ans, écrivait mieux que ce que la plupart des gens savent lire.

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le 15 mai 2013

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hillson

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