On vous propose une valse. Une valse qui, de prime abord, est une danse colorée, excentrique et joyeuse, une danse qui se trémousse au bord de la société, dans son propre monde. Le couple que nous rencontrons semble vivre hors du temps et des conventions ; il entraine dans son univers son fils, à travers les yeux duquel nous les voyons valser et jouer avec l’absurde.


Il y a dans le livre d’Olivier Bourdeaut une absurdité jouissive, une forme de naïveté poétique permise par le regard d’un gamin qui observe la folle vie de ses parents au lieu d’aller gentiment à l’école. Le terreau est fertile pour toutes sortes de jeux de mots ingénieux.
Cet oeil prompt à s’étonner est secondé par celui de son père, plus posé, avec lequel on apprend l’histoire et les détails de cette famille peu ordinaire.


Et puis, peu à peu, la valse s’emballe, et la folie qui les faisait vivre commence à les bouffer tous trois. Elle « déménage » le ciboulot de Madame et c’est alors une inexorable chute qui s’amorce. Court et rythmé, En attendant Bojangles m’a fait l’impression d’être tout entier sur le motif de la danse alors même que celle-ci n’est pas son sujet central.


Le trio mène En attendant Bojangles, mais une galerie de personnages croustillants m’a fait sourire. Ils sont exécutés en quelques traits, avec brio, avec des images si évocatrices qu’elles restent longtemps dans l’esprit quand bien même ces personnages tout aussi excentriques ne font qu’une brève incursion dans l’histoire.


Une chose est sûre pour moi, la plume d’Olivier Bourdeaut se déguste comme une friandise, et je suivrai de très près ses prochaines réalisations.

Haze
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le 26 déc. 2016

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Haze

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