Ces personnes qui restent au bord de la vie ...

Dans son dernier livre paru, En ville , cinq personnes, que nous serions tentés d’appeler amis, non sans torts tant cette relation qui semble sortir tout droit du manuel de « comment se faire des amis en trois leçons » se trouve tout à fait conforme à cette nouvelle société dite « bobo » faite de rapports plus ou moins superficiels et empreints d’une certaine désinvolture qui se veut dans l’air du temps, ces amis donc, grâce à leurs rapports cordiaux, passent régulièrement des vacances ensemble.
Mais cette année-là, plusieurs événements viennent bouleverser leurs vies et surtout, élément important aux yeux de tous, leurs futures vacances: Georges tombe amoureux, William fait une embolie, Paul et Louise se séparent, Jean va devenir père malgré lui…

Nous pourrions reprendre l’image commode de la fourmilière : le groupe fonctionne depuis des années, les habitants se sont aménagés des relations et des habitudes quand soudain, Christian Oster décide de donner un bon coup de pied dans ladite fourmilière. En ville raconte alors tout ce qui va découler de ce choc.
Afin de suivre cette expérience inédite, l’auteur braque sa loupe sur quelques-unes de ses fourmis et particulièrement sur Jean, la cinquantaine, égoïste, sans attaches, travaillant dans l’édition et dans l’indécision. A travers William, Jean, le personnage-fourmi principal, va découvrir la peur de la mort et le sentiment de vieillesse qui le gagne; à travers Georges, il va découvrir que l’on peut encore tomber amoureux et à travers la rupture du couple Louise-Paul, il va finalement accepter de nommer son amour pour Louise.

C’est sur un ton triste et désabusé qu’Oster écrit ses personnages et leur quotidien bien neutre. Dans ce roman rédigé sans paragraphes, l’auteur met sur un même plan la description d’infimes détails (le dessert du début du roman par exemple) et l’irruption des révélations ou des événements survenus dans la vie de ses personnages. On reste en fait à la surface du drame : drame de la banalité.
Paula_Lorang
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le 3 avr. 2014

Critique lue 203 fois

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Paula_Lorang

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