« De temps à autre, la stupidité de ses choix le frappait en pleine face comme une batte de base-bal

C’est Laurent Chalumeau, sur Twitter, qui m’a donné envie de lire ce roman, par ces mots exacts :


laurent chalumeau @grumpyMZFK · 21 mars
Suis dans « straight white male » de John niven, cadeau d’@antoinedecaunes . T’as des enculés qui savent écrire, quand même, les batards !


Il ajoutait


laurent chalumeau @grumpyMZFK · 24 mars
@killingfloorexp @NivenJ1 @antoinedecaunes z’allez kiffer. même si en VF il n’en reste que 70%, ça reste énorme. et ceux qui peuvent en VO..


Alors, « Enfant terrible » : c’est l’histoire de Kennedy Marr, la quarantaine descendante, irlandais pur malt ayant élu L.A. comme son foyer. Ecrivain star, script doctor de renom, il est aussi et surtout bloqué au stade de l’adolescence, et revenir momentanément en Angleterre va se charger de le faire mûrir quelque peu… Ne pas se fier au chapitre introductif qui ne donne pas le ton final du roman, lequel est beaucoup plus profond que l’esquisse de son intrigue – et en même temps reste toujours d’une guillerette férocité. « Tout ce qu’il attendait, tout ce qu’il espérait de la vie c’était de pouvoir faire exactement ce qu’il avait envie de faire, sans que cela engendre la moindre conséquence. Etait-ce vraiment trop demander ? » Comment fait-on pour grandir ? Kennedy, bien qu’il en ait, n’a jamais vraiment su. Drôle, attachant, ce roman célèbre la culture et donne envie de lire, lire, lire.


« L’art sert à enchanter le public. Pas à l’instruire. Ni à l’éduquer. « Certains parmi nous, hommes et femmes… » – Kennedy jeta un coup d’oeil dans le miroir au-dessus de la tête du gamin et y vit le reflet de son propre visage, las, vieillissant et ridé, avant de continuer à citer David Mamet de mémoire – « … hommes et femmes, dont l’art est susceptible de nous enchanter, ont été dispensés d’avoir à sortir de chez eux pour aller puiser de l’eau et ramasser du bois. » Il se pencha encore davantage, les coudes sur la table, tout près du visage de l’acteur. « Les artistes ne se demandent pas, à quoi bon faire cela ? Ils ne cherchent ni à « aider les gens » ni à « faire de l’argent ». Ils ne cherchent qu’à alléger le fardeau de l’insupportable disparité entre leur conscient et leur inconscient, et connaître ainsi la paix.«

LaurenceIsabelle
8

Créée

le 31 mai 2021

Critique lue 24 fois

Sylvie Sagnes

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