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«Les personnes et les événements décrits dans ces pages sont – chose curieuse – imaginaires»

En 1938, dans une Angleterre en grande crise économique et où le parti fasciste est entré au gouvernement au côté des conservateurs, avec Oswald Mosley comme Ministre de la Guerre, le narrateur, voix de la bonne société, nous rapporte les terribles mésaventures de la Duchesse Mary Dove, veuve de trente et un ans très timide et jolie, sujette à des rumeurs sordides sur son mode de vie et ses mœurs prétendument dépravées, atteintes insoutenables à sa réputation.

«En résumé, on reprochait à la dame d’être une menteuse, une hypocrite, une traitresse à sa classe, à son sexe, au parti conservateur et à la dignité de son pays, ceci par le biais d’inconduites totalement indignes d’une femme bien née. Ce n’est pas tout, hélas. On l’accusait également de tenir des propos grossiers, d’avoir des relations intimes avec des hommes qui avaient fréquenté l’école publique, de se complaire en compagnie d’individus débauchés et de s’adonner corps et âme à l’immoralité.»

Et ceci n’est que le début de l’histoire … La prouesse du roman est d’enchaîner, en seulement cent cinquante pages et sur fond de dystopie, une satire sociale, une enquête policière sur des crimes effroyables, et un récit d’horreur. Mais la jubilation vient surtout de l’humour (qui lui est bien fondé sur des portraits, des comportements de castes et des préjugés très réels) tournant en dérision la haute société et ceux des autres classes qui protègent les intérêts des puissants envers et contre tout.

Donc pas un petit bijou mais une grosse pépite, admiré outre-manche depuis sa parution en 1934, «Enfer ! s’écria la Duchesse» est enfin traduit en français en 2013 grâce à Anne-Sylvie Homassel, sa traductrice, et aux Éditions de la dernière goutte.
MarianneL
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le 21 déc. 2013

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