Etrange oeuvre qu'est ce roman.


On a un sujet de fond à priori énorme : 1000 ans d'histoire à reconstruire pour éviter 30000 ans de décadence galactique, dixit le grand Hary Seldon, le premier psychohistoirien que l'univers ait connu. Tel quel, le pitch envoie du lourd. Mais je n'ai pas tout à fait compris ce que Asimov voulait en faire.


Déjà, le fameux Hari Seldon, le "big boss" de l'histoire, n'est que très peu présent et son aura mystique ne prend pas vraiment le lecteur aux tripes. En tout cas pas aux miennes. Sa 1e apparition est limite décevante au vu des enjeux. Et puis s'ensuit ces petites histoires avec Hardin, Mallow et peut-être un ou deux autres personnages dont j'ai oublié le nom. Il parait qu'Asimov est un nouvelliste. Ceci explique cela. Oui d'accord mais après ?... Je reformule ma question : en quoi ces pseudo-nouvelles sont-elles intéressantes pour l'oeuvre Fondation ?


Au départ, j'avais acheté les deux premiers tomes du cycle. Je me suis dis que l'aspect "nouvelle" pouvait être une formule intéressante et bien que ne sachant pas ce que j'abordais, j'étais plutôt curieux. J'ai donc continué à lire le premier tome. Et puis ça m'a lassé. J'ai quand même fini le livre (j'aurais pas osé m'arrêter). Mais je n'ai pas touché au deuxième tome, parce que rien à la fin de ce premier tome ne m'a poussé à continuer.


Je ne sais pas pour vous, mais quand j'entame une oeuvre à plusieurs volets, j'entend que le premier me donne envie de voir les autres. Je ne demande pas non plus un cliffhanger de malade, mais juste de quoi frissonner un peu, au moins sur les dernières pages, en attendant la suite. Et quand on y regarde de plus près, qu'est ce que le premier opus nous promet de bon dans la suite ? A part que 1000 ans plus tard l'avenir sera radieux, je ne vois pas grand chose. Donc j'ai arrêté.


Et puis, trois ou quatre ans plus tard, étant passé par la case "Robot" d'Asimov avec satisfaction, je recommençais à lire ce tome, bien décidé à faire table rase de ma première impression et à lire la trilogie. Et maintenant que c'est fait, je réitère mon premier point de vue : une accumulation de petites histoires dans ce tome, mais je ne vois rien d'absolument génial.


Parlons par exemple des apparitions du fantôme numérisé de Seldon à chaque fois au bon moment. Exactement au bon moment ! Une fois ça va, deux fois ça devient limite, trois fois c'est trop. Que la psychohistoire prévoit la nature de certains évènements à venir avec plus ou moins de certitude, pourquoi pas. Qu'elle les prévoit sur 150 ans à précisément quelques mois, quelques semaines voire quelques jours près, je sais pas pour vous mais chez moi ça passe pas.


L'une de ces histoires m'a même particulièrement exaspéré : lorsque le "héros" (Hardin il me semble mais je peux me tromper) ne fait strictement rien pour éviter la désormais célèbre "crise Seldon". Ce gars estime que puisque ça a été calculé par Seldon, autant attendre sereinement la situation où vous n'avez plus qu'un seul choix : celui de subir la crise. Et justement dans les faits subir la crise, c'est l'éviter. C'est vrai quoi, puisqu'on ne comprend rien à la psychohistoire et que la comprendre risquerait de fausser la donne en tant qu'individu actif, autant s'en ficher totalement, il ne peut rien nous arriver, nous somme protéger par Le Plan, THE PLAN. A ce tarif, le fond de l'histoire n'a plus vraiment de sens. A moins que Asimov ne voudrait nous faire comprendre qu'écrire à l'avance son destin ou du moins le connaitre, c'est débile car on peut très bien survivre à toutes les crises à attendre qu'elles déboulent, point barre. Mais le roman ne nous livre pas vraiment ce message à termes. Là on a limite l'impression que Asimov ne savait plus comment résoudre sa crise, alors il a botté en touche. Grosse déception.


Donc que reste-il ?
- Un brin de space opéra avec une guerre contre les puissants d'Anacréon et leur alter égo ? Non justement la guerre est évitée. Ce roman n'est pas un space opéra, c'est évident.
- Une réflexion profonde sur l'axe connaissance dure / spiritualité, science / religion ? Le sujet est effectivement abordé mais n'est pas du tout approfondi.


Le récit n'est pas mauvais pas essence, mais je sèche sur ce qu'il a de foncièrement bon.

Oatagaok
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le 10 juil. 2017

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Oatagaok

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