Retrouver l’univers et les personnages du monde des sorciers fait monter l’impatience à son comble ! Pourtant, une fois le livre fermé, le lecteur se doute qu’il n'y retouchera pas. Et ce, pour de nombreuses raisons. Mais le passage du papier aux planches d’une scène n’en est pas une. Cet élément n’est pas ce qu’il y a de plus perturbant. On s’y fait assez vite et les nombreuses didascalies permettent au lecteur de se resituer et de comprendre. De plus, l’empreinte laissée par J.K. Rowling est suffisamment forte pour faire le reste du travail.
Non, ce qui pose problème c’est un peu… tout le reste. L’histoire, les personnages et la magie qui n’opère pas. Pour commencer par le début : les personnages. Je ne les ai pas reconnus. Harry, Ron, Hermione, Ginny, le professeur McGonagall, Albus Dumbledore, et tous ceux que nous avons l’occasion de revoir, que ce soit par le biais des tableaux ou des retours dans le passé. Ils sont là. Ils portent leurs noms, ils ont leur passé, leur vécu. Mais les mots qu’ils prononcent, les actions qu’ils font, ne concordent pas, elles ne correspondent pas aux personnages que nous connaissons tant ! C’est bien dommage, car c’est surtout cela que l’on a envie de retrouver. Et s’ils manquent à l’appel, alors la pièce laisse un goût amer avant même de l’avoir terminée. Le plus décevant - en dehors du personnage d'Harry - est probablement celui du professeur Rogue... Croisé au détour d'un retour dans le passé, il est... gentil. Non, ça ne va pas.
L’histoire… L’idée était bonne ! Ingénieuse même. Par le biais d’un Retourneur de Temps, le spectateur se voit retourner en arrière pour assister à des scènes qu’il connait déjà, éveillant ainsi un sentiment de nostalgie agréable. Cela permet également de voir ce qu’il aurait pu se passer si un événement, aussi minime soit-il, n’avait pas eu lieu. Qu’elles en auraient été les conséquences ? Oui, c’est intéressant. C’est intéressant si ça reste logique, ce qui n’est malheureusement pas le cas… Et là encore, c’est un problème dû aux personnages. Certains se voient modelés, influencés par un cours particulier des événements, et la nouvelle version qui en découle ne colle tout simplement pas à leur personnalité, à leur caractère.
Le méchant de l’histoire est comment dire… incroyable ! Et quand je dis incroyable, ce n’est pas qu’il relève du génie, qu’il est génial et super bien trouvé. Non, je veux juste dire… qu’on n’y croit pas. Tout d’abord, son comportement est d’un cliché effroyable, sans profondeur ! Et surtout, ce qui m’a le plus marqué et qui a d’ailleurs provoqué mon ahurissement au cours de la lecture, c’est l’ascendance de ce personnage… Non, c’est juste impossible. Je ne peux pas vous en dire plus, au risque de vous gâcher l’histoire si vous ne l’avez pas lue. Mais pour les curieux, vous pouvez directement vous rendre page 319, vous comprendrez très rapidement de quoi je veux parler.
Le mélange de tout ceci fait que nous tenons entre les mains un livre très attendus, peut-être trop, qui se lit très rapidement, qui se dévore même. Mais pas parce qu’il est impossible de le lâcher. Plutôt parce qu’on veut voir si l’histoire finit par se rattraper, par s’améliorer à un moment ou un autre… Et arrivé à la fin, il faut bien se rendre à l’évidence : si J.K. Rowling a créé un monde fascinant auquel le lecteur veut croire, celui que nous avons dans ces quelques pages n’est tout simplement pas captivant. Pourtant, de nombreuses idées auraient pu être explorées, mais les auteurs ont pris un autre chemin, qui n’est pas forcément le meilleur.
Malgré ses nombreuses ventes et son succès commercial, ce livre, bien qu’il fut grandement attendu et lu par des millions de personnes à travers le monde, ne sera probablement jamais relu.
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